ANTOON Sinan

Irak/ États-Unis

6 avril 2017.

Poète, traducteur et romancier, il a publié trois romans qui l’ont propulsé au premier rang des écrivains irakiens de sa génération. Sa traduction anglaise du poète Mahmoud Darwich lui a valu en 2012 le Prix de l’American Literary Translators Association. Après Seul le grenadier qui explore le thème de la vie et de la mort, indissociables dans ce pays où les bombes menacent chaque instant. Il revient avec un roman consacré au sort des chrétiens d’Irak, et poursuit son exploration de la violence qui s’est emparée de son pays depuis sa longue guerre avec l’Iran.

 

Poète, traducteur et romancier, Sinan Antoon a publié trois romans qui l’ont propulsé au premier rang des écrivains irakiens de sa génération. Sa traduction anglaise du poète Mahmoud Darwich lui a valu en 2012 le Prix de l’American Literary Translators Association. Il reçoit en 2017, le prix de la littérature arabe de l’Institut du monde arabe.

Né à Bagdad en 1967, il quitte l’Irak pour les Etats-Unis en 1991, trois mois après la Guerre du Golfe qui a ravagé les infrastructures du pays et a mis des centaines de milliers de gens à la rue, pour échapper à la dictature de Saddam Hussein et aux rigueurs de l’embargo. En 2003, il retourne en Iraq pour co-produire et réaliser un documentaire sur le pays sous occupation About Bagdad.

Aux États-Unis, il poursuit ses études de lettres entamées à Bagdad et sort d’Harvard en 2006 avec un doctorat en Études arabes. Il enseigne aujourd’hui à l’Université de New York.

Selon Sinan Antoon, l’écriture relève d’un subtil équilibre entre esthétique et engagement. L’œuvre doit parler du monde, l’analyser, l’observer. La position ascétique de l’art n’a pas lieu d’être. Son premier roman, I`jaam (2003), a été traduit en anglais, norvégien, allemand, portugais et en italien. Seul le grenadier est son second roman. Publié en arabe en 2010, l’auteur le traduit lui-même en anglais en 2014. Le roman remporte l’Arab American Book Award en 2014 ainsi que le Prix Said Ghobash Banipal pour la traduction littéraire.
Dans Seul le grenadier, Sinan Antoon ne se contente pas de restituer l’extrême violence que connaît l’Irak depuis sa longue guerre avec l’Iran (1980-1988), il y explore le thème de la vie et de la mort, indissociables dans ce pays où les bombes menancent chaque instant. Jawad, un jeune garçon qui grandit à Bagdad, refuse la vie à laquelle le destine son père qui le prépare à exercer la même profession rituelle que lui, celle de laver et d’ensevelir les morts avant leur enterrement. Le roman offre un voyage dans les traditions d’un pays dont on connait surtout le nombre de victimes et le bruit des bombes. Un voyage initiatique bouleversant pour le lecteur comme pour le personnage principal. Il revient cette année avec un roman consacré aux chrétiens d’Irak.
Avec Ave Maria, son tout dernier roman, Sinan Antoon poursuit son exploration de la violence qui s’est emparée de son pays, dressant ses composantes confessionnelles l’une contre l’autre. Il aborde ici un sujet particulièrement douloureux : le sort de la communauté chrétienne d’Irak, enracinée dans le pays depuis deux millénaires.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 

Ave Maria

Youssef, un vieil Irakien chrétien, refuse obstinément de quitter Bagdad, sa ville natale. À la suite d’un attentat, il accueille chez lui une proche parente et son mari. Maha, elle, ne rêve que de partir, et le plus rapidement possible. L’un après l’autre, ils racontent leur histoire, opposant deux générations d’Irakiens, celle des nostalgiques irréductibles et celle qui cherche par-dessus tout à fuir l’horreur du présent.
Sinan Antoon poursuit son exploration de la violence qui s’est emparée de son pays, dressant ses composantes confessionnelles l’une contre l’autre. Il aborde ici un sujet particulièrement douloureux : le sort de la communauté chrétienne d’Irak, enracinée dans le pays depuis deux millénaires.