MORVAN Alain

France

7 avril 2015.
 

Angliciste fameux, spécialiste de la période de la littérature anglaise de la fin du XVIIIème au XIXème siècle, il publie en 2006 un essai sur Frankenstein. Il se signale également pour son engagement dans la lutte contre le négationnisme, le racisme et l’antisémitisme notamment quand il est recteur de l’université de Lyon, et reçoit en 2008, dans la catégorie éducation, le cinquième prix B’nai B’rith des droits de l’homme.

Dans Frankenstein et autres romans gothiques, cinq plus grands classiques de la littérature anglaise gothique (Le Château d’Otrante, Vathek, Le Moine, L’Italien ou le confessionnal des Pénitents noirs, Frankenstein) sont réunis dans cette « Pléiade » par Alain Morvan. En collaboration avec Marc Porée, il nous donne à lire dans une retraduction-présentation de chacun des cinq romans les plus célèbres de la littérature gothique, la chaire du texte gothique. Le lecteur se trouvera au plus près du texte comme s’il assistait à sa création même.

Dans sa belle préface, Alain Morvan, maître d’oeuvre du volume, évoque la « contagiosité du gothique littéraire » et les prolongements auxquels il a donné lieu...

Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Frankestein et autres romans gothiques

Gallimard - 2014

Un seul roman : il n’en faut pas plus à Horace Walpole pour conduire la sensibilité romanesque de son temps sur de nouvelles voies. Le Château d’Otrante (1764) inaugure le genre du récit gothique, où le passé tient le présent à la gorge et où un Moyen Âge angoissant empiète sur les Lumières. La mixité générique de ce livre fondateur, où le sublime coexiste avec le grotesque en vertu d’un hiatus emprunté à Shakespeare, va essaimer pendant près d’un siècle. Les romanciers gothiques anglais tirent parti de la passion la plus invasive et la mieux ancrée dans la psyché : la peur. Macabres et spectaculaires, situées au cœur de demeures hantées ou de souterrains parsemés d’ossements, leurs histoires doivent produire des émotions extrêmes, en premier lieu la terreur et la pitié. Confronté à la noirceur d’âme de « héros » monomaniaques et déviants prêts à briser tous les tabous (inceste, matricide, viol), le lecteur va de frayeur en horreur avant de compatir aux malheurs des victimes – de sexe féminin pour la plupart. En 1796, Le Moine de M. G. Lewis atteint les sommets en matière de sensationnalisme, avec une forte dimension érotique et mortifère qui fit beaucoup pour le succès de ce roman, toujours actif aujourd’hui. En 1818, la jeune Mary Shelley parachève cette tradition en donnant naissance à une créature monstrueuse qui se nourrit des mythes de Prométhée et de Faust. Elle met en discours un concept inouï : l’assemblage, à partir de morceaux de chair morte, d’un être humain, par le docteur Victor Frankenstein, qui fait fi de la sexualité et de la reproduction biologique. Féconde invention…