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BEKRI Tahar

Tunisie

Poésie de Palestine (Al Manar, 2013)

©Thierry Hengsen

"Les poètes ont toujours été là pour dénoncer les tyrans, pour défendre la liberté, pour chanter l’amour, pour abolir les frontières, pour protéger la nature, pour dévoiler les vérités humaines, pour " donner à voir " et à émouvoir."

C’est ainsi que Tahar Bekri, poète né en 1951 à Gabès en Tunisie, vivant à Paris depuis 1976 où il est Maître de conférences à l’Université de Paris X-Nanterre, parle de son genre de prédilection, la poésie, qu’il écrit en français autant qu’en arabe.

Féru de lecture dès son plus jeune âge, il lit tout ce qu’il peut comprendre, déjà dans les deux langues, puisqu’il va à l’école franco-arabe en 1956, date de l’indépendance de la Tunisie.
Il écrit ses premiers poèmes à treize ans, dans le chagrin et la peine après la mort de sa mère. Enfermé dans la solitude et le silence, la lecture lui permet de trouver des réponses aux questions graves qu’il se pose. La poésie lui donne le sentiment de la renaissance et le rend attentif à tout ce qui l’entoure, les êtres, les lieux, les éléments composant l’univers.

Il a publié aujourd’hui une vingtaine d’ouvrages : quelques essais, mais surtout de la poésie, saluée par la critique, objet de travaux universitaires et traduite dans différentes langues (russe, anglais, italien, espagnol, turc, etc.).
S’il préfère la poésie à la prose, la fiction ou la narration, c’est parce qu’il lui semble que la prose est trop explicative, qu’elle supprime tout mystère dans le langage, qu’elle veut donner un sens à tout.
Il aime créer des images qui évoquent et non expliquent, qui font allusion et non qui donnent des leçons, qui posent des questions et non qui répondent.
Son œuvre, marquée par l’exil et l’errance, évoque des traversées de temps et d’espaces continuellement réinventés. Parole intérieure, elle est enracinée dans la mémoire, en quête d’horizons nouveaux, à la croisée de la tradition et de la modernité. Elle se veut avant tout chant fraternel, terre sans frontières. Tahar Bekri est considéré aujourd’hui comme l’une des voix importantes du Maghreb.

" La poésie avant tout est habiter un monde sensible, où le rêve est possible, où l’utopie est un devoir, où la beauté est une exigence, où la défense de la vie est une résistance contre la volonté de mort, contre ceux qui veulent empêcher le soleil de briller. " C’est bien cela l’espérance de Salam Gaza, autant « Paix sur Gaza » que « Salut à Gaza » selon ce double sens du mot qui, dans les langues sémitiques, porte la paix dans le salut.
Tahar Bekri raconte les vingt-deux jours qui ont ensanglanté la bande de Gaza du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009. La première partie évoque les flocons de neige qu’il voit tomber à Paris tandis que lui parvient l’écho assourdissant des hélicoptères et des bombes s’abattant sur Gaza. La deuxième partie du livre est le récit de son voyage en Terre sainte en 2009.
Et Tahar Bekri de conclure ainsi : « Je sais, les poètes ont la tête dans les nuages. Mais qui leur dénie le droit d’aimer… les merveilleux nuages ? Personne ne dénie ce droit aux poètes, aux enfants, aux rêveurs et aux fous et l’on se met à rêver que c’est pour eux et par eux que la paix, viendra, elle doit venir ."

En 2013 il publie un nouveau recueil de poèmes aux éditions Elyzad, Au souvenir de Yunus Emre, inspiré par un voyage en Turquie, où il est parti sur les traces du grand poète turc du 13e siècle Yunus Emre. Composé de courtes méditations sur la liberté en français et en arabe, il mêle souvenirs personnels et amour du pays natal. L’ouvrage est aussi l’occasion pour Tahar Bekri de se questionner sur la société tunisienne dont l’actualité est plus que jamais sous tension. Parallèlement il a rassemblé la même année des textes de poètes palestiniens dans une anthologie publiée aux éditions Al Manar. Dans Poésie de Palestine, il poursuit son dialogue avec la Palestine amorcé dans Salam Gaza. Bekri donne ici à lire dix poètes palestiniens contemporains rencontrés au cours de son voyage qui chantent la vie quotidienne de celles et ceux qui y vivent.


