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KIVIRÄHK Andrus

Estonie

L’homme qui savait la langue des serpents (Le Tripode, 2012)

© Commons

« Vrai phénomène de la littérature estonienne contemporaine » (Le Monde), Andrus Kivirähk écrit pour les petits et les grands et se distingue par son humour qui mêle une imagination délirante et une ironie grinçante. Grand conteur, il est connu dans les pays baltes pour ses personnages jeunesses loufoques comme les chats père noël ou encore le chien Lotte dont les aventures ont été adaptées en long métrage d’animation. Son univers décalé se retrouve également dans les fictions destinées aux adultes, dans L’homme qui savait la langue des serpents - son premier roman enfin traduit en France chez Tripode – on retrouve ainsi une jeune fille amoureuse d’un ours, une salamandre volante, et bien d’autres encore. Bien que fantaisiste, le roman est iconoclaste et complexe, il nous plonge dans le folklore et l’Histoire médiévale de l’Estonie.

Andrus Kivirähk commence à écrire dans les années 1990 et se fait remarquer en 1995 avec Ivan Orava mälestused, roman qui frise l’absurde et dresse le portrait de la jeune république d’Estonie dans les années 1920 et son intégration forcée au sein de l’URSS à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Livre pour lequel il reçoit le prix littéraire de la fondation Eesti kirjanduse, du nom du principal quotidien estonien. Il remporte également d’autres prix prestigieux en Estonie, comme le Friedebert Tuglas en 1997 ou le prix de la Fondation de la culture à deux reprises.

Avec L’homme qui savait la langue des serpents, l’auteur revient sur un autre pan de l’Histoire de son pays, l’invasion germanique au XIIIe siècle et l’évangélisation. Alors qu’il traite d’un sujet complexe aux références culturelles multiples, Andrus Kivirähk parvient à nous faire rire grâce à son humour débridé et une ironie toute maîtrisée. Ode à la nature et ode anticlérical, le livre nous montre la fin d’un monde pour ce peuple qui se perçoit issu de la forêt. Le héros assiste désemparé à l’arrivée de la modernité et reste l’unique pratiquant d’une langue jugée archaïque.

L'homme qui savait la langue des serpents

L’homme qui savait la langue des serpents

Le Tripode - 2012

Voici l’histoire du dernier des hommes qui parlaient la langue des serpents, de sa sœur qui tomba amoureuse d’un ours, de sa mère qui rôtissait compulsivement des élans, de son grand-père qui guerroyait sans jambes, de son oncle qu’il aimait tant, d’une jeune fille qui croyait en l’amour, d’un sage qui ne l’était pas tant que ça, d’une paysanne qui rêvait d’un loup-garou, d’un vieil homme qui pourchassait les vents, d’une salamandre qui volait dans les airs, d’australopithèques qui élevaient des poux géants, d’un poisson titanesque las de ce monde et de chevaliers teutons un peu horrifiés par tout ce qui précède. Peuplé de personnages étonnants, empreint de réalisme magique et d’un souffle inspiré des sagas islandaises, L’homme qui savait la langue des serpents révèle l’humour et l’imagination délirante d’Andrus Kivirhk. Le roman, qui connaît un immense succès en Estonie depuis sa parution en 2007, retrace dans une époque médiévale réinventée la vie d’un homme qui, habitant dans la forêt, voit le monde de ses ancêtres disparaître et la modernité l’emporter. Une fable ? Oui, mais aussi, comme le souligne dans une postface bien renseignée le traducteur, un regard acéré sur notre époque.

Dans la forêt des contes

Grands débats en vidéo
Saint-Malo 2014

Avec Andrus Kivirähk, Pierre Dubois, Victor Dixen, Nii Ayikwei Parkes, Michel Le Bris
Animé par Jean-Luc Rivera

Histoires de « bonnes femmes », ramassis de vieilleries, superstitions toujours juste bonnes à collecter, témoins d’un autre temps ? Ou bien coffre aux merveilles, au carrefour magique des mémoires du monde ? Les romantiques allemands, les premiers, les pensèrent comme l’expression première du continent des rêves, porte, voie d’accès à un secret de l’humanité, au carrefour magique des mémoires du monde. « Les contes », rappelle Michel Le Bris, « n’éclairent jamais qu’en projetant de l’ombre... ». Avec Pierre Dubois, elficologue, Victor Dixen, créature de la nuit, Andrus Kivirähk, l’estonien venu avec ses trolls et ses légendes, Michel Le Bris, spécialiste du romantisme et co-auteur, avec Claudine Glot, de Elfes, fées et dragons (Hoëbeke), Nii Ayikwei Parkes, dont l’imaginaire du contre africain envahit l’écriture.

Le retour des barbares ?

Saint-Malo 2014

Avec Raphaël Jerusalmy, Andrus Kivirähk, François Taillandier et Régis Goddyn.

Il manque, dans ce débat, l’introduction de l’animateur et des intervenants. Celle-ci n’a pas été enregistrée. Nous nous en excusons.