Simone SCHWARZ-BART et Philipp MEYER : Prix AFD et littérature Monde

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Les prix Littérature-monde 2015 seront remis à leurs
lauréats le dimanche 24 mai 2015 au café littéraire du
festival Saint-Malo Étonnants Voyageurs. Une rencontre
littéraire réunira également les auteurs distingués le lundi
25 mai lors d’une matinée placée sous le signe des 25 ans
du festival et du concept de Littérature-monde.


Six années après l’émergence du concept de « littérature-monde
 », l’association Étonnants Voyageurs et l’Agence
Française de Développement se sont associées en 2014
afin de créer le prix Littérature-monde dont le jury est
composé des écrivains Paule Constant, Ananda Devi,
Nancy Huston, Dany Laferrière, Michel Le Bris, Atiq
Rahimi et Boualem Sansal.

Réuni à Paris, le jury a choisi de décerner le premier prix Littérature-monde à SIMONE SCHWARZ BART pour son ouvrage L’Ancêtre en Solitude (Le Seuil, février 2015).

Le premier prix Littérature-monde étranger revient quant à lui à l’écrivain américain PHILIPP MEYER pour son ouvrage Le fils (Albin Michel).

Les prix Littérature-monde 2015 seront remis à leurs deux lauréats le lundi 25 mai à 10h40 à l’auditorium du festival Saint-Malo Étonnants Voyageurs (23-25 mai 2015). Chaque prix — l’un destiné à un ouvrage écrit en français, l’autre à un roman traduit — est doté de 3.000 € par l’Agence Française de Développement (AFD). Leurs lauréats sont choisis parmi les écrivains ayant publié en France dans les douze mois précédents la remise des prix.


LE MOT DU PRÉSIDENT DU JURY : ANANDA DEVI

Un livre, L’Ancêtre en Solitude ? Non, une renaissance,
un acte d’amour, le creusement d’une mémoire
meurtrie et une lumière jaillie d’un silence littéraire de
plusieurs décennies – tout cela à la fois. Ce livre est
signé Simone Schwartz-Bart et André Schwarz-Bart.
Par-delà la vie et la mort, le couple se tend les mots et
nous offre un texte bouleversant où les femmes sont
des reines blessées mais triomphantes, où les mêmes
plaies s’ouvrent de siècle en siècle – les hommes
n’ayant jamais consenti à s’apprendre – et où le mot
solitude acquiert tout son sens et toute sa puissance,
tant il est traversé par le souffle poétique, tragique,
poignant et passionnel des auteurs. " L’ennemi n’en
finit pas de triompher, dit Simone Schwartz-Bart
dans sa préface. C’est désormais haine contre haine,
douleur contre douleur, comme s’il pouvait y avoir une
fierté à être une victime plus parfaite qu’une autre. La
posture de dignité semble difficile à trouver ".
Dans leur double solitude, Simone et André Schwartz-
Bart nous appellent, nous attendent ; nous offrent
leur grande fresque humaine.

ANANDA DEVI

Lorsque l’on a entre les mains un roman touffu, écrit
par un Américain, et qui brasse cent cinquante ans
d’histoire, les mots grand roman américain viennent
tout de suite à l’esprit. Mais malgré son ampleur et
sa complexité, Le fils est très éloigné de ce cliché –
c’est un roman d’une étrange intimité. Ce n’est pas
le roman qui est épais mais les personnages qui
sont de chair ; ces personnages dont on ressent les
douleurs lorsqu’ils chevauchent sous le soleil sans
une goutte d’eau, lorsqu’ils tuent parce que telle était
la nécessité de ce monde asservi, lorsqu’ils traversent
la vie en perdant peu à peu leurs illusions et leur sens
de la moralité puisque la nature et la survie humaine
leur paraissent trop en contradiction avec un tel sens.
L’enfant capturé par les Comanches doit s’adapter
pour survivre, y compris en avalant à même un cadavre
de bison le « lait caillé » dans son estomac, y compris
en apprenant à scalper l’ennemi ; de même, devenu
adulte, il fera ce qu’il doit parce qu’il le doit. Philipp
Meyer n’écrit pas le passé en le jugeant : il écrit les
réalités de l’époque, et nous nous rendons compte,
au fil de ce roman dur, palpitant, cruel, époustouflant,
qu’il nous mène impitoyablement vers notre époque,
non moins sanguinaire, non moins régie par des
ambiguïtés morales, non moins soumise à la loi du
plus fort.

" Ces premiers Texans-là avaient payé leur terre en
vies humaines, la monnaie originelle (…). A dix ans,
j’avais déjà creusé quatre tombes ", écrit Philipp
Meyer. Et chaque tombe est un jalon de la conquête
humaine, qui s’effrite en cendres tout au long du
roman, jusqu’à cette dernière phrase : " Cet enfant là
vaudrait mille hommes aujourd’hui. Debout sur la
berge, il nous regarda nous éloigner. Autant que je
sache, il me cherche encore ".

ANANDA DEVI


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