Invités depuis 1990

COE Jonathan

Expo 58, trad. de Josée Kamoun, (Gallimard, 2014)

© Catherine-Hélie Gallimard

Avec sa réputation de "fieffé satiriste politique", l’auteur anglais Jonathan Coe, dont la notoriété a dépassé largement les frontières du Royaume-Uni, s’attache à dépeindre son époque avec perspicacité et humour. Son œuvre romanesque dresse un tableau singulier, à la fois impitoyable et cocasse, de la société et de la vie politique anglaises des années 70 à nos jours.

Après des études à Trinity College (Cambridge) et un doctorat à l’université de Warwick, il devient professeur de littérature. Dès l’âge de 8 ans, Jonathan Coe s’essaie au polar et publie Le château de mystère, dès lors il ne cessera de remplir des pages. Il écrit plusieurs nouvelles et un premier roman en 1987 La femme de hasard sans faire grand bruit. Trois ans plus tard, il connaît un immense succès en Grande Bretagne lorsque paraît son roman Les Nains de la mort, notoriété qui prendra une dimension internationale quelques années pus tard, lors de la publication de son quatrième roman Testament à l’anglaise. Cette critique féroce et hilarante de l’Angleterre sous Tatcher le propulse sur la scène internationale et lui vaut le prix du Meilleur Livre Étranger en 1996. Un succès confirmé par ses romans suivants notamment avec La Maison du sommeil, prix Médicis en 1998, Bienvenu au club (2001) et cercle fermé (2004), brillante satire sur les "années Blair". Ces deux derniers romans le présentent dès lors comme un écrivain engagé.

Cet écrivain à l’humour déjanté ne se cantonne pas dans la satire politique et se plaît à varier les registres, ainsi Jonathan Coe jongle d’un thriller onirique dans La Maison du sommeil, prix Médicis étranger 1998 à une critique des modes de communication dans notre société avec La vie très privé de Mr Sim.

Père de deux fillles, il tente pour la première fois un roman pour la jeunesse en 2014 Le miroir brisé, une fable moderne pleine de délicatesse sur la solitude et les rêves d’un monde meilleur, publiée aux éditions Gallimard jeunesse. Paraît la même année Expo 58, une divertissante parodie des romans d’espionnage en hommage au Hitchock qu’il vénère.

Avec Expo 58, sous la forme d’une parodie de roman d’espionnage, il médite sur le sens de nos existences et dresse le portrait d’un monde disparu, l’Angleterre des années 1950, une société tiraillée entre une certaine attirance pour la liberté que semble offrir la modernité et un attachement viscéral aux convenances et aux traditions en place.


Bibiographie

  • Expo 58, trad. de Josée Kamoun, (Gallimard, 2014)
  • La Vie très privée de Mr Sim, trad. de Josée Kamoun, Paris, Gallimard, « Du monde entier », 2011
  • La Pluie avant qu’elle tombe, trad. de Jamila et Serge Chauvin, (Gallimard, 2008)
  • Le Cercle fermé, trad. de Jamila et Serge Chauvin, (Gallimard, 2006)
  • Bienvenue au club, trad. de Jamila et Serge Chauvin, (Gallimard, 2002)
  • Une touche d’amour, Éditions du Rocher
  • Les nains de la mort, roman traduit de l’anglais par Jean-François Ménard, (Gallimard, 1990)
  • La maison du sommeil, roman traduit par Jean Pavans, (Gallimard, 1998)
  • Testament à l’anglaise, roman traduit de l’anglais par Jean Pavans, Gallimard, (prix du Meilleur Livre Etranger 1996)
Coe Jonathan