Bibliographie :

Poésie

  • Poésie de Palestine (Éd. Al Manar, 2013)
  • Au souvenir de Yunus Emre (Elyzad, 2013)
  • Je te nomme Tunisie (Ed. Al Manar, 2011)
  • Salam Gaza (Editions Elyzad, 2010)
  • Les dits du fleuve (Ed. Al Manar, 2009)
  • Le livre du souvenir, carnets (Elyzad, 2007)
  • Si la musique doit mourir (Ed. Al Manar, 2006)
  • Les Songes impatients (Ed. ASPECT, 2004)
  • La brûlante rumeur de la mer (Ed. Al Manar, 2004)
  • La Sève des jours, CD (Edition Sonore Artalect, 2003)
  • L’Horizon incendié, (Ed. Al Manar, 2002)
  • Marcher sur l’oubli, entretiens avec Olivier Apert et poésie (Ed. L’Harmattan, 2000)
  • Les Songes impatients (Ed. L’Hexagone, Montréal, 1997, épuisé)
  • Journal de neige et de feu (en arabe) (Ed. L’Or du temps, 1997, épuisé)
  • Les Chapelets d’attache, Ed. Amiot, 1993 ; 2ème Ed. L’Harmattan, 1994)
  • Poèmes à Selma (en arabe) (Ed. Hiwar, 1989 ; 2ème Ed. L’Harmattan, 1996)
  • Le Cœur rompu aux océans (Ed. L’Harmattan, 1988)
  • Le Chant du roi errant (Ed. L’Harmattan, 1985)
  • Le Laboureur du soleil (Ed. Silex, 1983 ; 2ème Ed. L’Harmattan, 1991)

Poésie (livres d’art)

  • Les Chapelets d’attache, Livre en verre, Laurence Bourgeois
  • L’Horizon Incendié, Peinture de Mohamed KACIMI
  • L’exil d’Ibn Hazm, Aquarelle de Luis DAROCHA
  • La brûlante rumeur de la mer, Peinture de Joël Leick
  • Les insomnies du pigeon voyageur, peintures d’Anne Slacik, 2005
  • Atlantis, poésie, édition bilingue ( arabe-français), gravures originales de Didier Bourguignon, ouvrage d’art limité à 12 exemplaires, juin 2004.
  • Atlantis, sculptures et moulages de Didier Bourguignon (Ed. Transignum, 2004)
  • Poèmes bilingues, litho. de Lafabrie (Ed. Lafabrie, Paris, 1978)
  • La Quête de la lumière, photos de Essaâdi (Paris, 1984)
  • Les Chevaux de la nuit, les lignes sont des arbres, la Maison, litho. de Lafabrie (Ed. Lafabrie, 1984)
  • Le chant du roi errant, peintures de Theresia Schuller, Düsseldorf, 1993
  • Poèmes à Gaston Miron, peintures de J.-L. Herman (Ed. La Séranne, 1996)
  • Le pêcheur de lunes, lithographies de B. Lafabrie (Ed. Lafabrie, 1998
  • Dante, vespérales, peintures de J. - P. Thomas (Ed. La limace bleue, 2001)
  • Lisbonne, tombeau de Pessoa, peinture de Wanda Mihuléac (Vice-versa, 2002)
  • Le Vent sans abri, gravures de Wanda Mihuléac, calligraphies de A. Hammouda (Ed. Sygnum, 2002)
  • Afghanistan, dessins de Michel Mousseau (Ed. Les petits classiques du grand pirate, 2002)
  • Orage, Zéphyr, peintures de Mohammed Kacimi (Ed. Al Manar, 2002)

