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HOVLAND Ragnar

Norvège

L’ours Alfred et le chien Samuel (La joie de lire, 2007)

Ragnar Hovland est né en 1952 à Bergen et vit aujourd’hui à Oslo. Après avoir fait des études d’anglais, de français et de littérature à l’université de Bergen, il se lance dans une carrière d’auteur et de consultant auprès de maisons d’éditions.

Auteur à ce jour d’une quarantaine de livres pour adultes et enfants, il a débuté avec Toujours plus de jours (Alltid fleire dagar), un roman publié en 1979. Touche à tout, il donne dans tous les styles - romans, poésies, essais ou des pièces de théâtres.

Amateur de musique, il a joué dans le groupe pop Dei Nye Kapellane. Il a également traduit de nombreux textes anglais allemands ou suédois en Français et participé au groupe de Théâtre Libre La fondation Thomas Ryer.

Récompensé à deux reprises du Prix de la critique norvégienne, il vient de publier Quelque chose que je regrette, un roman qui dépeint avec finesse l’univers du collège.


Bibliographie (En Français)

  • L’ours Alfred et le chien Samuel (La joie de lire, 2007)
  • Quelque chose que je regrette (Seuil jeunesse, 2005)

Argumentaire de Quelque chose que je regrette

La narratrice Gerd, fillette difficile, et sa sœur aînée Siv ont perdu leur père, disparu en mer. Siv, témoin de ce drame, ne s’en est pas remise et chante sans raison. Gerd accumule bêtise sur bêtise, le proviseur de son collège tentant vainement de lui faire écrire une rédaction sur « quelque chose que je regrette ». Elle n’a qu’une amie, Kajsa. Tout se complique quand arrive la jolie Maya, dont les deux ex-meilleures amies vont se disputer la préférence. Le cœur de Gerd finira par s’apaiser au cours… d’une tempête où tous les protagonistes sont obligés de s’entraider et qui amène Siv à enfin confier à Gerd la vérité sur la mort du père, foudroyé sur le bateau en bois.

Quelle odieuse petite héroïne ! Mais elle n’en est que plus humaine, et vraisemblable. Malheureuse, un peu garçon manqué, Gerd ne trouve pas sa place au sein d’une famille de femmes qui refusent de parler du sujet qui les hantent. Sa fuite se concrétise dans un comportement envieux, jaloux, voire violent. Ce n’est que peu à peu, et insensiblement dans le fil du texte, que Gerd abandonnera sa mauvaise foi pour un peu plus de sérénité, et une acceptation de la perte du père.

La norvégienne Hilde Hagerup, sous l’apparence d’un banal récit du quotidien de la petite collégienne de province, reconstitue très finement l’univers mental d’une pré-adolescente, orpheline de père de surcroît. Le lecteur partage avec elle ses émotions diverses et intenses, ne se rendant parfois même plus compte de sa méchanceté. Ce n’est personnellement qu’après la lecture que j’ai pu me « séparer » de Gerd et analyser, en tant qu’adulte, sa conduite. Rien que pour cela, ce livre est à conseiller à des lecteurs un peu âgés, ou déjà aguerris, qui seront à même de goûter l’intérêt de l’ouvrage.