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COUTO Mia

Mozambique

Poisons de Dieu, remèdes du Diable (Métaillé, 2012)

Biographie

Pour moi, la frontière entre poésie et prose n’existe pas.

Grand nom des lettres lusophones, le Mozambicain Mia Couto s’emploie, dans une langue somptueuse, infiniment poétique, à réenchanter le monde. Poète autant que conteur, il émaille son portugais de trouvailles, d’emprunts au parler populaire, de néologismes, et nous balade entre les morts et les vivants, les veilles et les rêves, la mémoire et l’oubli.

Né en 1955 au Mozambique de parents portugais ayant fui la dictature salazariste, Mia Couto s’engage dans les années 1970 aux côtés du Frelimo dans la lutte pour la libération du joug colonial. Après les temps épiques de la mobilisation pour l’indépendance. la désillusion prend le pas sur le rêve : au milieu des années 1980, Mia Couto abandonne la direction du journal Noticias, reprend des études de biologie et commence à écrire. Héritier du passé douloureux de son pays, déchiré par la guerre civile de 1976 à 1992, l’écrivain traque partout le sentiment du merveilleux, fidèle à sa devise : " Ecrire c’est apprendre aux gens à rêver ".

Depuis Terre somnambule (Albin Michel, 1994) le marabout Couto ne cesse d’ausculter les plaies et les séquelles de la mémoire collective mozambicaine,
mêlant le conte fantastique à la fiction historique, exorcisant les fantômes sanglants du passé à coup de sortilèges littéraires.

Dans L’accordeur de silences (Métaillé,2011), un veuf fou de douleur se retranche avec ses deux fils au fin fond de la jungle mozambicaine, dans un univers hors du temps baptisé "Jésusalem", fermé aux livres, aux souvenirs, aux femmes. Un microcosme surgi de la paranoïa humaine, régi par des rituels déments, que va bouleverser l’irruption d’une Portugaise poursuivant un amour enfui.

Avec Poisons de Dieu, remèdes du Diable (Métaillé, 2013), l’écrivain-rebouteux signe une nouvelle fable au charme vénéneux. En exergue de ce récit d’amour et d’absence, on trouve une citation du poète Mario Quintana qui éclaire toute l’oeuvre de Mia Couto, écrite à mi-chemin du souvenir et du songe : « L’imagination est la mémoire devenue folle. »


En savoir plus :

Mia Couto, O Desenhador de Palavras from Joao Ribeiro on Vimeo.

Un documentaire sur Mia Couto (Portugais, sous-titres en anglais) réalisé par Joao Ribeiro


Bibliographie :

  • Poisons de Dieu, remèdes du Diable (Métaillé, 2013)
  • L’accordeur de silences (Métaillé, 2011)
  • Le Fil des Missangas (Chandeigne, 2010)
  • Si Obama était africain, essai (Chandeigne, 2010)
  • Le Dernier vol du flamant (Chandeigne, 2009)
  • Un fleuve appelé temps, une maison appelée terre (Albin Michel, 2008)
  • Tombe, tombe au fond de l’eau (Chandeinge, 2005)
  • Le Chat et le Noir, Dessins de Stanislas Bouvier (Editions Chandeigne, 2004)
  • Chronique des jours de cendre (Albin Michel, 2003)
  • La Véranda du frangipanier (Albin Michel, 2000)
  • Les Baleines de Quissico (Albin Michel, 1996)
  • Terre somnambule (Albin Michel, 1994)

Présentation de Poisons de Dieu, remèdes du Diable

Un jeune médecin portugais, Sidonio Rosa, tombé éperdument amoureux de Deolinda, une jeune Mozambicaine, au cours d’un congrès médical, part sa recherche et s’installe comme coopérant à Villa Cacimba. Il y rencontre les parents de sa bien-aimée, entame des relations ambiguës avec son père et attend patiemment qu’elle revienne de son stage. Mais reviendra-t-elle un jour ?
Là, dans la brume qui envahit paysage et âmes, il découvre les secrets et les mystères de la petite ville, la famille des Sozihnos, Munda et Bartolomeo, le vieux marin. L’Administrateur et sa Petite Épouse, la messagère mystérieuse la robe grise qui répand les fleurs de l’oubli. Les femmes désirantes et abandonnées. L’absence dont on ne guérit jamais.
Un roman au charme inquiétant.


