Invités depuis 1990

SAUCIER Jocelyne

Québec

Il pleuvait des oiseaux (Editions XYZ, 2011)

Biographie

« Rien ne se fait très vite au nord du 49e parallèle » confesse la romancière Jocelyne Saucier, originaire de l’Abitibi, vaste région forestière des marches du Québec où l’on compte un lac pour 7 habitants. Au rythme d’un livre tous les cinq ans, l’auteur s’est tranquillement installée dans le paysage littéraire québécois : elle a reçu à l’automne 2011 le Prix des Cinq Continents de la Francophonie pour son quatrième roman, Il pleuvait des oiseaux.

Le succès ne risque pas de faire perdre le Nord à Jocelyne Saucier, installée à 700 km de Montréal et profondément attachée à son (immense) coin de Québec. La rudesse du climat, l’épaisseur des silences et surtout la liberté un peu farouche des habitants du Nord, chez qui l’on sent encore l’"esprit pionnier", nourrissent chacun de ses livres.

Après un premier récit intimiste et feutré (La Vie comme une image, 1996), son second roman, Les Héritiers de la mine, révèle en 2000 une conteuse d’envergure. Inspirée du "village fantôme" de Barville, ancien bourg minier où l’auteur a passé une partie de son adolescence, cette fresque d’une grande intensité évoque l’Abitibi, ses rêves et ses mines à l’abandon, ses villages évanouis, ses travailleurs laissés sur le carreau... A travers les voix du "Patriarche", de la "Pucelle" ou encore de "Géronimo", ce roman polyphonique raconte la déconfiture d’une région, rendue jadis florissante par l’industrie minière. L’époque du boom minier des années trente sera justement le décor de son roman suivant, Jeanne sur les routes , paru en 2006. Un hommage à "Jeanne la rouge", figure charismatique du mouvement ouvrier québécois au temps où des prolétaires de tous pays venaient exploiter les filons d’or de la faille de Cadillac.

Avec Il pleuvait des oiseaux, Jocelyne Saucier s’enfonce plus loin dans la forêt canadienne, jusqu’aux berges d’un lac où quelques ermites cacochymes ont élu domicile. Par la voix de ces vieillards marginaux, retranchés loin de la société et de ses mouroirs, elle remonte le fil du temps et remue le souvenir des Grand Feux qui ravagèrent l’Ontario à l’aube du XXème siècle.

Le jury du Prix des Cinq Continents, où siège chaque année JMG Le Clézio, a été séduit par ce livre atypique, évoquant « le miracle d’êtres qui se sont volontairement retirés d’un monde calciné » et se retrouvent, dans le décor somptueux de cette forêt nordique, « frères en humanité et libres de leur vie et de leur mort ».


Bibliographie :

  • Il pleuvait des oiseaux (Editions XYZ, 2011)
  • Jeanne sur les routes (Editions XYZ, 2006)
  • Les Héritiers de la mine ((Editions XYZ, 2000)
  • La Vie comme une image (Editions XYZ, 1996)

Présentation de Il pleuvait des oiseaux

Vers quelle forêt secrète se dirige la photographe partie à la recherche d’un certain Boychuck, témoin et victime des Grands Feux qui ont ravagé le nord de l’Ontario au début du XXe siècle ? On ne le saura pas. Personne ne le saura. Boychuck, Tom et Charlie sont vieux et épris de liberté. Ils ont choisi de se retirer du monde et de vivre heureux dans la forêt. Boychuck partira le premier en laissant derrière lui une œuvre troublante et entièrement marquée par le Grand Feu de Matheson, le plus destructeur d’entre tous.
Tom et Charlie ignorent que la venue de la photographe bousculera leur vie. Les deux survivants feront également la rencontre de Marie-Desneige, une femme de 82 ans pleine d’esprit, internée depuis 66 ans. Elle arrive sur les lieux comme une brise espérée et se joint à ce groupe sans âge...
C’est dans ce décor que s’élabore Il pleuvait des oiseaux. Nous voici en plein cœur d’un drame historique, mais aussi pris par l’histoire d’hommes qui ont choisi la forêt. Trois êtres épris de liberté et qui ont fait un pacte avec la mort. Un superbe récit à la mesure du grand talent de Jocelyne Saucier.

Revue de presse :

  • « Avec Il pleuvait des oiseaux, l’auteure s’est surpassée. […] Quel souffle ! Et quelle humanité ! Une magicienne de l’âme, Jocelyne Saucier. »
    Danielle Laurin, Le Devoir (Montréal)
  • « Un roman hautement inspiré, porté par une rare humanité. » Elle Québec
  • Interview de Jocelyn Saucier par Yvan Amar sur RFI :
La danse des mots

(26:31)