English August

(Dev Benegal, Arte / Cineteve, Inde, 1995, 118’)

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Nommé au fin fond du Bengale, un jeune fonctionnaire découvre que l’Inde n’est pas un long fleuve tranquille. Une chronique hilarante, irrespectueuse et érotique, par l’un des réalisateurs indiens les plus atypiques. Au terme de ses études, Agastya Sen (surnommé "Auguste, l’Anglais") est envoyé en poste à Madna, petite localité perdue au fin fond du Bengale.
Au milieu des moustiques, dans une chaleur insoutenable, ce jeune homme amateur de rock et de poésie fait la connaissance des notables du lieu et des marginaux de toutes sortes pour qui l’arrivée d’un "nouveau" représente toujours une distraction... English, August est une hilarante promenade à travers l’Inde d’aujourd’hui. On y retrouve pêle-mêle les travers du fonctionnariat indien, le sous-développement, le "ghandisme", la chaleur et la mousson, les nouveaux riches, les moustiques, les vidéos porno, les films musicaux, la littérature et les états-Unis ! Au milieu de tout cela, Agastya tente de trouver un sens à sa vie. Comme ça n’est pas facile, il se compose différents "personnages" : poli et complaisant avec ses supérieurs ; satirique et subversif avec ses nouvelles rencontres (quand l’alcool coule à flot et que circulent les "joints") ; nostalgique et paumé lorsqu’il est seul, saisi par une introspection érotique et dérangeante.
English, August fourmille d’anecdotes "torrides", comme les petits plaisirs que se fait Agastya quand il s’ennuie trop ou ses rêves d’amour adultérin avec l’épouse de son supérieur hiérarchique, la très sexy Mme Srivastava. Toute une pléiade de personnages satiriques - et touchants - vient compléter le tableau : un fonctionnaire corrompu mais joueur de cithare et astrologue, un dessinateur alcoolique, un inspecteur de police collectionneur de vidéos... Par leurs interventions, ils transforment cette satire de la vie des fonctionnaires provinciaux en vraie comédie, drôle et complètement loufoque.