L’aventure d’Étonnants Scénarios continue…

Né il y a quatre ans à Bamako, dans le cadre d’Étonnants Voyageurs, d’une volonté de créer une passerelle entre la littérature et le cinéma africain, Étonnants Scénarios voit le jour cette année, à l’instar de l’édition 2004, sous une forme plus ample permettant d’accompagner des professionnels dans l’aventure de l’adaptation. Depuis la création de cette initiative sous l’impul- sion du Ministère des Affaires Étrangères français, nous avons été rejoints par L’Organisa- tion Intern ationale de la Francophonie et nous comptons désormais, grâce au soutien de Monsieur le Ministre de la culture du Mali, Cheick Oumar Sissoko, un nouveau partenaire, à savoir le Centre National de la Cinématographie Malien, ce qui contribuera sans nul doute à pérenniser notre action.
Partir d’une œuvre littéraire permet de transmettre nos spécificités et nos cultures et de faciliter l’accès aux œuvres pour les cinéastes désireux d’exploiter le patrimoine littéraire inépuisable sus- ceptible de fer tiliser leur propre imagi n ation et de générer des œuvres audiovisuelles.Ceci est un des paris de l’aventure d’Étonnants Scénarios.
Il semblerait que le nombre d’œuvres adaptées romans, nouvelles, pièces de théâtre, bandes dessinées...) soit en progression à peu près partout dans le monde. Or, dans le parcours d’écriture et de développement, il existe des spé- cificités qui méritent qu’on apporte un travail de réflexion, des informations et un éclairage qui manquent à bon nombre de professionnels. Que nous nous placions du côté du producteur, du scénariste adaptateur ou encore du réalisateur,
une série de précautions et de réflexes est à observer. L’originalité du programme tient dans son orientation sur les questions spécifiques du développement et de l’écriture liées à l’adaptation d’œuvres littéraires pour l’écran.
Étonnants Scénarios entend faire le point sur les pratiques et les techniques qui permettent de faire d’un livre un film, dans les meilleures conditions, aussi bien économiques qu’artistiques, en consa- crant une place importante à la dramaturgie et aux techniques d’écriture. Quelles qu’en soient les étapes – de la recherche des droits à leur négo- ciation, de la recherche d’un adaptateur à l’adap- tation elle-même, de la maîtrise du rythme de développement aux aides spécifiques, de la re- cherche du réalisateur à la promotion, soutenue dans une certaine mesure par une nouvelle paru- tion de l’œuvre littéraire originale – la chaîne de d é veloppement et l’écriture seront revisitées sous l’angle de l’adaptation.
Étonnants Scénarios s’adresse à des profession- nels confrontés aux problématiques de l’adapta- tion afin qu’ils recueillent les informations suffisantes et nécessaires pour progresser au mieux dans leurs écritures. _ Étonnants Scénarios s’articule ainsi en deux temps forts :
l ’atelier - qui pour cette quat rième édition réunit neuf professionnels ori ginaires de six pays d’Afri- que Centrale et de l’Ouest, porteurs de projets spécifiques (formation complète), ainsi que des observateurs - et une rencontre professionnelle avec des écrivains invités à Étonnants Voyageurs dans le cadre du festival qui, lui, fête sa sixième édition.
À l’issue du rendez-vous de novembre 2006, un suivi des projets en ligne, tant du point de vue de l ’ é c riture que de la faisabilité, sera assuré sur une période de six mois.
Conception et coordination du programme : Isabelle Fauvel


PROGRAMME

  • MARDI 21 NOVEMBRE
    Arrivée des participants et dîner d’ouverture.
  • MERCREDI 22 NOVEMBRE

10.00 - 10.30
Ouverture officielle du programme en présence de Cheikh Oumar Sissoko, ministre de la Culture de la République du Mali, et de Moussa Ouane, directeur du Centre National de la Cinématographie du Mali.

