Peu à peu, pas à pas, mot à mot, la poésie a pénétré le festival. D’abord par la
question même que pose le poème, la question du chant - le chant des pistes
aurait dit Bruce Chatwin, Jacques Lacarrière et Nicolas Bouvier, dont les paroles
de verre résonnent encore contre les murailles de pierre de Saint-Malo…
« Un poème passe et l’on fait silence. Au moins trois fois dans la vie : le jour de la
naissance, le jour de la rencontre, et le jour de la mort. Surtout de la mort. On ne
peut pas partir comme ça. Sans dire un mot qui ferait pont. De quoi nous protège le
poème ? Pourquoi ne pas l’ouvrir à toutes les saisons de nos vies ? Il y a des poèmes
pour toutes les heures, tous les temps. Tous les hommes, toutes les femmes. Puisque
les poètes sont d’abord des hommes, d’abord des femmes. » Yvon Le Men