Invités depuis 1990

HAGE Rawi

Liban - Québec

Le Cafard (Denoël, 2010)

Biographie

Né à Beyrouth en 1964, Rawi Hage quitte son pays natal pour s’installer d’abord à New York, puis à Montréal en 1991, où il étudie la photographie. Il se consacre aujourd’hui aux arts visuels et à l’écriture.

Après avoir débuté en publiant divers articles dans des journaux canadiens, il signe son premier roman, qui remporte un succès immédiat : une plongée tumultueuse au coeur de la guerre civile libanaise, où l’amitié de deux jeunes homme se retrouve secouée par les atrocités et la violence. Roman réaliste sur une jeunesse déboussolée, le livre est également hanté par les souvenirs autobiographiques de l’auteur dans son pays natal, le tout dans une langue électrique, fiévreuse et soutenue. De Niro’s Game est couronné par le prestigieux Impac Dublin Literary Award, un prix qui a entre autre la particularité a d’être le mieux doté après le prix Nobel, rejoignant ainsi Tahar Ben Jelloun, Michel Houellebecq et Orhan Pamuk, précédents lauréats. A la réception de son prix, Rawi Hage déclare : "Je suis un homme chanceux. Après un long voyage marqué par la guerre, le déplacement et la séparation, j’ai l’impression d’être l’un des rares vagabonds assez privilégié pour avoir été récompensé, et pour cela je suis très reconnaissant".

En 2010, pour son nouveau roman, il choisit de camper l’intrigue dans les rues de Montréal, où un narrateur fauché et fraichement sorti d’un hôpital psychiatrique traine sa mélancolie et sa lassitude en se projetant mentalement dans le corps d’un cafard. L’errance d’un immigré originaire d’un pays oriental pris dans l’étau de la misère et du racisme.


Bibliographie :

  • Le Cafard (Denoël, 2010)
  • De Niro’s Game (Denoël, 2008)

Présentation de Le Cafard

spip_logoRéchappé d’une tentative de suicide, le narrateur, immigré originaire d’un pays oriental, est contraint de suivre une psychothérapie. Entre le récit des séances et de ses errances dans un Montréal spectral, dévoré par la neige et le froid, on découvre peu à peu une âme perdue, déracinée, incapable de survivre à un passé dévastateur ni de reprendre pied dans ce pays qui ne semble pas, lui non plus, trop pressé de l’accueillir. Fou amoureux de Shoreh, une Iranienne torturée par les mollahs, notre homme vit à la petite semaine entre aide sociale et boulots d’appoint. L’étau de la misère, du racisme, des frustrations en tout genre se resserre. Pour y échapper, il s’imagine cafard, s’immisçant chez les riches pour y dérober sa pitance, rampant au pied des femmes, se cachant dans les profondeurs de la ville pour mieux survivre. Jusqu’au jour où l’heure de la vengeance, enfin, va sonner.