Dehli : le nouveau monde

Nouvelle écrite par Maryline BONNABRY en 4ème au collège Le Marchedial, Rochefort- Montagne (63)

Dehli : le nouveau monde

J’ai dévalé le grand escalator qui traversait la verrière du centre commercial des Trois Platanes, dans le clignotement des sapins de Noël et des décorations. Je me dirigeais vers cette demoiselle qui paraissait désespérée :

− Bonjour, comment t’appelles-tu ?
− Je m’appelle Aditi, pourriez-vous m’aider je suis perdue, je venais ici pour rechercher notre nouveau roi, le roi de Pandajar.
− Vous voulez dire que vous venez de ce royaume disparu ?
− Oui, cela fait des lunes que je marche pour trouver notre nouveau roi. Mais il m’est introuvable. Les dieux ne jouent pas en ma faveur. Peut-être pourriez-vous m’aider ?
− Moi ! Mais je ne sais pas qui est votre roi !
− Nous le saurons le moment venu.
− Et bien, si je peux vous aider, je le ferai avec joie. Pour l’instant je vais vous emmener chez moi afin que vous puissiez manger, dormir et vous réchauffer.
− Merci. Que Bouddha vous bénisse !

Je conduisis donc la jeune femme chez moi. Cette jeune femme m’intriguait car si elle cherchait le futur roi, pourquoi le cherchait-elle ici en France au lieu de le chercher au Pandajar. Je me promis de lui demander plus tard. Plein de questions me trottaient dans la tête. Le lendemain, je fus réveillé par mon alarme à incendie, je courus dans la direction de la fumée, j’entrai dans la cuisine où je vis cette fumée sortir du four. Je me précipitai sur l’extincteur et éteignis le feu. Aditi paraissait surprise, elle ne s’attendait pas à ce qu’un gros tas de ferraille sorte de la fumée. J’ouvris la porte du four et vis une assiette en plastique carbonisée.

− Aditi , il faut que je t’explique, tout ce qui est en plastique ne doit pas être chauffé.
Je la fis asseoir car elle était choquée, c’est à ce moment là que je décidai de lui poser des questions :
− Aditi , il faut que je te pose certaines questions, est-ce que je peux ?
− Oui, vas-y je t’écoute
− Bien, d’abord pourquoi cherches-tu ton roi dans mon pays et pas chez toi ?
− C’est Iyengar : la bonne étoile du hatha-yaga qui ma dit que le nouveau roi se trouvait ici à Paris, elle m’a aussi dit qu’un homme me viendrait en aide et qu’il a un lourd passé.
− Cet homme... ça peut-être moi ?
− Bien sur que c’est toi ! Quand je mourais de faim, tu es le seul qui est venu vers moi.
− Mais c’était naturel...
− Non, non Iyengar t’as guidé jusqu’à moi. Je ne mens pas !
− Je te crois

Le lendemain, je l’emmenai dans un restaurant, je pensais que c’était un bon endroit pour réfléchir, et bien non, car Aditi ne savait pas manger avec une fourchette et était très maladroite avec. Quand nous sommes rentrés, Aditi s’est arrêtée devant une photo de moi et de mon père et s’est exclamée :

− Oh ! Par quel hasard as-tu rencontré notre roi ?
− Votre roi !!! mais c’est mon père ! Tu veux dire que votre roi est mon père... donc je suis....

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− Le nouveau roi de la cour de Pandajar !

Je m’assied sur le canapé. L’étoile a guidé Aditi jusqu’à moi, car je suis le fils unique du roi. Voilà ce qui explique pourquoi pendant tant d’années je n’ai pas revu mon père ! Je ne sais pas si cette nouvelle me rend triste ou joyeux. Je suis donc l’héritier du trône de la cour de Pandajar.

