PERRIN Jean-Pierre

France

6 avril 2018.

Spécialiste du monde arabo-musulman dont il a couvert les conflits pendant plus de trente ans, il est grand reporter pour Libération et auteur de récits de guerre, de voyages au Proche-Orient, mais aussi de romans noirs. Prix Kessel 2017, Le Djihad contre le rêve d’Alexandre, revient sur la situation actuelle de l’Afganistan, un voyage dans l’histoire du pays pour en expliquer le présent où il rappelle le rêve qu’avait Alexandre Le Grand de fusionner l’Europe et l’Asie, aujourd’hui mis en echec par le djihad contemporain qui a déclaré une guerre à l’histoire. Dans L’Iran, la prière des poètes, il explore les fascinantes contradictions persanes.

 

Histoire et géopolitique, passé et présent. Les essais de Jean-Pierre Perrin se caractérisent toujours par un discours lucide et réfléchi sur l’actualité, à la lumière des événements qui l’ont précédée.
Journaliste passionné — il se dit « dévoré par le cancer du voyage, de la fuite » — il est, entre autres, l’auteur de Les Rolling Stones sont à Bagdad (2003), portrait de l’Irak avant, pendant et après la guerre, et de Jours de poussière : choses vues en Afghanistan, Grand prix des lectrices de Elle 2002.
En 2011, il dirige une anthologie de nouvelles où dix-neuf écrivains partageant le goût des voyages, parmi lesquels Alain Dugrand, Michel Le Bris, Yvon Le Men, Léonora Miano ou encore Gilles Lapouge, livrent leur vision de ce qu’est le « bout du monde ».

La mort est ma servante (2013, Fayard) est plus qu’un récit de guerre ; c’est l’hommage poignant de Jean-Pierre Perrin à un ami, Samir Kassir, intellectuel arabe, « le plus prometteur de sa génération ». Ce dernier est assassiné en juin 2005, à Beyrouth, non loin du café où les deux amis devaient justement se retrouver.
À celui qui avait prophétisé qu’il n’y aurait de démocratie dans le monde arabe sans « un printemps à Damas », Jean-Pierre Perrin raconte ce qu’est devenue la Syrie après sa mort. Sous-titré « Lettre à un ami assassiné », l’ouvrage va au-delà du témoignage de guerre, convoquant l’histoire, la littérature et la poésie pour rendre compte la pleine mesure du désastre syrien, qui reflète, selon l’auteur, « le pourrissement du monde ».

Dans Menaces sur la mémoire mondiale de l’humanité (2016, Hoëbeke), Jean-Pierre Perrin revient sur l’histoire mouvementée de sites historiques du Moyen-Orient (comme la cité antique de Palmyre, reprise par la Syrie des mains de l’EI le 27 mars 2016) en s’appuyant sur une iconographie variée alliant archives et photos contemporaines. À travers une analyse géopolitique et philosophique, l’auteur nous rappelle que ces sites sont les témoins fragiles des civilisations passées, leur destruction constituerait donc une perte irrémédiable pour l’Humanité. Il est crucial d’immortaliser ce qui peut être détruit et de sensibiliser le plus grand nombre.

Le djihad contre le rêve d’Alexandre (Seuil, 2017) revient sur la situation actuelle de l’Afganistan. Jean-Pierre Perrin entreprend un voyage dans l’histoire du pays pour en expliquer le présent. Il rappelle le rêve qu’avait Alexandre Le Grand de fusionner l’Europe et l’Asie, aujourd’hui mis en echec par le djihad contemporain qui, écrit-il, a déclaré une guerre à l’histoire dont ce pays, plus que tout autre, était dépositaire. Un essai passionnant qui reçoit en 2017 le Prix Kessel de la SCAM, remi Étonnants Voyageurs.


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Iran, la prière des poètes

Nevicata - 2017

L’Iran est un jardin que les mots font fleurir. Sous les coupoles des mosquées d’Ispahan et des mausolées de Chirâz, une somme de fascinantes contradictions persanes est à l’œuvre.

Les Iraniens aiment les sciences et sont superstitieux. Ils sont mystiques et amoureux des plaisirs plus terrestres. L’Iran des poètes est celui du pardon. Mais l’Iran des juges islamiques condamne à mort le plus grand nombre de mineurs au monde. Les omniprésents mollahs y sont sans cesse moqués, affublés de sobriquets ridicules, maudits, voire insultés. Mais peu d’Iraniens voudraient qu’ils disparaissent de leur paysage.

Ce petit livre n’est pas un guide. C’est un décodeur. L’Iran est un poème persan dont ces pages vous aident à saisir les dérangeantes ambiguïtés. Il dit l’âme d’un pays qui, de tout temps, a figuré au panthéon des voyageurs. Il explique le mystère et les secrets d’un grand peuple. Parce qu’en Iran, comprendre n’est qu’une étape sur le sinueux chemin des sentiments.

Un grand récit suivi d’entretiens avec Clément Therme (Comment les mollahs ont fabriqué l’homo islamicus) et Leili Anvar (Le mythe de la Taverne).