Migrations intérieures

Avec Bahiyyih Nakhjavani, Andrei Ivanov, Joël Haroche

20 juin 2017.
 

Avec Bahiyyih Nakhjavani, Andrei Ivanov, Joël Haroche
Animé par Hubert Artus

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Eux & Nous

Actes Sud - 2016

Quand Bibijan, bientôt octogénaire, se résout enfin, sous la pression de ses deux filles, à quitter Téhéran, elle a pour destination Los Angeles, siège d’une vaste communauté iranienne en exil, où son aînée, Goli, a fondé une effrayante famille qui se veut plus américaine que nature. Mais la vieille dame n’est pas davantage attirée par Paris, où vit sa cadette, Lili, artiste conceptuelle bohème, dont sa mère a découvert non sans répulsion l’appartement incommode sous les toits d’une décevante Ville Lumière. Armée de la précieuse “carte verte” dont chacun ne cesse en vain de lui vanter les vertus, Bibijan, qui ne vit plus, de fait, que pour connaître le sort de son fils, Ali, mystérieusement disparu dans les montagnes kurdes, navigue, ballottée entre ses filles qui se disputent son destin, dans les décors d’un Occident dont l’a d’emblée révulsée le matérialisme éhonté qui semble avoir gravement contaminé l’exil de ses compatriotes.
À travers le destin d’une famille incarnant une communauté aux mille visages qui transcende les frontières, Bahiyyih Nakhjavani dresse, sous les dehors d’une satire jubilatoire, l’attachant portrait, toutes générations confondues, d’un peuple qui, déchiré par la succession des tyrannies anciennes et nouvelles, et désormais seulement relié par l’usage de la langue ancestrale partagée, ne cesse d’osciller entre nostalgie et déni, offrant ainsi, sur l’histoire d’une nation régulièrement placée sous les feux de l’actualité la plus névralgique, un éclairage aussi inédit que subversif.

Traduit de l’anglais par Christine Le Bœuf


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Le voyage de Hanumân

Le Tripode - 2016

Le Voyage de Hanumân raconte l’exil de deux paumés au Danemark, et leur vie quotidienne dans un camp de réfugiés. L’Estonien Johann et l’Indien Hanumân, compagnons d’infortune, survivent comme ils peuvent. Entre les magouilles, les petites et grandes indignités, les humiliations et les mensonges, se dessine jusqu’au rire une carte sensible de ces zones transitoires où pataugent et se mêlent l’absurde, les espoirs et les peurs de milliers de laissés-pour-compte.

Traduit du russe (Estonie) par Hélène Henry


Revue de presse :

« La réunion de ces personnages pittoresques crée un monde singulier. Et leur agitation poignante nous renvoie au destin universel de tous les déracinés. »
Alain Guillemoles, La croix

« Ouvertement revendiquées, les affinités avec Céline et Henry Miller sont incontestables. Mais tout aussi important est le poids du réel : ce n’est pas une “plongée“ dans l’univers des laissés-pour-compte, mais une vie vécue, des souffrances éprouvées dans sa chair. »
Elena Balzamo, Le monde

« Un soudeur qui écrit une thèse sur Nabokov, ce n’est déjà pas conventionnel. Un jeune homme qui, après la chute de l’URSS, s’est vu refuser la nationalité du pays où il est né (l’Estonie), ce n’est pas commun non plus. Ajoutez qu’il possède un style à la Céline, qu’il a un jour brûlé tous ses manuscrits après avoir sifflé cul sec une bouteille de vodka, qu’il a passé des mois à errer au Danemark avant d’être accepté, en 1998, dans un camp de réfugiés, et vous n’aurez encore qu’une vague idée du personnage. Andreï Ivanov a aussi fait de la plongée sous-marine dans l’Armée rouge, et joué au foot, arrière-centre, dans une équipe de migrants qui ne parlaient pas sa langue. Rien d’étonnant à ce que Le Voyage de Hanumân décoiffe. Au-delà de tout ce que vous imaginez. »
Didier Jacob, Le Nouvel Obs

 

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Romans

L’affaire Rosenblatt

Grasset - 2017

Début des années soixante : les Rosenblatt ont posé leurs valises au Texas. Juifs au milieu de la plus importante population évangélique du pays ; russes d’origine à une époque où l’on se prépare à vitrifier les « ruskoffs » ; gauchistes dix ans après que les époux Rosenberg ont grillé sur la chaise : l’intégration ne va pas aller de soi…
Julius, le père de famille, est un avocat raté. Sa femme Rose rêve d’adaptation et entreprend à cette fin de burlesques tentatives. Leur dernier fils Nathan, génie de huit ans, scande la vie familiale de ses obscénités. Quant à l’aîné Elias, narrateur du récit, il oppose un humour salvateur aux idées morbides qui l’assaillent.
Début 1963, les Rosenblatt se lient à un jeune couple encore plus paria qu’eux : lui est un Marines dyslexique en rupture de ban, elle une fragile exilée d’URSS.
Comment imaginer, à suivre leurs innocentes parties de campagne, que bientôt va se produire une déflagration promettant enfin la célébrité à ce petit monde de paumés ?
Fable tragi-comique sur l’adaptation impossible et la revanche des humiliés, ce roman irrésistible de charme et de drôlerie nous promène avec délices dans la petite histoire pour mieux nous propulser dans la grande.