Ecole de la marine marchande

Christian Poveda

La Vida Loca
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En Amérique Centrale, on les appelle les maras. Ces groupes de jeunes, construits sur le modèle des gangs de Los Angeles, sont devenus redoutables et sèment la terreur au Salvador, entre autres. Les gangs, las maras, constitués de jeunes gens tatoués de la tête aux pieds, voués au trafic d’armes et de drogue colonisent peu à peu l’Amérique Centrale. Un choc frontal, un face-à-face hypnotique et fascinant avec la violence et le désespoir. 26 portraits, 26 gros plans sur les enfants perdus du continent américain, 26 visages marqués par la mondialisation, la paupérisation et les illusions brisées. Sans voyeurisme, avec dignité, Christian Poveda pose pleinement la question de l’identité…

Christian Poveda - La Vida Loca
© Christian Poveda

C’est à Los Angeles que les jeunes immigrés latinos ont monté les deux principaux gangs qui s’affrontent aujourd’hui en Amérique centrale : la Mara Salvatrucha (dite MS) et la M18 qui ont chacune leur langage codé, leurs rites, leurs tatouages. Elles se haïssent cordialement. Les origines de cette lutte à mort, perdues dans les bas-fonds des barrios hispaniques de Los Angeles, sont oubliées de tous. Mais les raisons du déplacement du « champ de bataille » vers le sud paraissent plus claires. Chaque semaine, un avion fédéral en provenance du Texas ou de Californie, ramène, à San Salvador, une centaine de « déportés » enchaînés à leur siège. Immigrés illégaux pour la plupart, arrêtés après un simple contrôle routier, ou mareros (entre 2 et 5 %), condamnés aux États-Unis et renvoyés une fois leur peine effectuée. Ces expulsions massives contribuent au développement de la MS et de la M18 en Amérique Centrale.

Christian Poveda - La Vida Loca
© Christian Poveda