Fort de sa triple culture – africaine, française et américaine –, Souleymane Bachir Diagne s’interroge sur la traduction dans ce texte engagé et humaniste, porteur d’une éthique.
Si la traduction manifeste le plus souvent une relation de profonde inégalité entre langues dominantes et langues dominées, elle peut aussi être source de dialogue, d’échanges, de métissage, y compris dans des situations d’asymétrie, propres notamment à l’espace colonial, où l’interprète, de simple auxiliaire, devient un véritable médiateur culturel.
Faire l’éloge de la traduction, « la langue des langues », c’est célébrer le pluriel de celles-ci et leur égalité ; car traduire, c’est donner dans une langue hospitalité à ce qui a été pensé dans une autre, c’est créer de la réciprocité, de la rencontre, c’est faire humanité ensemble, c’est en quelque sorte imaginer une Babel heureuse.
- « La question de la traduction, de l’universel et du pluriel, est au coeur de l’oeuvre de Souleymane Bachir Diagne, l’une des voix africaines contemporaines les plus respectées. Il a notamment publié, chez Albin Michel, En quête d’Afrique(s) : universalisme et pensée décoloniale, coécrit avec Jean-Loup Amselle (2018) Si la traduction manifeste le plus souvent une relation de profonde inégalité entre langues dominantes et langues dominées, elle peut aussi être source de dialogue, d’échanges, de métissage, y compris dans des situations d’asymétrie, propres notamment à l’espace colonial, où l’interprète, de simple auxiliaire, devient un véritable médiateur culturel. » France Inter
- « Souleymane Bachir Diagne fait ici un travail de mémoire, de philosophe, d’historien et de linguiste. Il crée ou développe une nouvelle manière de concevoir la traduction, à travers des mots aussi lourds de sens que « langue hospitalité », jusqu’à écrire que « la traduction contribue à la tâche de réaliser l’humanité, et même mieux : elle s’y identifie » (p. 166). » L’Obs
- « Dans cet essai d’éthique de la traduction, le philosophe présente l’acte de traduire, source de réciprocité et d’échanges, comme la meilleure réponse à la domination linguistique. Montrant notamment comment les interprètes de l’administration coloniale ont transformé leur rôle en une véritable intermédiation culturelle, il illustre le potentiel décolonisateur de la traduction. » Livres Hebdo