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GHITANY Gamal

Egypte

Sémaphores (Seuil, 2014)

© Hermance TRIAY

Romancier contestataire se battant pour la liberté de son pays, conteur, poète et sage, Gamal Ghitany est un immense écrivain égyptien dont l’œuvre est traduite dans le monde entier. Présent tous les jours sur la place Tahrir au moment de la révolution qui a secoué l’Égypte, il a confié, au lendemain de la chute de Moubarak : "Je peux désormais mourir." C’est un homme engagé qui depuis un demi-siècle dénonce l’oppression, l’injustice et la corruption des dirigeants de son pays.

L’auteur, né en 1945, s’est très tôt découvert un goût pour l’écriture ; il n’a d’ailleurs que 17 ans lorsqu’il publie son premier recueil de nouvelles, comme si l’écriture faisait partie de ses instincts. En 1966, sous Nasser, il est incarcéré pendant six mois pour des raisons politiques et évoquera cet épisode de sa vie dans plusieurs de ses livres. Grand reporter de guerre à 23 ans, il a couvert de grands conflits (israélo-arabe, Beyrouth, Iran-Irak). En 1993, il prend la direction de la revue Akhbâr al-Adab, rapidement devenue la principale revue littéraire du monde arabe.

Son œuvre, tout en s’inspirant de la réalité quotidienne égyptienne, est insufflée par les contes populaires arabes (Zayni Barakat, 1974), ainsi que par le réalisme magique latino-américain (La mystérieuse affaire de l’impasse Zaafrâni, 1976). Couronné de nombreux prix littéraires dont le Prix national égyptien de littérature en 2007, il est l’auteur de nombreux romans tels que Le Livre des Illuminations, paru en France en 2005 ; dans ce long récit, considéré comme son chef d’œuvre, il revient sur la douleur de la perte de son père.

En 2014, l’écrivain signe Sémaphores, nouveau carnet de ses mémoires après Les Poussières de l’effacement et Muses et égéries, réels et imaginaires, consacrés à la mémoire et l’oubli, ainsi qu’à l’identité et la finitude de l’homme. A travers cette œuvre intime, il nous plonge dans ses souvenirs et utilise la métaphore ferroviaire pour nous embarquer vers un extraordinaire voyage.


Bibliographie :

  • Sémaphores (Seuil, 2014)
  • Muses et égéries (Seuil, 2011)
  • Les Poussières de l’effacement (Seuil, 2008)
  • Au plus près de l’éternité (Seuil, 2007)
  • Le Livre des illuminations (Seuil, 2005)
  • Les Récits de l’institution (Seuil, 2001)
  • Pyramides (Actes Sud, 2000)
  • L’Appel du couchant (Seuil, 2000)
  • Les Délires de la ville (Actes Sud, 1999)
  • La mystérieuse affaire de l’impasse Zaafarâni (Actes Sud, 1997)
  • Épître des destinées (Seuil, 1993)
  • Zayni Barakat (Seuil, 1985)
Sémaphores

Sémaphores

Seuil - 2014

Après Les Poussières de l’effacement (Carnet V) et Muses et Egéries, (Carnets I et III) Sémaphores est le deuxième carnet appartenant au vaste projet littéraire de Gamal Ghitany sur la domestication des réminiscences, ensemble de déploiements métaphysiques et de récits sur l’identité, l’origine, la finitude, l’effacement ou encore le désir. A la différence des Carnets traduits à ce jour, Sémaphores inscrit les cheminements de la mémoire dans des cadres en apparence concrets et matériels. Il y est question de trains, de gares, du métal des rails, des quais et des aiguillages, c’est à dire de prétextes pour traquer la mémoire et reconstruire inlassablement le récit des origines et de la fin. L’enfance, les voyages, la conscience du temps et de la mort, le désir nourrissent les histoires de ce livre qui sont autant d’anecdotes emportant le lecteur vers l’infini du réel et de l’imaginaire.