dimanche 15:45 (Tunis)/16:45 (Paris)

Grand entretien

Avec Véronique TADJO (en visio)
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(en visio)

Grand Prix d’Afrique noire en 2005 pour son roman Reine Pokou (Actes Sud, 2004), Véronique Tadjo est née en France a grandi en Côte d’Ivoire et a vécu au Kenya, en Angleterre, avant de poser ses valises à Johannesburg. Engagée dans le processus d’émergence de la littérature africaine, elle publie plusieurs romans et recueils de poèmes. Elle publie cette année un touchant roman dans lequel elle lie avec poésie le destin de deux personnages que l’amour réunit, délivrant par là sa propre définition d’« aimer ». Habituée à naviguer entre les langues, elle anime de nombreux ateliers d’écriture, du Nigeria à la Côte d’Ivoire, mais aussi aux États-Unis, en Grande Bretagne et au Mexique. Réagissant à la publication de la lettre ouverte de l’écrivain Alain Mabanckou à Emmanuel Macron sur la langue française, Véronique Tadjo rappelle que si l’Afrique compte un nombre important de locuteurs, elle affiche un réel problème de niveau de langue qui entrave l’accès des jeunes à l’éducation supérieure. « Il est grand temps d’inscrire la littérature du Sud dans l’imaginaire du monde francophone occidental qui inclut, entre autres, le Canada, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg. Quant à la littérature française, elle a sa propre histoire et ses propres canons. Les écrivains africains, tout en partageant la même langue, ont des préoccupations et une vision du monde qui leur sont particulières. La littérature écrite en français n’a pas besoin de se réclamer de la littérature française pour exister. C’est cette différence qu’il faut célébrer avant tout, car là se trouve la vraie francophonie débarrassée de son passé colonial. » Le Monde, 26 janvier 2018).