Après Haïti... Où êtes vous ?

Éclats de silence... (Anthony Phelps)

Au restaurant Babako, une jeune femme s’est présentée à moi, et m’a tendu un de mes premiers recueils de poèmes. Ces Éclats de silence publiés en 1962, avaient survécu à la dictature des Duvalier, et au tremblement de terre. Bien que visiblement nettoyée, la couverture en gardait encore certaines traces.

Éclats de silence… par Anthony Phelps

« Je suis actuellement en résidence d’écriture à la Cité internationale des arts de Paris. Le 22 février a eu lieu, au Centre national du livre de Paris, le lancement de mon anthologie personnelle : Nomade je fus de très vieille mémoire. Dans le cadre du Printemps des poètes, je ferai plusieurs lectures et signerai mon anthologie au Salon du livre de Paris. Parallèlement à mon travail littéraire, je prépare une exposition de dessins-poèmes.

Pour moi, l’un des moments les plus émouvants de ce Festival, a eu lieu après la table ronde : "De l’importance du poétique en temps de crise."
Au restaurant Babako, une jeune femme s’est présentée à moi, et m’a tendu un de mes premiers recueils de poèmes. Ces Éclats de silence publiés en 1962, avaient survécu à la dictature des Duvalier, et au tremblement de terre. Bien que visiblement nettoyée, la couverture en gardait encore certaines traces. Ce recueil, je l’avais dédicacé une première fois en 1962 et voilà qu’à la demande d’une jeune femme, j’allais le faire de nouveau 50 ans plus tard.
Je lui ai donc dessiné une fleur, comme j’ai l’habitude de le faire.

Le bel hommage à Georges Castera, à l’Institut français, m’a donné la nostalgie des soirées poétiques au Batofou, animées par Syto Cavé, où les poèmes résonnaient dans la nuit de Pétionville. Après l’hommage, j’ai eu la joie de rencontrer des étudiants qui ont tenu à me réciter des extraits de mes poèmes. Si j’ai lu ma poésie dans plusieurs lieux : en Amérique, en Afrique, en Europe, de la Russie au Japon, les entendre dans mon pays, dits, pour moi, par des jeunes étudiants haïtiens, m’a profondément touché.

L’automne prochain nous nous promettons une nouvelle escale en Haïti, pour souligner les cinquante ans du mouvement Haïti Littéraire, et célébrer la poésie, comme nous le faisions sous la dictature, dans les années 60, à la Gallerie Brochette - chez nos amis les peintres Cédor, Laguerre, Denis - et à la Gallerie Kalfou, en compagnie de Bernard Wah. »

Paris, le 27 février 2012

Anthony Phelps