Affaire de style, affaire de souffle

Avec Grégoire Polet, Aleksandar Gatalica.

9 juin 2015.
 

Avec Grégoire Polet, Aleksandar Gatalica. Animé par Hubert ARTUS

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Pax

Gallimard - 2024

"Ça commence avec un bateau, le paquebot George Washington, qui emmène le président Wilson en Europe, et ça finira avec le même bateau ramenant le président Wilson aux États-Unis. Entre les deux, je noue des boucles de temps avec passages réguliers au point de Paris 1919, dans l’espoir par-ci par-là de faire apparaître des dieux le long du chemin." Dans ce voyage littéraire, Grégoire Polet traite la matière historique comme du souvenir personnel, vivant, où tout est intimement lié, tressé, aussi éloignés que les événements ou les personnages puissent paraître. L’écriture circule dans le temps comme le sang dans un corps, descendant dans le dix-huitième siècle, remontant vers aujourd’hui, retournant à 1919... Ainsi chemine-t-on en compagnie de Wilson, qui vient en Europe pour la paix de 1919, mais aussi de Da Ponte, le librettiste de Mozart, qui fait la traversée inverse un siècle plus tôt et s’installe à New York, ou de Goya, de Victor Hugo, de Marcel Proust, qui reçoit le Goncourt justement en 1919 et à qui le narrateur rend une visite importante pour sa compréhension du temps. Ce roman d’une grande virtuosité déborde d’un plaisir d’écriture communicatif. On en sort secoué, avec le sentiment d’avoir vécu une véritable aventure littéraire.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

À la guerre comme à la guerre !

Belfond - 2015

Peu avant, pendant et après la Première Guerre mondiale, Europe toute entière.
« La Grande Guerre ». C’est de la bouche d’un mort que le médecin légiste Mehmed Graho, officiant à Sarajevo au lendemain du 28 juin 1914, entend ces mots. Et quel mort : l’archiduc François-Ferdinand en personne, tué en pleine rue avec son épouse par un jeune homme. Comme une traînée de poudre, l’animosité se répand à travers l’Europe : la Grande Guerre va commencer, et tout le monde se mobilise, partout. En Hongrie, où un gratte-papier travaillant pour le Pester Loyd se sent pousser des ailes quand son rédacteur lui demande de rédiger des lettres de menace à l’adresse de la cour de Serbie ; en Allemagne, quand, à la fin d’un récital, le chanteur d’opéra Hans Dieter Huis voit son ovation interrompue par un petit officier venu délivrer un message belliqueux du Kaiser ; en France, quand un jeune écrivain souffreteux, dénommé Jean Cocteau, s’empiffre de pâté et de fromage par peur d’être réformé pour son extrême maigreur ; en Turquie, où les trois apprentis du marchand d’épices stambouliote Mehmed Yildiz partent pour le front, à son grand désarroi ; et en Serbie, quand, à la sortie du train, le commandant en chef de l’armée, Radomir Putnik, prononce ces mots prophétiques : « Il va y avoir du grabuge ». Cinq ans de grabuge, précisément, que l’on ne connait que trop bien… mais est-ce vraiment le cas ?
Cette épopée totale sans être exhaustive, convoquant le fantastique comme un puissant symbole, accomplit l’exploit de représenter l’ampleur et les conséquences de la Grande Guerre dans l’Europe toute entière. Ce roman choral accompagne l’agonie de la Belle Époque et l’avènement d’un futur incertain, où la croyance positive dans le progrès scientifique et industriel est ébranlée à jamais.

Traduit du serbe par Harita Wybrands


Revue de presse :

« À la guerre comme à la guerre ! montre que le Verbe peut être d’une puissance inouïe, mortelle et incroyablement vaste. »
Miomirka Nesić, Mons Aureus

« À la guerre comme à la guerre ! dévoile le pouvoir d’une narration qui parviendrait à représenter avec succès l’essence même de l’Histoire. »
Mileta Aćimović Ivkov, Polja

« Dans ce roman aux milles visages, Gatalica construit sa narration à partir de multiples points de vue divergents sur la Première Guerre Mondiale. La frontière entre le réel et la fiction s’efface. Borislav Pekić a déclaré que le souffle de l’Histoire et la poésie contenu dans notre passé sont deux des éléments qu’on retrouve dans toute grande œuvre littéraire. À la guerre comme à la guerre ! est un roman qui réunit définitivement ces deux qualités. »
Petar Pijanović,  !Politika