10.45 - 11.15
Présentation du séminaire, des intervenants, des experts et de la méthodologie de travail.
Pause

11.45 - 13.00
Introduction générale sur les étapes d’écriture du synopsis au script prêt à tourner.
Déjeuner sur place

15.00 - 19.00
Présentation individuelle et analyse des projets des participants. Tutorat Isabelle Fauvel, Gilles Cahoreau.

  • JEUDI 23 NOVEMBRE

10.00 - 13.00
Intervention sur le développement spécifique à l’adaptation d’une œuvre littéraire. Tutorat Isabelle Fauvel. Étape naturelle de création ?
Étape nécessaire du processus de production ? Pour une définition du développement et pour une meilleure compréhension des enjeux.
Déjeuner sur place

15.00 – 17.30 Présentation individuelle et analyse des projets des participants. Tutorat Isabelle Fauvel, Gilles Cahoreau.

18.30
Réception à l’ambassade de France dans le cadre de l’inauguration du festival Étonnants Voyageurs à Bamako.

  • VENDREDI 24 NOVEMBRE

09.30 - 17.45
Mécanismes fondamentaux de dramaturgie. Tutorat Gilles Cahoreau.
Introduction :
Un besoin naturel d’histoire. Des principes de narration très anciens. Typologie des constructions dramatiques et réalités économiques. Les clés de bagnole. Interroger son travail à la lumière du récit classique.
1. L’origine de l’histoire
Idée initiale et idée directrice. Le devoir de paradoxe. La dialectique du récit. La répétition. La chasse au cliché. La question du corpus. Quel film faites-vous ? Les exercices du séminaire seront choisis dans les travaux des étudiants. L’analyse d’un film (adaptation d’une œuvre littéraire) servira d’illustration au fur et à mesure de l’exposition des principes.
Pause
2. Le moteur de l’histoire
Le personnage principal, incarnation de l’idée directrice. Son désir comme épine dorsale du récit. Les niveaux de dramatisation. Le monde de l’histoire : critères économiques, politiques, rituels, moraux, le centre du bien, backstory, cast design, etc ... Construire un personnage. Caractérisation et vrai caractère.
Déjeuner sur place
3. Le protagoniste classique
L’objectif. Le conflit. Obstacles, typologie. La conduite du personnage : le principe de conservation minimum. Maîtriser et écrire l’émotion.
4. La conduite du récit
Battement, scène séquence, acte, apogée. Événements et nœuds dramatiques principaux. L’incident déclencheur. La crise. Le climax ou apogée.
5. La structure de l’histoire
Les trois actes : protase, épitase et catastrophe iIlustrés par une étude de cas : Jackie Brown de Quentin Tarantino, adaptation du roman Punch créole d’Elmore Léonard.

19.00 – 23.00 Soirée au Centre Culturel Français. Projection du film Immeuble Yacoubian de Marwan Hamed, avec Adel Imam et Nour El-Sherif, produit par Imad d’après le roman égyptien d’Alaa El Aswany (Actes Sud, janvier 2006), adaptation de Waheed Hamed.
Cocktail-débat autour du film.

  • SAMEDI 25 NOVEMBRE

09.30 – 10.30 Questions réponses à Marwan Hamed.
Pause

11.00 - 13.00
Mécanismes fondamentaux de dramaturgie (suite). Tutorat Gilles Cahoreau.
6. Écrire et composer
Le développement en détail. Synopsis. Sé- quencier. Scénario dialogué. Les dialogues, économie et fonctions. Le métier d’auteur.
Déjeuner

14.30 – 15.00 Présentation individuelle et analyse des projets des participants. Tutorat Isabelle Fauvel, Gilles Cahoreau.

15.00 – 18.30 Rendez-vous individuels des scénaristes / réalisateurs avec Gilles Cahoreau d’un côté, rendez-vous individuels des producteurs avec Isabelle Fauvel de l’autre.