Présentation de L’accordeur de silences

Titre original : Jesusalém
Traduit du portugais par Elisabeth Monteiro Rodrigues
« La première fois que j’ai vu une femme j’avais onze ans et je me suis trouvé soudainement si désarmé que j’ai fondu en larmes. Je vivais dans un désert habité uniquement par cinq hommes. Mon père avait donné un nom à ce coin perdu : Jésusalem. C’était cette terre-là où Jésus devrait se décrucifier. Et point, final.
Mon vieux, Silvestre Vitalício, nous avait expliqué que c’en était fini du monde et que nous étions les derniers survivants. Après l’horizon ne figuraient plus que des territoires sans vie qu’il appelait vaguement “l’Autre-Côté”. »
Dans la réserve de chasse isolée, au cœur d’un Mozambique dévasté par les guerres, le monde de Mwanito, l’accordeur de silences, né pour se taire, va voler en éclats avec l’arrivée d’une femme inconnue qui mettra Silvestre, le maître de ce monde désolé, en face de sa culpabilité.
Mia Couto, admirateur du Brésilien Guimarães Rosa, tire de la langue du Mozambique, belle, tragique, drôle, énigmatique, tout son pouvoir de création d’un univers littéraire plein d’invention, de poésie et d’ironie.


Revue de presse :

Poissons de Dieu, remèdes du Diable

Anne-Marie Métailié - 2013

Poissons de Dieu, remèdes du Diable Un jeune médecin portugais, Sidonio Rosa, tombé éperdument amoureux de Deolinda, une jeune Mozambicaine, au cours d’un congrès médical, part sa recherche et s’installe comme coopérant à Villa Cacimba. Il y rencontre les parents de sa bien-aimée, entame des relations ambiguës avec son père et attend patiemment qu’elle revienne de son stage. Mais reviendra-t-elle un jour ? Là, dans la brume qui envahit paysage et âmes, il découvre les secrets et les mystères de la petite ville, la famille des Sozihnos, Munda et Bartolomeo, le vieux marin. L’Administrateur et sa Petite Épouse, la messagère mystérieuse la robe grise qui répand les fleurs de l’oubli. Les femmes désirantes et abandonnées. L’absence dont on ne guérit jamais. Un roman au charme inquiétant.


L’Accordeur de silences

Anne-Marie Métailié - 2011

L’accordeur de silences « La première fois que j’ai vu une femme j’avais onze ans et je me suis trouvé soudainement si désarmé que j’ai fondu en larmes. Je vivais dans un désert habité uniquement par cinq hommes. Mon père avait donné un nom à ce coin perdu : Jésusalem. C’était cette terre-là où Jésus devrait se décrucifier. Et point, final. Mon vieux, Silvestre Vitalício, nous avait expliqué que c’en était fini du monde et que nous étions les derniers survivants. Après l’horizon ne figuraient plus que des territoires sans vie qu’il appelait vaguement “l’Autre-Côté”. » Dans la réserve de chasse isolée, au cœur d’un Mozambique dévasté par les guerres, le monde de Mwanito, l’accordeur de silences, né pour se taire, va voler en éclats avec l’arrivée d’une femme inconnue qui mettra Silvestre, le maître de ce monde désolé, en face de sa culpabilité. Mia Couto, admirateur du Brésilien Guimarães Rosa, tire de la langue du Mozambique, belle, tragique, drôle, énigmatique, tout son pouvoir de création d’un univers littéraire plein d’invention, de poésie et d’ironie.