SUAREZ Karla

Cuba

21 janvier 2016.
 
© Francesco Gattoni

BIOGRAPHIE

Jeune auteure cubaine, Karla Suarez se détache du paysage littéraire latino-américain par la singularité de sa voix. Née en 1969 à La Havane, elle s’est ensuite exilée en Italie puis en France et vit aujourd’hui au Portugal. Elle n’a pour autant cessé d’évoquer son pays natal sur lequel elle porte un regard moderne et lucide. En 2007, elle est ainsi désignée comme l’un des jeunes écrivains les plus représentatifs de l’Amérique latine dans le cadre de Bogotá capitale mondiale du livre et du Hay Festival (l’un des plus prestigieux festival international).
Son premier recueil de nouvelles, L’écume, est publié à Cuba vers la fin des années 1990. Alors que plusieurs de ses nouvelles sont adaptées au théâtre et à la télévision, elle se lance dans l’écriture d’un premier roman semi-autobiographique brossant le portrait extraordinairement attachant de la jeunesse cubaine des années 1980. Prix du premier roman en Espagne, Tropique des silences sera présenté à l’occasion des journées scolaires du prochain festival Étonnants Voyageurs.
L’auteure séduit par sa plume originale et directe, par son rythme expressif et sa concision - un style qu’elle a également mis au service d’une exploration des liens unissant texte et images. Dans différents ouvrages, (Lézardes puis Cuba, les chemins du hasard et enfin Rome, par-delà les chemins) ses récits répondent aux monochromes d’un artiste photographe.
Son dernier roman, La Havane année zéro a reçu en France le prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde et le Grand Prix du livre insulaire en 2012. Dans cette histoire racontée comme une énigme mathématique, Karla Suárez met en scène avec brio une société épuisée, à court de vivres et de rêves, où chacun s’efforce cependant de garder intact tout ce qui peut rendre la vie supportable - l’amour, l’amitié, l’avenir.


BIBLIOGRAPHIE

 

DERNIER OUVRAGE

 

La Havane année zéro

Métailié - 2012

Cuba, 1993. C’est la crise, on ne trouve plus grand-chose à manger, et faute de carburant tout le monde roule à vélo. Julia, la narratrice, est une jeune prof de maths, qui enseigne dans un lycée technologique. Elle navigue entre trois hommes, trois histoires, toutes différentes, et qui vont se retrouver curieusement mêlées. Euclides, son ancien prof de faculté, ex-amant, est brisé par l’exil de ses enfants. Angel est un bel amoureux qui en outre dispose d’un appartement dans le quartier du Vedado, en plein centre-ville – un luxe rare à l’époque. Leonardo est un écrivain à lunettes, grand amateur de rhum et affabulateur de première.
Tous ces personnages sont fascinés par l’histoire d’un certain Antonio Meucci, un Italien émigré à La Havane qui aurait inventé le téléphone avant Graham Bell. Tous souhaitent récupérer le document original qui permettrait de prouver définitivement l’antériorité de l’invention de Meucci sur celle de Bell. Mais surtout, et c’est le plus important : tous mentent, par jeu, par intérêt, par ennui. Coincée entre les trois hommes, la narratrice cherche à démêler le vrai du faux, tout en pratiquant la survie active et quotidienne dans un pays au bord du gouffre.
Dans cette histoire racontée comme une énigme mathématique, Karla Suárez met en scène avec brio une société épuisée, à court de vivres et de rêves, où chacun s’efforce cependant de garder intact tout ce qui peut rendre la vie supportable - l’amour, l’amitié, l’avenir.

Traduit de l’espagnol par françois Gaudry

Revue de presse

Coup de cœur : « (…) Le fil rouge (ou le prétexte) est une enquête sur un Italien qui aurait inventé le téléphone à La Havane, juste avant Graham Bell. Mais le roman, touffu, dense étourdissant, vaut pour la cruelle peinture sociale de ces années-là, de la main de la narratrice, professeur de maths. » T.C. Le figaro littéraire.

« Dans cet Au nom de la rose sauce cubaine construit comme une énigme mathématique, Karla Suarez insuffle l’énergie de la survie, l’humour, l’envie de rêver, de faire l’amour, dans la lignée des chefs-d’œuvre nés du manque, du désastre. » Emmanuelle de Boysson, Marie Claire.

Coup de cœur : « Une véritable leçon de vie, sur le fait de chercher le meilleur de chaque situation, que le pire n’est pas éternel et qu’un jour où l’autre tout s’arrange, que la vie est une question de choix et comme dirait Julia de « point de bifurcation ». Une fois de plus un petit bijou et un très bon moment de lecture » Anne-Sophie, Librairie Mis en page.

« Karla Suárez dresse le portrait d’une Havane troublante en cette année de disette, ravagée par le désespoir. Avec ses personnages énigmatiques et ses hypothèses historiques, elle nous tient en haleine avec cette enquête pleine de rebondissements. » Betty Trouillet, Les incorruptibles.