L’amour à l’ombre

(Alain-Michel Blanc, Son et Lumière / France 2, France, 2002, 90’)

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Jamais on ne s’était intéressé de manière spécifique à la sexualité en prison. La raison en est que les rapports sexuels sont interdits derrière les barreaux. Ce film touche donc un point très sensible de la politique carcérale. Tout le monde sait que l’activité sexuelle ne cesse pas à l’incarcération mais se transforme, au fil des ans, en une dégénérescence coupable ou parfois violente. Le film montre, à travers le parcours de plusieurs détenus « longues peines », comment la privation de sexualité aggrave la sanction, et comment les relations affectives peuvent servir de facteur de stabilité voire de réinsertion. Pour faire ce film, le réalisateur Alain-Michel Blanc a engagé une relation avec un certain nombre de détenus de longues peines afin de libérer leur parole sur un sujet qui reste tabou à l’intérieur des prisons. Pendant plus de deux ans, il a écrit et s’est rendu très régulièrement en visite chez ces détenus, en France et au Canada, pour gagner leur confiance et compiler les témoignages poignants qui font le film.