Dimanche Matin

Into the wild

Dim. 10h-13h, Vauban 1

« Wild » : mot à peu près intraduisible en français, mais qui se noue au plus profond de l’imaginaire américain. La nature sauvage ? Disons plutôt la force première tapie au cœur du monde, indifféremment de destruction et de création, qu’au contact d’une nature démesurée, l’émigrant devra découvrir en lui pour survivre. On reconnaitra ce qui structure de part en part le western, le mythe de la frontière (et de la frontière en soi), le rapport si singulier à la nature des Américains qu’expriment encore aujourd’hui les « nature writers », et, au-delà, à l’animal, qui explique la fortune de Tarzan et de King Kong... The call of the wild disait Jack London : l’appel, très exactement, de cette force. Qui fait, aussi, les grandes œuvres littéraires. Et les grands films.

Les bêtes du Sud sauvage
Pour preuve, ce film littéralement magique. Dans
les marges de la Lousiane, au coeur du bayou,
Hushpuppy, 6 ans, vit avec son père et une communauté
de doux dingues ayant rompu avec le
« monde sec ». Mais la nature s’emballe, les eaux
montent et, loin, très loin, les glaciers fondent, libérant
une armée d’aurochs qui se met en marche
vers le marais… Triomphe à Sundance, Caméra
d’or à Cannes, ce premier long-métrage magique
de Benh Zeitlin crée un univers de cinéma radicalement
original, puissant comme les émotions
de l’enfance et la fureur des éléments. Suivi d’une
rencontre « nature writers et grands espaces »

NATURE WRITERS ET GRANDS ESPACES

La tradition anglaise est celle des « travel-writers » coureurs de monde. Celle de l’Amérique, des « nature writers ». Depuis le Dernier des Mohicans en passant par H. D. Thoreau jusqu’aux écrivains actuels, l’Amérique ne cesse d’interroger son rapport à la nature. Avec Jim Fergus, écrivain des grands espaces, auteur du magnifique Mille Femmes Blanches, Pete Fromm, devenu un classique du « Nature Writing » depuis Indian Creek (1993), dont chaque livre est un hymne à la vie sauvage, David Vann, prix Médicis étranger pour un premier roman sombre, Sukkwan Island, baigné par la lumière froide du soleil d’Alaska et, enfin Lance Weller, auteur d’une épopée lyrique traversant l’histoire cruelle et la splendeur naturelle du continent américain, sur les traces d’un vieux soldat parti chercher la rédemption dans les paysages enneigés des Olympics Mountains. Un film splendide et quatre grandes voix de l’Amérique pour une matinée sauvage !

Dim. 10h, Vauban 1