APRÈS-MIDI

Fiction de la science, science-fiction

UN APRÈS-MIDI À LA GRANDE PASSERELLE 2, DIMANCHE À PARTIR DE 14H

POUR SALUER MICHEL SERRES

Dès 14h. Toute l’œuvre de Michel Serres, philosophe des sciences, écrivain, témoigne d’un immense effort de décloisonnement des savoirs – en esquissant un pont entre ceux-ci à partir du principe d’incertitude d’Heisenberg. Penseur de la modernité, à rebours des conformismes, militant d’un « contrat naturel » excédant un droit limité à l’espèce humaine, il investit de plus en plus résolument le champ de la littérature. Une trajectoire passionnante, hors de chemins balisés.


UNE RENCONTRE : SCIENCES, FICTIONS, FICTION DE LA SCIENCE, SCIENCE-FICTION

À 17h. Jérôme Ferrari, à travers le « principe d’incertitude » d’Heisenberg, cherche le point de rencontre du langage scienti- fique et de la poésie. Le théorème d’incomplétude de Gödel a bouleversé les mathématiques. Logicien de génie, Gödel n’en croyait pas moins aux démons, aux doubles, à la télépathie, aux voyages dans le temps, et se méfiait de son réfrigérateur : dans un livre formidable (Les démons de Gödel), Pierre Cassou-Noguès s’interroge sur l’irrationnel qui couve au cœur de notre raison et pour retrouver la cohérence de la pensée du logicien Gödel, ne trouve que le biais de la fiction, Christopher Priest est parmi les plus grands écrivains de science-fiction d’aujourd’hui. Tout pour une rencontre passionnante !


PATRICIO GUZMÁN

Le plus grand cinéaste chilien d’aujourd’hui, Ours d’argent du meilleur scénario au dernier festival de Berlin pour Le bouton de nacre, distinction très rarement décernée à un documentaire. Connu pour sa trilogie sur les années Allende La bataille du Chili (1975-1979) et sa dénonciation des « années de plomb » (Chili, la mémoire obstinée en 1997, Le Cas Pinochet en 2001, Patricio Guzmán a pris un tournant singulier en 2010, avec Nostalgie de la lumière, situé dans le désert d’Atamaca à 3 000 mètres d’altitude, où le ciel est si clair que des astronomes du monde entier y viennent observer les confins de l’univers, et l’air si sec que les sols conservent intacts les restes humains – des disparus du régime chilien, qu’inlassablement recherchent des femmes fouillant le sol... Le bouton de nacre, s’inscrit dans cette démarche, à partir d’une goutte d’eau emprisonnée depuis 3 000 ans dans un bloc de quartz. Une simple goutte d’eau, et le monde en sa beauté, et la cruauté humaine, s’y retrouvent enclos par le génie d’un maître des images. Deux films exceptionnels.


UN FILM INCLASSABLE ET PASSIONNANT CHERCHE TOUJOURS

À 18h, un film de Mathias Théry et Étienne Chaillou, sur les passions de quatre chercheurs qui tentent de décrypter des phénomènes tels que le chant des dunes ou la forme des feuilles, dans un invraisemblable foutoir où cohabitent onirisme, fantaisie, imagination et science pure : comment invente-t-on ? Un film inventif qui s’intéresse moins aux résultats, aux équations ou aux principes, qu’aux passions singulières de ceux qui les produisent.