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BOUIDA Iouri

Russie

La fiancée prussienne (Gallimard, 2005)

Lorsqu’on l’interroge sur son pays, Iouri Bouïda, ironise : « Ma patrie a un présent russe et un avenir humain » ; une façon pour cette figure majeure de la littérature russe contemporaine, de pointer le désespoir et la misère de son peuple dont l’âme s’est enlisée dans la fange stalinienne ; une manière également d’évoquer ce tourment auquel son écriture, à la fois réaliste et romantique, donne chair à travers une œuvre très appréciée en Russie.
C’est cette étrange alliage de fiction crue et d’hallucination fantastique que révèle son dernier ouvrage, La fiancée prussienne (Gallimard, 2005). Ce recueil de trente nouvelles prend pour décor les terres de Kaliningrad, région où est né l’auteur en 1954. Il y dépeint le quotidien d’habitants esseulés, mortifiés, alcooliques ou malades, habités par le fantasme du paradis perdu. Des récits sombres, tragiques, qui opèrent par glissement, du rationnel à l’imaginaire.
Iouri Bouïda est également l’auteur du très remarqué Train zéro (Gallimard, 1998), roman qui se déroule dans une gare perdue aux confins de la Russie, et raconte la vie des hommes qui y vivent et y observent toutes les nuits le passage d’un train dont la destination est mystérieuse… Enfin, avec Yermo (Gallimard, 2002), l’auteur signe un roman vertigineux dans lequel il développe une réflexion sur la création littéraire mêlant biographie, essai esthétique et réflexion sur le genre romanesque.


Bibliographie :

  • La fiancée prussienne (Gallimard, Paris, 2005)
  • Yermo (Gallimard, Paris, 2002)
  • Train Zéro (Galimard, Paris, 1998)

Présentation de La fiancée prussienne :

"Les canons grondaient, tirant des boulets taillés dans les moraines des glaciers préhistoriques. Des caravanes hanséatiques se traînaient dans le brouillard. Le diable en personne, sous l’apparence d’un Poisson monstrueux, exhibait son épine dorsale au-dessus de la plaine de Frisches Haff. L’aubépine était en fleur. L’églantine. Cela sentait la pomme. A toutes les saisons de cette éternité tombait une pluie qui ondoyait sous le vent soufflant de la mer. L’époque prussienne... Je vivais dans une éternité que je voyais dans un miroir. C’était une vie qui était en même temps un rêve. Les rêves sont de l’étoffe dont sont faits les mots. " Les nouvelles de Iouri Bouïda rassemblées ici explorent toutes ce territoire situé entre la Vistule et le Niémen qui fut autrefois la Prusse orientale. Le mythe d’un passé glorieux a laissé des traces dans la région de Kaliningrad, l’ancienne Königsberg, mais le quotidien de ses habitants est froid, noir et violent. La misère matérielle et affective est partout, et la violence n’est pas seulement physique. Le ton du présent recueil, dédié à la mémoire d’un territoire, est donc résolument tragique. Mais ces trente nouvelles -traversées par plusieurs personnages récurrents et que l’on peut donc lire commee un roman - nous font également penser au romantisme de E.T.A. Hoffmann, la démesure russe en plus.

La fiancée prussienne et autres nouvelles

Gallimard - 2005

"Les canons grondaient, tirant des boulets taillés dans les moraines des glaciers préhistoriques. Des caravanes hanséatiques se traînaient dans le brouillard. Le diable en personne, sous l’apparence d’un Poisson monstrueux, exhibait son épine dorsale au-dessus de la plaine de Frisches Haff. L’aubépine était en fleur. L’églantine. Cela sentait la pomme. A toutes les saisons de cette éternité tombait une pluie qui ondoyait sous le vent soufflant de la mer. L’époque prussienne... Je vivais dans une éternité que je voyais dans un miroir. C’était une vie qui était en même temps un rêve. Les rêves sont de l’étoffe dont sont faits les mots. " Les nouvelles de Iouri Bouïda rassemblées ici explorent toutes ce territoire situé entre la Vistule et le Niémen qui fut autrefois la Prusse orientale. Le mythe d’un passé glorieux a laissé des traces dans la région de Kaliningrad, l’ancienne Königsberg, mais le quotidien de ses habitants est froid, noir et violent. La misère matérielle et affective est partout, et la violence n’est pas seulement physique. Le ton du présent recueil, dédié à la mémoire d’un territoire, est donc résolument tragique. Mais ces trente nouvelles -traversées par plusieurs personnages récurrents et que l’on peut donc lire commee un roman - nous font également penser au romantisme de E.T.A. Hoffmann, la démesure russe en plus.

« L’âme russe » : cliché, réalité ? qu’en est-il aujourd’hui ?

Saint-Malo 2010
« L’âme russe » : cliché, réalité ? qu’en est-il aujourd’hui ?
Avec Owen MATTHEWS, Andreï DMITRIEV, Iouri BOUIDA, Georges NIVAT. Un débat animé par Willy Persello.

J’écris une légende

Saint-Malo 2010