Samedi dès 14h au Théâtre Chateaubriand

Après-midi Mai 68

Mai 68 dérange toujours. Sans doute parce qu’il ne rentre pas dans les cadres préétablis. Un vaste mouvement social ? Pas seulement. « Le premier mouvement anticommuniste de masse »  aussi (dixit Daniel Cohn-Bendit). Pour beaucoup, un moment de grâce. Peut-être d’abord une «   révolution culturelle  » prise de parole de la jeunesse, des femmes, «   insurrection poétique   » quand les murs avaient la parole.

Mai 68 : une insurrection poétique ?

À 15h, un hommage à Maurice Clavel, qui fut un peu «   l’esprit de mai  », présenté par Michel Le Bris, la projection du légendaire «  Messieurs Les censeurs, bonsoir !   » quand il quitta le plateau d’À armes égales pour un mot censuré dans le film qu’il avait écrit. Suivi du film de Maurice Clavel, Le soulèvement de la vie (1971), chant de révolte d’une jeunesse en quête de sens face à une société de consommation sans âme.

Tout de suite après à 15h45, une rencontre, «  La beauté dans la rue ?   », avec Romain Goupil, Frédéric Joignot, ancien rédac chef d’Actuel et de Libé (Vite !, Tohu Bohu), Yves Pagès (Tiens, ils ont repeint !, La Découverte), Pascal Ory (qui réédite Entre-deux-Mai, une histoire culturelle de la France, Seuil) et Jean Viard (Chronique française, L’Aube).

Mai 68 : le printemps de Prague

Pour finir la journée Mai 68, à 17 h 30, avec Raphaël Glucksmann et Jan Rubes qui fut le traducteur de Vaclav Havel, précédée du film Mystère d’archives, la fin du Printemps de Prague de Serge Viallet. Les événements de Prague, depuis l’entrée des premiers convois, dans la nuit du 20  août 1968, aux derniers affrontements autour du siège de la radio. La foule, libérée dans les rues et au milieu d’elle, un char russe : les photos de Koudelka ont fait le tour du monde. Face à la liberté, le communisme résumé à un char. On a pu dire que ce jour-là, symboliquement, le rêve communiste était mort.

  • Sam. 17 h 30, Théâtre Chateaubriand

Leur cauchemar, encore nos rêves ?

La question avait été lancée par Vidosav Stevanovic, lors du festival de 2003 : «   parce que si vous voulez savoir ce qu’est réellement le communisme, nous sommes tous là, venus de l’Est. Nous pouvons tout vous expliquer, le règne du mensonge et de la peur. Mais nous avons compris que vous ne voulez pas, pour pouvoir continuer à tourner votre moulin à prières.   » La question est plus que jamais posée. Avec cette autre : que penser d’une théorie qui fait de sa capacité à transformer le réel sa preuve, et qui foire à chaque fois qu’elle s’affronte au réel ? La faute au réel, vraiment, ou à la théorie ? Adieu à Marx, une bonne fois ? À débattre…
Avec Thierry Wolton, Jan Rubes, Bogdan Teodorescu, Velibor Čolić et Enki Bilal.

  • Dim. 15 h 30, Maupertuis