Coe Jonathan

Gallimard - 2014

Londres, 1958. Thomas Foley dispose d’une certaine ancienneté au ministère de l’Information quand on vient lui proposer de participer à un événement historique, l’Exposition universelle, qui doit se tenir cette année-là à Bruxelles. Il devra y superviser la construction du Pavillon britannique et veiller à la bonne tenue d’un pub, Le Britannia, censé incarner la culture de son pays. Le jeune Foley, alors qu’il vient de devenir père, est séduit par cette proposition exotique, et Sylvia, son épouse, ne voit pas son départ d’un très bon œil. Elle fera toutefois bonne figure, et la correspondance qu’ils échangeront viendra entrecouper le récit des nombreuses péripéties qui attendent notre héros au pays du roi Baudouin, où il est très vite rejoint par de savoureux personnages : Chersky, un journaliste russe qui pose des questions à la manière du KGB, Tony, le scientifique anglais responsable d’une machine, la ZETA, qui pourrait faire avancer la technologie du nucléaire, Anneke, enfin, l’hôtesse belge qui va devenir sa garde rapprochée…
Coe embarque le lecteur dans une histoire pleine de rebondissements, sans que jamais la tension ne retombe ou que le ridicule ne l’emporte. Sous la forme d’une parodie de roman d’espionnage, il médite sur le sens de nos existences et dresse le portrait d’un monde disparu, l’Angleterre des années 1950, une société tiraillée entre une certaine attirance pour la liberté que semble offrir la modernité et un attachement viscéral aux convenances et aux traditions en place.

Revue de presse :

La vie très privée de Mr Smith

La vie très privée de Mr Smith

Gallimard - 2011

Maxwell Sim est un loser de quarante-huit ans. Voué à l’échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée), poursuivi par l’échec à l’âge adulte (sa femme le quitte, sa fille rit doucement de lui), il s’accepte tel qu’il est et trouve même certaine satisfaction à son état.
Mais voilà qu’une proposition inattendue lui fait traverser l’Angleterre au volant d’une Toyota hybride, nantie d’un GPS à la voix bouleversante dont, à force de solitude, il va tomber amoureux. Son équipée de commis-voyageur, représentant en brosses à dents dernier cri, le ramène parmi les paysages et les visages de son enfance, notamment auprès de son père sur lequel il fait d’étranges découvertes : le roman est aussi un jeu de piste relancé par la réapparition de lettres, journaux, manuscrits qui introduisent autant d’éléments nouveaux à verser au dossier du passé. Et toujours Max pense à la femme chinoise et à sa fille, aperçues dans un restaurant en Australie, dont l’entente et le bonheur d’être ensemble l’ont tant fasciné. Va-t-il les retrouver ? Et pour quelle nouvelle aventure ?
Brouillant joyeusement les cartes de la vérité et de l’imposture, Coe l’illusionniste se réserve le dernier mot de l’histoire, qui ne manquera pas de nous surprendre.
Plus d’une génération va se reconnaître dans ce roman qui nous enchante avec un humour tout britannique, bien préférable au désespoir.

Traduit de l’anglais par Josée Kamoun


Testament à l'anglaise

Testament à l’anglaise

Gallimard - 1995

Michael Owen, un jeune homme dépressif et agoraphobe, a été chargé par la vieille Tabitha Winshaw d’écrire la chronique de cette illustre famille. Cette dynastie se taille en effet la part du lion dans tous les domaines de la vie publique de l’Angleterre des années quatre-vingt, profitant sans vergogne de ses attributions et de ses relations...
Et si la tante Tabitha disait vrai ? Si les tragédies familiales jamais élucidées étaient en fait des crimes maquillés ? Par une nuit d’orage, alors que tous sont réunis au vieux manoir de Winshaw Towers, la vérité éclatera...
Un véritable tour de force littéraire, à la fois roman policier et cinglante satire politique de l’establishment.

Traduit de l’anglais par Jean Pavans.

Prix du meilleur livre étranger (Roman) 1996

Regards croisés

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Ananda Devi, Grégoire Polet, John King et Jonathan Coe - Saint-Malo 2015


Avec Ananda Devi, Grégoire Polet, John King et Jonathan Coe

Romans d’espionnage : le retour

Avec Giles Milton, Parker Bilal et Jonathan Coe - Saint-Malo 2015


Avec Giles Milton, Parker Bilal et Jonathan Coe, une rencontre animée par Sophie Ekoué


Le rôle de la presse littéraire

Avec Russell Banks, Taiye Selasi, Jonathan Coe, Lyonel Trouillot, François Busnel. - Saint-Malo 2015

Avec Russell Banks, Taiye Selasi, Jonathan Coe, Lyonel Trouillot, François Busnel. Rencontre animée par Hubert Artus