Frantz Zéphirin aux Ateliers SAHM

Les ateliers Sahm

Ateliers Sahm © Le Ny

Sous la houlette de la plasticienne Bill Kouélany, les Ateliers Sahm ont ouvert leurs portes en octobre 2012 dans le quartier de Diata. Destiné à accompagner, former et promouvoir de jeunes créateurs congolais, cet espace propose notamment des ateliers animés par des artistes internationaux en résidence à Brazzaville. À l’occasion du festival, nous avons proposé à Bill Kouélany d’accueillir Frantz Zéphirin, assurément le plus grand peintre haïtien actuel, qui avait signé en 2012 l’affiche d’Étonnants Voyageurs à Port-au-Prince. Pendant une semaine, il partagera avec 15 jeunes artistes les secrets de sa peinture exubérante, où se croisent symboles vaudous, animaux sauvages et figures mythiques de l’Histoire haïtienne. Samedi 16 et dimanche 17, tandis que le public découvrira les résultats de ce workshop aux Ateliers Sahm, le peintre et les jeunes artistes s’installeront au Palais des Congrès pour réaliser en live et en plein air une fresque monumentale.

Au cœur de Brazzaville, dans une bâtisse en construction, les ateliers Sahm abriteront sur 440 m2 les salles destinées aux ateliers, une future bibliothèque / videothèque, une salle d’exposition et une résidence d’artistes.
Du 10 Au 15 février. exposition samedi 16 et dimanche 17. entrée libre.

Le peintre haïtien Frantz Zéphirin en résidence à Brazzaville

Alors qu’une première résidence d’artistes internationaux vient de se dérouler aux ateliers et a donné lieu à une superbe exposition, le festival Etonnants Voyageurs a proposé à Bill Kouélany d’accueillir en résidence le peintre Haïtien Frantz Zéphirin, qui avait signé l’affiche de l’édition 2012 d’Étonnants Voyageurs à Port-au-Prince.

DU DIMANCHE 10 AU VENDREDI 15
Aux ateliers Sahm
Atelier de création avec 15 jeunes artistes de Brazzaville et de Kinshasa, ainsi qu’un critique d’art. Cet atelier donnera lieu à une exposition.

DU SAMEDI 16 AU DIMANCHE 17
Frantz Zéphirin et les jeunes artistes créeront ensemble une fresque sur le site du festival, au Palais des Congrès avec pour thème, celui du festival : "L’Afrique sui vient".
Exposition de restitution des ateliers ouverte au public aux Ateliers Sahm, avec un vernissage le samedi soir.



Les intervenants

Frantz Zéphirin

Né en 1968, Frantz Zéphirin est aujourd’hui le représentant reconnu d’une nouvelle génération de peintres, qui, à l’instar d’Hector Hyppolite dont la peinture avait sidéré Breton, intègre à son art les divinités exubérantes et la symbolique ésotérique du vaudou.Neveu d’Antoine Obin, grand maître de l’École du Cap-Haitien, Frantz Zéphirin commence dès l’enfance à peindre des tableaux qu’il vend aux passagers des bateaux de croisière venant mouiller au Cap. Autodidacte culotté, il propose dès 1983 ses toiles aux galeristes de Port-au-Prince et commence bientôt à exposer à la Galerie Monnin. Artiste des mondes infra-marins et des grandes plongées historiques, il développe une peinture peuplée d’un ballet d’animaux sauvages, où le Baron Samedi et la Grande Brigitte, esprits des cimetières dans le culte vaudou, croisent les figures mythiques de l’Histoire d’Haïti.

Depuis le séisme de janvier 2010, au cours duquel il a perdu plusieurs proches, Frantz Zéphirin n’a eu de cesse de peindre : " Je marche dans les rues dévastées, je bois, je pense, et je rentre peindre. Je ne dors pas. Je peins. Je peins comme je respire. Et comme je bois !" À la une du New Yorker ou du magazine Smithsonian l’oeuvre luxuriante, onirique et douloureuse de Zéphirin est devenue le symbole de la vitalité créatrice d’Haïti. De l’incroyable résistance d’un peuple de peintres jamais découragé, imperméable au désespoir. " Le tremblement peut agir comme un électrochoc." espère Zéphirin au lendemain de la catastrophe. "Il faut un changement de mentalité. Moins de corruption. Plus d’éducation. Un vrai projet pour le peuple. (...) Tout est à repenser dans ce pays. Tant de choses à dire dans mes tableaux ! "


Bill Kouélany

Née en 1965 à Brazzaville,
 Bill Kouélany commence à peindre dans les années 80. La rencontre avec la poésie de l’écorché vif Tchicaya U Tam’si, et le contexte de guerre civile la poussent à radicaliser sa démarche : ses toiles lacérées puis recousues grossièrement semblent exhiber leurs stigmates. Mêlant collages et vidéos, son œuvre multiforme est traversée par une colère sourde. Également dramaturge (Cafard, cafarde, Songui, songui, Peut-être), elle était en 2012 en résidence à la Maison des auteurs de Limoges. Elle a créé à Brazzaville les ateliers Sahm, une plateforme dédiée à la formation des jeunes et à l’expérimentation artistique.