ETCHEGOIN Marie-France

20 avril 2018.

Ancienne rédactrice en chef au Nouvel Observateur, Marie-France Etchegoin est spécialiste des enquêtes sur les affaires criminelles et les sujets de société ou de politique. Elle est connue notamment pour avoir fait la lumière sur l’affaire Alègre et disculper Dominique Baudis. Elle publie cette année J’apprends le français, le récit de son expérience de professeur de français auprès des migrants à Paris.

 

Titulaire d’une maîtrise de lettres à la Sorbonne-Nouvelle et diplômée du Centre de formation des journalistes (CFJ), Marie-France Etchegoin débute d’abord à Europe 1. En 1987, elle entre au Nouvel Observateur, où elle écrit pour le service politique et société, puis devient rédactrice en chef des pages « Enquête » de l’hebdomadaire. Elle se spécialise vite dans les sujets de société ou de politique marquants, et dans les enquêtes sur les affaires criminelles.

Elle s’est fait connaître pour avoir contribué à faire la lumière sur l’affaire Alègre et les contradictions nombreuses du dossier d’accusation, qui a abouti à disculper Dominique Baudis et de nombreuses personnes mises en examen dans cette affaire du tueur en série. De son enquête elle tire Le Bûcher de Toulouse, cosignée avec Matthieu Aron et dont le téléfilm Notable, donc coupable est inspiré.

En 2014, Marie-France Etchegoin quitte Le Nouvel Observateur. Elle collabore aujourd’hui à Vanity Fair, M ainsi qu’aux Éditions Jean-Claude Lattès.

Elle est également l’auteur, avec Frédéric Lenoir, de deux ouvrages Code Da Vinci : l’enquête et La saga des francs-maçons démontant les ressorts conspirationnistes et les théories du complot. Dans sa biographie d’Eva Joly L’Indignée de la République, cosignée avec Matthieu Aron, elle explore les coulisses des affaires politico-financières et des milieux judiciaires.

Avec son livre sur l’affaire Bettencourt, Un milliard de secrets, elle retrace l’histoire de l’une des familles les plus riches de France, depuis les années noires de l’Occupation jusqu’au procès de François-Marie Banier.

Après les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, elle dirige un ouvrage collectif Et soudain, ils ne riaient plus. Elle publie la même année Marseille, le roman vrai, livre dans lequel elle s’attaque à la cité phocéenne « ville tourmentée par le pouvoir et le crime ». Cet ouvrage, qui raconte des faits et des personnages réels, a obtenu le « Prix étudiant du Livre Politique. »

Elle publie cette année J’apprends le français, le récit de son expérience de professeur de français auprès des migrants à Paris. Marie France Etchegoin savait seulement qu’elle voulait « aider » pour ne pas avoir « à regretter de n’avoir rien fait ». Elle n’imaginait pas que Sharokan, Ibrahim ou Salomon lui en apprendraient autant sur elle-même et qu’à travers eux, elle allait redécouvrir la complexité et la richesse de la langue française et aussi ce qui, au fond, nous constitue et qui fait trait d’union au-delà des frontières : la force de la parole.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 

J’apprends le français

Jean-Claude Lattès - 2018

De cette expérience, elle tire un récit tout à la fois bouleversant et drolatique : l’histoire passionnante et mouvementée d’un double apprentissage. Le sien puisqu’elle n’a jamais enseigné ni agit au quotidien auprès des migrants. Et celui de jeunes hommes, parfois illettrés, qui au terme d’un très long et terrible voyage, se retrouvent devant un tableau, confrontés à l’un des langues les plus difficiles du monde, dont ils n’ont jamais entendu un mot. Dans le huis clos de cette classe, ils disent à nouveau « je » et font entendre leur incroyable odyssée tandis que leur « professeur » invente sa méthode en s’efforçant d’éviter les maladresses.
Quand pour la première fois, elle a franchi les portes du centre d’hébergement d’urgence du 19eme arrondissement, près de chez elle, Marie France Etchegoin savait seulement qu’elle voulait « aider » pour ne pas avoir « à regretter de n’avoir rien fait ». Elle n’imaginait pas que Sharokan, Ibrahim ou Salomon lui en apprendraient autant sur elle- même et qu’à travers eux, elle allait redécouvrir la complexité et la richesse de la langue française et aussi ce qui, au fond, nous constitue et qui fait trait d’union au-delà des frontières : la force de la parole.