Fille d’un père guadeloupéen et d’une mère ayant grandi à la frontière franco-belge, Estelle-Sarah Bulle a été bercée par la langue créole tout au long de son enfance. Elle se qualifie d’antillaise de seconde génération, puisque née sur le sol métropolitain, à Créteil. Après des études à Paris et à Lyon, elle a travaillé dans des cabinets de conseil puis pour différentes institutions culturelles, dans lesquelles elle prenait plaisir à écrire les discours de ses dirigeants.
Si l’autrice ne s’est consacrée pleinement à l’écriture qu’à l’aube de ses quarante ans, elle admet que le désir de création littéraire l’habite depuis toute petite. Son premier roman a d’ailleurs reçu de nombreux éloges ainsi que plusieurs récompenses, dont le Prix Stanislas pour le meilleur premier roman de la rentrée littéraire 2018. Estelle-Sarah Bulle nous livre ici une œuvre rythmée par ses mots mélodieux.
Là où les chiens aboient par la queue est un roman intime qui dresse le portrait d’une famille vivant dans un trou perdu de la Guadeloupe des années 1940. Il se focalise en particulier sur le personnage et le parcours d’Antoine, femme bouillonnante dont la soif d’indépendance la pousse à quitter sa famille dès ses 16 ans. Comme beaucoup d’Antillais, elle renonce à son île dans les années 1960 afin de s’installer en métropole. C’est avec humour et sensualité qu’Estelle-Sarah Bulle nous relate cette expérience, tout en s’interrogeant, non sans gravité, sur ce qui a poussé tant d’individus à quitter leur terre natale.
Bibliographie
- Les étoiles les plus filantes (Liana Lévi, 2021)
- Là où les chiens aboient par la queue (Liana Lévi, 2018)