La dérive douce d’un enfant de Petit Goâve

Pedro Ruiz (Faits divers média, 2009, 84’)

27 avril 2010.

22 mai 2010, Auditorium du Palais du Grand Large, 13:30 / 24 mai 2010, Cinéma Le Vauban – Salle 3, 10:30

 

Pour souligner les 25 ans de son premier roman Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, un documentaire retrace le parcours de Dany Laferrière, voyage intime de l’un des écrivains les plus originaux des dernières décennies.

Connu pour sa détermination, sa force, son honnêteté parfois brutale et inconfortable, Dany Laferrière présente à ses lecteurs une image du « premier monde » à partir de son regard d’homme sauvage mais lucide, assoiffé de vie et de littérature, avec un appétit vorace pour absolument tout ce que lui offre la vie.

Dans La dérive douce d’un enfant de Petit-Goâve, on l’accompagne dans une douzaine des villes dont Montréal, Paris, NewYork, Port-au-Prince jusqu’au mythique village de pêcheurs de Petit-Goâve. La promenade en Haïti, pays de contrastes où un bonheur sensuel côtoie une violence anarchique, nous mène à une réflexion sur le pays de son enfance et celui d’aujourd’hui, principale source de son inspiration, et sur l’exil. C’est là que s’impose L’énigme du retour, son dernier livre.

Plus qu’un voyage physique, le documentaire présente un voyage cinématique fascinant et nous plonge tout droit dans l’imagination déchaînée de l’auteur.

LA DÉRIVE DOUCE D’UN ENFANT D’UN ENFANT DE PETIT-GOÂVE from Pedro Ruiz on Vimeo.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Témoignage

Autobiographie américaine

Bouquins - 2024

L’œuvre autobiographique de Dany Laferrière, rassemblée dans ce volume, montre qu’il personnifie une démarche singulière, qu’a déterminé son attitude envers la vie. Et c’est cette attitude qui fait que tant de lecteurs aiment mettre leurs pas dans les siens.
"Un matin de février 1984, il y a quarante ans de cela, je me suis réveillé dans le grand froid montréalais, avec cette idée étrange qu’on ne devrait pas écrire plus d’un livre. Le manuscrit que j’avais fatigué toute la nuit dernière s’était assoupi près de la fenêtre de ma modeste chambre, au milieu des restes du repas de la veille. De mon lit, je l’observais avec un mélange de suspicion et de tendresse. J’attendais trop peut-être de ce premier roman écrit pourtant dans la misère et la liberté. D’abord qu’il me sorte de l’usine, ensuite qu’il me rende célèbre.
Venant d’un pays qui a connu l’esclavage et la dictature, et ayant longuement vécu dans des villes comme Montréal, Miami ou New York, avant de parcourir São Paulo, Mexico, San Juan ou Buenos Aires, je me sentais comme un arbre qui marche dans sa forêt. J’ai fouillé dans l’histoire pour découvrir que cette Amérique continentale était le rêve de Bolívar dont la devise se résumait à « Un continent, un pays ». Tant de cultures diverses que les écrivains de ce continent ou de ce pays allaient m’apprendre. J’ai donc décidé d’entreprendre une longue balade littéraire, en commençant par cette Caraïbe où j’ai pris naissance, et où je suis tombé, un jour de pluie, sur le recueil du poète haïtien René Philoctète Ces îles qui marchent. Je note dans mon calepin noir ce vers rimbaldien : « Je suis venu vers toi, nu, et sans bagages ». C’est donc les mains libres et la tête légère que j’ai entrepris cet interminable voyage dans cette Amérique bigarrée et survoltée."
D. L.