Il y a 10 ans, la parution de son premier roman, Tobie Lolness fit grand bruit dans le monde de la littérature jeunesse. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de lecteurs, près de 24 traductions, pour l’histoire d’un si petit bonhomme et son peuple miniature. Accumulant une vingtaine de prix français et internationaux ainsi qu’une adaptation cinématographique, la saga et le talent de Timothée de Fombelle fascinent.
Cet agrégé de Lettres Modernes est d’abord professeur au Vietnam et en France puis metteur en scène et auteur de théâtre, avant de se tourner vers la littérature pour enfants. Écrivain précoce, il a engrangé de multiples récompenses : sa pièce de théâtre Le phare, écrite à dix-huit ans, est traduite et jouée en Russie, Lituanie, Pologne et au Canada et remporte le Prix du Souffleur en 2002, tandis que Je danse toujours est lue à l’ouverture du festival d’Avignon en 2002.
L’écrivain réussit à mettre dans son premier roman, Tobie Lolness, « tout ce qui comptait pour lui : de la fable, du thriller, de la quête, de la tendresse et une petite philosophie de poche à la mesure de ce monde ». Son héros d’un millimètre et demi évolue entre fantastique et monde naturel et se fait témoin de la fragilité du monde et du bonheur, une thématique qui reviendra souvent chez les autres personnages de Timothée de Fombelle.
C’est dans Victoria rêve (2012) que l’auteur s’intéresse plus en profondeur aux liens entre l’imaginaire et le réel, avec une jeune héroïne qui ne sait plus très bien où se situe la frontière entre sa vie et ses livres. Cette confusion sera poussée à son paroxysme dans Le Livre de Perle (2014), qui retrace le parcours d’un personnage de contes banni dans « dans la seule terre, le seul endroit où l’on ne croit ni aux contes, ni aux fées », c’est-à-dire notre monde. L’auteur y emploie à nouveau une construction narrative complexe, pleine de flash-backs et de bonds en avant, dans laquelle il guide habilement son lecteur sans jamais le perdre, expliquant que « les enfants sont familiers des univers complexes, les médias auxquels ils accèdent le sont, les jeux vidéos aussi. Ils maîtrisent des mondes. » Cette nouvelle aventure s’est vue décerner la célèbre Pépite du roman ado européen 2014 du Salon du livre jeunesse de Montreuil.
Participant aux journées scolaires du Festival en 2017, il y a présenté Céleste, ma planète, un court roman qui prend le prétexte d’une histoire d’amour pour aborder l’écologie, ainsi que Georgia, magnifique album jeunesse, grand gagnant l’hiver dernier de la prestigieuse pépite du meilleur livre jeunesse à Montreuil. Un conte musical délicat et puissant sur un thème grave : celui de l’enfance cassée.
Après son premier roman pour un public adulte, Neverland, il collabore avec Christian Cailleaux pour une bande-dessinée : Gramercy Park. Dans le New York des années 1950, véritable décor de roman noir, les destins d’une ancienne danseuse de l’Opéra et d’un caïd de la pègre se retrouvent mêlés. Un polar aux allures de classique hollywoodien.
À l’occasion des dix ans de la parution du premier tome de Tobie Lolness, il présentera également la réédition des aventures de son héros.
PHRASE DERNIER TOME.
Bibliographie
- Alma le vent se lève (Gallimard jeunesse, 2020)
- Gramercy Park, avec Christian Cailleaux (Gallimard BD, 2018)
- Neverland (L’Iconoclaste, 2017)
- Tobie Lolness (Gallimard Jeunesse, 2017)
- Georgia : tous mes rêves chantent (Gallimard Hors série Musique, 2016)
- La bulle (Gallimard jeunesse, 2015)
- Le Livre de Perle (Gallimard jeunesse, 2014)
- Victoria rêve (Gallimard jeunesse, 2012)
- Vango (Tome 2):Un Prince sans royaume (Gallimard jeunesse, 2011)
- Vango (Tome 1) : Entre ciel et terre (Gallimard jeunesse, 2010)
- Céleste, ma planète (Gallimard jeunesse, 2009 - illustrations de Julie Ricossé)
- Tobie Lolness (Tome 2) : Les yeux d’Elisha (Gallimard jeunesse, 2007 - illustrations de François Place)
- Barouf à San Balajo (Flammarion, 2007 - illustrations de Thomas Baas)
- Tobie Lolness (Tome 1) : La vie suspendue (Gallimard jeunesse, 2006 - illustrations de François Place)
- Je Danse toujours (Acte Sud, 2003)
