Gilles Apap, voyage au bout de l’archet

(Maxime Jourdan, Arte Production Idéale Audience, 2003, 57’)

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Portait d’un virtuose iconoclaste, le violoniste Gilles Apap, qui nous entraîne ici de sa maison dans les forêts californiennes jusqu’au bord du Gange dans un voyage musical où, accompagné par de grands maîtres de violon indiens, il nous offre le meilleur des répertoires classique occidental (Bach et Mozart), traditionnel irlandais ou d’Europe Centrale et du répertoire classique de l’Inde. Tourné et monté avec vivacité, ce film nous entraîne dans une épopée visuelle et musicale où nous suivons Gilles Apap tout au long de son voyage initiatique. Abandonnant sans regret son style de vie californien et sa maison nichée entre désert et océan, il nous entraîne dans une plongée musicale au cœur de l’Inde où il s’immerge dans les sons et les pratiques des musiques traditionnelles des anciens royaumes du Karnataka et de l’Hindoustan. Dans la ville sainte de Bénarès, il entame des dialogues musicaux avec les grands maîtres violonistes indiens, Ramanujan et Balaji.
Plus tard, dans les studios cinématographiques de Madras, il rejoint le quatuor à cordes de Narasimhan, dont la particularité est de jouer de la musique classique occidentale, rendu célèbre par ses innombrables créations de musiques de films. La voix off et les interviews sont entrecoupées d’images d’archives, telle son interprétation très personnelle de la cadence du troisième concerto pour violon de Mozart, mi-jazz, mi-blues. Dans d’autres séquences, Gilles Apap nous explique comment, armé d’un solide bagage classique acquis comme il se devait dans les conservatoires les plus prestigieux, il s’est délibérément détourné de toute idée de " carrière ". On relève des collaborations éclectiques avec le jazz, le blues, le swing, la musique tsigane ou irlandaise... " Je me sentais prisonnier des notes de la musique classique " explique Gilles Apap. " Je percevais là comme un manque de rythme... C’est en jouant avec Grappelli, Menuhin ou des violonistes irlandais que je me suis libéré