− Donc tu voudrais que je te suive jusqu’au royaume ?
− Oui !
− Mais c’est où ?
− C’est un lieu secret
− Tu peux me le dire après tout, j’en suis le roi, je ne dirai rien à personne
− Prêt de Delhi, il y a une grotte, si dans cette grotte tu récites une phrase magique, les portes de Pandajar s’ouvriront.
− Si j’ai bien compris, il faut que je prenne des billets d’avion pour Dehli ?
− Oui

Le lendemain, j’achetai deux billets pour notre destination. Nous devions prendre l’avion le 10 mai à 14h. Je me demandai si Aditi était une amie de mon père, l’avait-t-elle connu ?

− Aditi
− Oui ?
− As-tu connu mon père ?
− Oui, ton père était quelqu’un d’exceptionnel, il aimait Pandajar. Cela a d’ailleurs causé un grand malheur
− Oh..... et euh t’a t-il parlé de moi ?
− Oui mais je n’imaginais pas ce que ce serait quelqu’un comme toi
− Mais pourquoi je n’ai jamais su que ce royaume existait ?
− Ta mère ne voulait pas que tu sois au courant

Les jours passaient et je lui parlais de mon monde, de ma vie et elle me parlait du royaume et de ses coutumes. J’étais heureux et à la fois triste, je ne voulais pas partir. Le « jour J » arriva. Nous avons pris l’avion comme prévu. A Delhi, elle me conduisit jusqu’à une grotte, là, elle ferma les yeux et dit :

− Ouvre-toi porte de Pandajar, j’ai là avec moi notre nouveau roi et je t’en supplie, exauce-moi !

Et là, comme par magie, un paysage apparut à la place du fond de la grotte. Aditi marcha vers cette image, se retourna et me dit :

− Tu viens ?

Je courus vers elle. Nous entrâmes dans ce monde dit « disparu ». Je me retournai, mais au lieu de voir une forêt je vis un océan bleu délavé. Je la suivis, enfin mon corps la suivit , mais mes yeux et mon esprit regardaient les alentours. Je la suivis sans savoir où elle me conduisait. Nous arrivâmes devant un magnifique palais, mon palais pensai-je. Les gardes nous ouvrirent les portes du château, et nous entrâmes. Ce palais était somptueux et richement décoré. Aditi me conduisit jusqu’à un homme :

− Bonjour à toi, premier ministre de Pandajar, j’ai là avec moi notre nouveau roi
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− Jeune homme vous ressemblez beaucoup à votre père ! Je suis enchanté de faire votre connaissance
− Moi de même monsieur...?
− Manmohan Singh ! et vous ?
− Ludovic
− Bien Ludovic, suivez moi, je vais vous faire visiter le palais et ensuite le peuple viendra vous saluer.
− Tu viens avec nous Aditi ?
− Seulement si monsieur le ministre veut bien ?
− Naturellement

Je découvris donc mon palais. Il était gigantesque, nous traversâmes une cour où des femmes lavaient le linge en chantant :

Machli jal ki rani hai
Jeevan uska paani hai
Haath lagao gey, dar jayegi
Bahar nikaalo gey, mar jayegi

( La reine de l’eau est un poisson,
Et l’eau est sa vie,
Si vous la touchez, elle s’effrayera,
Si vous la sortez de l’eau, elle mourra.)

Le palais était fait d’or et de diamants. Les pièces étaient immenses et bien éclairées. Nous arrivâmes dans une pièce avec des portraits accrochés aux murs. En dernier, il y avait celui de mon père... mon cœur se serra. Le premier ministre me dit :

− Votre majesté, votre père m’avait laissé un journal pour vous, le voici.

Il me tendit un journal que je me décidai de lire plus tard... Ensuite, il m’accompagna jusqu’à un balcon où des millions de personnes étaient rassemblées, dès qu’elles me virent, des acclamations et des cris de joie retentirent. J’étais heureux.

− Monsieur, monsieur, ça va ?

J’ouvris les yeux péniblement et vis le pompier qui essayait de me réanimer. Il m’expliqua que j’avais fait une chute d’au moins trois mètres en voulant descendre de l’escalator du centre commercial.

− Mais je voulais porter secours à cette jeune indienne qui était là couchée par terre...
− Quelle jeune indienne ?

Je regardai tout autour de moi, la jeune femme avait disparu... Avais-je rêvé toute cette histoire ?