Essais

  • D’encre et d’exil, Deuxièmes rencontres internationales des écritures de l’exil ; Entretiens avec Tahar Bekri, André Brink, Colette Fellous, Nedim Gursel, Alia Mamdouh, Leila Sebbar, Vassilis Vassilikos (Ed. BPI-Centre Pompidou, 2003)
  • De la littérature tunisienne et maghrébine (Ed. L’Harmattan, 1999)
  • Littératures de Tunisie et du Maghreb, (Ed. L’Harmattan, 1994)
  • L’œuvre romanesque de Malek Haddad (Ed. L’Harmattan, 1986)

Le site de l’auteur

Revue de presse :

  • "Tahar Bekri tient un carnet quotidien des événements et de ses états d’âmes, il alterne récits événementiels au jour le jour et ses échanges avec d’autres poètes. La poésie est et demeure pour lui un refuge contre l’horreur mais aussi une arme, une arme qui ne tue jamais."CULTURES SUD
Poésie de Palestine

Poésie de Palestine

Al Manar - 2013

Dix poètes de Palestine disent ici leur besoin de justice. Sans haine ni violence ; en pratiquant souvent l’ironie et la dérision. Ils revendiquent une vie simple, presque ordinaire, sans guerre, ni occupation. Avoir le droit de vivre libre, en paix, parmi les siens, sur sa propre terre. Ils ont choisi, malgré le poids de la tragédie et la violence du désespoir, la parole poétique pour dire leur être. Le poème est un acte de civilisation. Leur vérité est universelle, généreuse, fraternelle. Ils écrivent l’attention au monde, sa réalité insoutenable, rêvent d un monde possible, à construire comme une utopie commune, sans arrogance ni mensonge.

Je te nomme Tunisie

Je te nomme Tunisie

2011

Ces poèmes ne répondent pas à l’urgence, ils la précèdent. Ils disent l’amour de la Tunisie, avec forte émotion et passion, revenant sur le passé douloureux du poète, le liant au présent d’un peuple qui s’est soulevé pour sa dignité et sa liberté. En Tunisie, à Paris ou en Bretagne, les souvenirs personnels, les paysages, les rythmes et les métaphores s’entremêlent pour célébrer la vie et s’opposer à la volonté de mort.


Salam Gaza

Elyzad Editions - 2010

Le 27 décembre 2008, l’armée israélienne déclare la guerre à Gaza. La tragédie palestinienne est sans fin, et de guerre en guerre la blessure se fait plus béante. Meurtri, le poète Tahar Bekri note au jour le jour son indignation, échange via Internet avec des intellectuels de toutes origines, dénonce les projets expansionnistes, l’indifférence internationale, ou presque. Qu’en est-il de la conscience universelle ? Peu après, au mois de mars, il est invité à Ramallah, Naplouse, Jérusalem-Est et Bir Zeit pour un cycle de lectures. Confronté à la réalité de la vie en Palestine occupée, il nous restitue minutieusement son voyage, ses rencontres, ses impressions où affleurent colère et émotion.


INTERVIEW DE L’AUTEUR sur Salam Gaza

Edouard Glissant, le poète

Saint-Malo 2011

Avec Tahar BEKRI, Patrick CHAMOISEAU, BORER Alain, Simone SCHWARZ BART, animé par : Catherine Pont-Humbert


En direct de Tunis

Avec : Tahar BEKRI, Abdelwahab MEDDEB, Lina BEN MHENNI - Saint-Malo 2011

Avec : Tahar BEKRI, Abdelwahab MEDDEB, Lina BEN MHENNI
Animé par Yves Chemla


Tunis, Le Caire, Lybie : le monde qui vient

Avec : Tahar BEKRI, Olivier WEBER, Kamel DAOUD, Khaled AL KHAMISSI, Abdelwahab MEDDEB, Lina BEN MHENNI, Jean-Pierre PERRIN - Saint-Malo 2011

Avec : Avec : Tahar BEKRI, Olivier WEBER, Kamel DAOUD, Khaled AL KHAMISSI, Abdelwahab MEDDEB, Lina BEN MHENNI, Jean-Pierre PERRIN
Animé par Yves CHEMLA