Besoin de poème

Un dernier vers pour la route

Pour dire le monde qui bouge à nos portes, la Tunisie, la Belgique, Haïti encore ; le monde qui envahit le monde, les mégalopoles, les grandes cités de verre ; le monde des fils du vent qui font trembler les sédentaires. Un dernier vers pour ne pas oublier les grands anciens encore si présents, Corbière, Whitman... Andrée Chedid. Un dernier vers enfin pour écouter les jeunes chanteurs, les jeunes slameurs d’aujourd’hui qui aiment les mots, en rimes et en raisons.

Peu à peu, pas à pas, mot à mot, la poésie a pénétré le festival. D’abord et tout simplement par la question même que pose le poème, la question du chant, le chant des pistes auraient dit Bruce Chatwin, Jacques Lacarrière et Nicolas Bouvier dont les paroles de verre résonnent encore contre les murailles de pierre de Saint Malo. Car la poésie écoute aux portes et ouvre les fenêtres. La poésie des conteurs et bien sûr la poésie des poètes.

Qui sont-ils ceux qui vont venir cette année ? De quoi, de qui parlent-ils ? Quelles sont leurs peines, leurs joies ? Ce sont les nôtres conjuguées en plusieurs langues et sous tous les temps. Ils viennent de Tunisie, du printemps arabe dont on a tant parlé cet hiver. Ils viennent encore une fois d’Haïti dont il faudra encore et encore parler. De Saint-Pierre et Miquelon, l’île la plus à l’ouest de la langue française, de Belgique, ce pays qui n’en finit pas de ne pas finir. Ils viennent d’Amérique et de Bretagne, des siècles passés et de la dernière pluie. Ils traversent le temps, à cheval sur le poème. Ils viennent vers vous. Chez nous.

(Yvon Le Men)

La rime dans tous ses états

(Poésie à la salle Maupertuis dim. 11h-13h)

Jacques Darras / Souleymane Diamanka

Avant d’être entendus, les mots créent souvent des malentendus. Le mot poème est de ceux-ci. Le poème est-il seulement le texte ? Y a-t-il un avant « poème » ? Au commencement était le verbe, mais au commencement du commencement ? Est-ce le regard, la respiration ? Est-ce l’oreille ou la main qui écrit ? Le poème est-il seulement dans le poème ? Qu’en est-il alors du slam, de la chanson, du théâtre, du conte, du roman ?

Il y a les vers de Jean Pierre Siméon qui célèbrent Orphée, notre père à tous, les pirouettes de Jean-Pierre Verheggen qui, l’air de rien, en disent long. Il y a les strophes de Jacques Darras qui, à marche forcée, trouvent leur équilibre, les chansons d’Elie Guillou qui jouent sur le fil de sa voix. II y a le rap d’Amkoullel, les fantaisies de Rouda qui croisent la gravité de Souleymane Diamanka dont la gorge s’est forgée aux proverbes de son père et Yvon Le Men qui a toujours mélangé la parole et l’écriture. Il y a toutes ces voix qui cherchent leur voie.

Le Prix Robert Ganzo de Poésie

(dim. 10h, salle maupertuis au palais du Grand large)

Jean-Pierre Verheggen (© J. Sassier Gallimard)

Après Bernard Noël en 2010, le poète belge Jean-Pierre Verheggen reçoit cette année le prix Robert Ganzo qui distingue depuis 2007 l’auteur d’un livre de poésie d’expression française en prise avec le mouvement du monde. Sa poésie est une poésie orale, un incessant remaniement de la langue qui avec calembours, dérision et trivialité ne manque pas de truculence ni d’humour. Et une rencontre 100% belge avec Karel Logist, Serge Delaive et Rony Demaeseneer.

Pour saluer Andrée Chedid

(sam. 14h30, salle Saint-Anne)

Andrée Chedid

Saluons ensemble notre amie Andrée Chedid, disparue en février dernier. Elle qui disait : « Je veux garder les yeux ouverts sur les souffrances, le malheur, la cruauté du monde, mais aussi sur la lumière, sur la beauté, sur tout ce qui nous aide à nous dépasser, à mieux vivre, à parier sur l’avenir ».
Avec Silvia Lipa-Lacarrière, Jean- Pierre Siméon et Yvon Le Men

Veuves de verre, cités radieuses

(dim. 14h30-15h30, salle Saint-Anne)

Makenzy Orcel et Aexis Gloaguen (© J.-C. L’Espagnol)

« Environnées par des rivières de voitures, elles s’affirment comme le noyau dense du monde, elles fondent le centre financier dont elles sont le fortin en vitrage d’ébène. T.D. Bank, Royal Trust, I.B.M. : voilà les noms de ces nouvelles Parques. »
Une rencontre autour des Villes avec avec Yvon Le Men, Alexis Gloaguen, et Makenzy Orcel

et d’autres rencontres...

Taha Bekri / A. Phelps / Jean-Pierre Siméon

Montréal, Saint-Pierre et Miquelon, Haïti, trois îles en poésie (A. Phelps, L.-Ph. Dalembert, Alexis Gloaguen et Eugène Nicole)

Tristan Corbière, un poète timbré (Yvon Le Men et Jacques Darras)

Pour saluer Jean Pierre Siméon avec un hommage à Luc Bérimont (Marie Hélène Fraissé, Jean-Pierre Siméon)

Le poète marcheur de ville, Walt Whitman (Jacques Darras,
Michel Le Bris) Méditerranées (Tahar Bekri, Sylvia Lacarrière), 1, 2, 3... poètes belges (Jean Pierre Verheggen, Karel Logist, Serge Delaive)...