Focus sur quelques invités phare du festival jeunesse 2009

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© Francesco-Guidicini / Catherine Hélie / D.R.

NADJA

Mic et Mac discutent, © Nadja

Elle est née dans une famille poétique, père médecin et fin lettré, mère conteuse et peintre, dont trois enfants sur quatre sont devenus à leur tour magiciens des mots et de l’image. Avec son frère Grégoire Solotareff, elle s’est taillé un territoire dans le catalogue de l’Ecole des Loisirs. Depuis 20 ans, les générations se passent son Chien Bleu avec dévotion. Contes détournés, fariboles féériques, paraboles frénétiques font aussi partie de sa panoplie. Momo, Maxou, Mic & Mac, les Sur-Fées… Tout ce qu’elle touche devient sauvage et hilarant, elle est la marraine des mauvais penchants de nos enfants, celle qui les rend un brin caustiques, un poil méchants, donc meilleurs humains. Elle peint aussi remarquablement et n’hésite pas à réinventer la bande dessinée quand elle a quelque chose à dire avec des bulles.

MEG ROSOFF

DR

« Je suis née à Boston en 1956, deuxième de quatre filles, j’ai étudié à Harvard, que je n’ai pas trop aimé, j’ai étudié la sculpture à Londres, ce pour quoi je n’étais pas faite. Puis j’ai passé dix ans à New York dans l’édition et la publicité, et tout lâché pour retourner vivre à Londres. Mon mari est un peintre anglais, ma fille un mélange assez réussi, le cœur dans les banlieues américaines, l’accent d’une poissonnière londonienne. Quand ma plus jeune sœur est morte d’un cancer du sein, j’ai mesuré à quel point la vie était brève et je me suis lancée dans l’écriture de mon premier roman : Maintenant c’est ma vie. Deux autres ont suivi, Si jamais… et Ce que j’étais. Les trois ont connu le succès sous le label “young adult”. Je préfère écrire des livres que des pubs de lessive mais mon métier idéal serait Archevêque de Canterbury, profession qui m’est hélas fermée, puisque je suis juive, athée, femme et américaine. »

PEF

autoportrait, © PEF

Pierre Elie Ferrier, dit Pef, est l’auteur d’environ cent cinquante ouvrages. Ses « mots tordus », jouant sur les à-peu-près et les déformations verbales, font la joie de ses jeunes lecteurs. Quelle famille ne possède pas un exemplaire de La belle lisse poire du Prince de Motordu ? Mais il ne se réduit pas à cette géniale invention. Pef, c’est aussi un puissant engagement contre l’illettrisme et l’oubli. Ses collaborations avec Alain Serres (Le Grand Livre des droits de l’homme) ou Didier Daeninckx (Il faut désobéir, Un violon dans la nuit) apportent à l’édition jeunesse la note grave qui lui fait parfois défaut. Son dernier album, L’Ogre de Moscovie, est le fruit de sa rencontre avec un jeune auteur plein de force et de pertinence : Victor Hugo.

ALAN SNOW

Alan Snow œuvre depuis des années dans l’animation, le design et l’illustration. Il a publié des dizaines d’albums pour enfants, mais c’est avec Au Bonheur des Monstres, tome inaugural des Chroniques de Pont-aux-rats, qu’il entre enfin au Panthéon des auteurs internationaux pour la jeunesse. On parle à son propos de "Dickens déjanté" et l’étiquette n’est pas usurpée, au regard des 550 pages de ce pavé bourré de péripéties foldingues, d’inventions débridées, de personnages ahurissants se croisant et s’affrontant dans l’improbable mégapole ratipontaine. Alan Snow, geyser à idées, s’offre le luxe d’illustrer lui-même son chef d’œuvre. Le résultat est une espèce de miraculeux roman victorien débridé et désopilant, promis au succès planétaire. Henry Selick, réalisateur de L’Étrange Noël de Mr Jack doit en diriger prochainement l’adaptation animée.