Interview décalée de José Eduardo Agualusa

La première édition des Etonnants Voyageurs à Brazzaville est pliée et les valises des festivaliers sont prêtes. Sur le départ, l’écrivain angolais José Eduardo Agualusa se livre dans le hall grouillant de l’hôtel. Interview décalée.

Blanc ou noir ?
Faut-il choisir ?... Les deux

Votre état d’esprit actuel ?
Un peu fatigué après tous ces jours. Il faut assimiler tout ce qui s’est passé ici.

Savimbi ou Dos Santos ?
(Rire)... Ni l’un ni l’autre.

Si vous étiez quelqu’un d’autre ?
Vous savez, un écrivain est toujours une personne différente à chaque fois qu’il écrit. Il y a des personnes qui m’inspirent mais je ne voudrais pas être ces personnes là. Je suis si bien dans ma peau que je ne voudrais pas être quelqu’un d’autre.

Si votre dernier livre publié était une musique ?
Mes deux derniers livres sont devenus des musiques. Barroco tropical est devenu une chanson. Ce livre parle d’une histoire d’amour entre une chanteuse et un écrivain ; dans le livre il y a un vers d’une chanson de cette femme. Alors on m’a demandé si j’avais tout le poème pour en faire une musique, et j’ai inventé la suite du poème. Et ça a donné une chanson... Maintenant j’écris pour les musiciens, notamment pour une jeune chanteuse angolaise, Aline Frazao.

Quel est l’intérêt d’un tel festival ?
Rencontrer et connaître d’autres écrivains et rencontrer les lecteurs.

Qu’avez-vous fait de plus absurde par amour ?
Oh, beaucoup de choses absurdes... mas je pense que c’est de tout laisser pour rejoindre une femme.

Votre idée du bonheur ?
Un beau livre et une jolie femme.

Votre idée du malheur ?
Un dîner avec José Eduardo Dos Santos et Jonas Savimbi...

Quel est le trait de caractère que vous déplorez chez vous ?
Je suis paresseux.

Et chez les autres ?
La stupidité.

Avez-vous des rituels d’écrivain ?
Pas vraiment. Comme je voyage beaucoup et que je ne suis pas souvent au même endroit, c’est difficile d’avoir des habitudes... Sinon je lis beaucoup de poésie. La bonne poésie m’aide à écrire. J’ai des livres que je lis tous les jours pour écrire.

Votre plus grande peur ?
Les aéroports, la police... Perdre mes enfants.

Si vous rencontrez Dieu un jour, que lui diriez-vous ?
Où étiez vous depuis tout ce temps là ?!

Sous quelle forme aimeriez-vous revenir sur terre ?
Peut-être sous la forme d’une femme, je serais curieux d’être une femme. Je crois vraiment que les femmes sont des êtres supérieurs.

Si vous étiez un stylo, entre quelles mains aimeriez-vous vous trouvez ?
Borges, même s’il est mort ou Senghor, j’aime beaucoup sa poésie.