  • DIMANCHE 26 NOVEMBRE

09.30 – 11.00 Le pitch.
Diffuser son travail : du synopsis au scénario dialogué. Des premiers lecteurs aux comé- diens, apprendre à écouter. Réécrire.
Pause

11.15 – 12.30 Dernière analyse des projets des participants. Tutorat Isabelle Fauvel, Gilles Cahoreau.
Exercice : questionnaire d’autoévaluation de votre scénario.
Conclusion générale.


CAS D’ECOLE

L’Immeuble Yacoubian
Un film de Marwan Hamed, avec Adel Imam et Nour El-Sherif, produit par Imad Adeeb, d’après le roman égyptien d’Alaa El Aswany (Actes Sud, janvier 2006), adaptation de Waheed Hamed
L’Immeuble Yacoubian, tiré d’un roman homonyme à succès, raconte l’histoire d’un immeuble mythique du Caire et l’évolution politique de la société égyptienne de ces cinquante dernières années, entre la fin du règne du roi Farouk et l’arrivée des Fr è res Musulmans au pouvoir. Il fustige certains tra vers de la société égyptienne. En toile de fond, la question du ’’comment est-on passé d’une société dite moderne et ouverte d’esprit à une société souvent décrite comme intolérante ?’’.


  • PROJET 01

La révolte muette d’après L’enfant de la révolte muette (éd. Clé, 1999)
Jean-Marie et Angie, un couple camerounais, vivent un drame, du fait que la femme, pourtant belle et féconde, ne parvient pas, après trois accouchements, à donner un héritier mâle à son mari. C’est la famille du mari qui, au nom de la tradition, déplore ce "malheur". Alors, on essaie, comme on peut et conformément aux pratiques tolérées par la coutume, de réparer cette catastrophe.
La mère du mari trouve une solution expéditive : il faut une autre femme à son fils, pour enfanter l’héritier tant désiré, même si l’on n’épouse pas cette mère porteuse. La mère de l’épouse, suggère furtivement à sa fille pour sauver son mariage en difficulté, d’aller "chercher un garçon" dans les bras d’un étalon du coin qui aurait, lui, des difficultés à avoir une fille. Malheureusement les deux plans fonctionnent simultanément.

L’ÉCRIVAIN : Camille NKOA ATENGA (Cameroun)
Né en 1940 à Okola, il est militaire de métier. Il a ainsi publié des essais inspirés de son expérience d’homme issu de l’armée : Les dix règles d’or du soldat... et les obligations incontournables de l’armée ou L’Afrique face à la paix dans le monde. Parmi ses romans, outre L’enfant de la révolte muette, citons également Kameroona, le hors-la-loi rebelle (1995) et Malinga, l’amour sur fond de rêve brisé (2002).

La SCÉNARISTE et PRODUCTRICE : Pauline D. ETET (Cameroun)
Pauline D. ETET bénéficie d’une formation aux métiers du cinéma au Cameroun. Elle se spécialise à l’écriture scénaristique grâce à une session de formation organisée par le Festival « Vues d’Afrique » et l’ACDI. Ce cursus, qui l’amène tour à tour à Ouagadougou et Montréal, se solde par l’écriture de la première saison d’une série policière. Soucieuse du devenir de ses écrits, elle s’intéresse de plus en plus à la production. C’est dans ce cadre qu’elle participe à un
atelier organisé par le CIFAP et le MAE, à Dakar en 2005. Elle a écrit, produit et travaillé dans l’administration de production de plusieurs films.
Aujourd’hui, le réalisateur et Pauline font partie de Malo Pictures, la société de production en charge du projet.

Le RÉALISATEUR : Prudence Théophile NGWE II (Cameroun)
Prudence Théophile NGWE II commence sa carrière artistique comme comédien. Il se spécialise alors à la direction d’acteurs. À la suite d’une formation d’acteurs qu’il dispensait, il réalise son premier court-métrage, se frayant ainsi une porte vers le cinéma. Il réalise ensuite un moyen- métrage et un documentaire. Passionné d’informatique, il s’intéresse à la post-production et reçoit une formation en montage audiovisuel. Il signe alors la direction de la post-production de plusieurs longs-métrages à l’instar de Confidences de Cyrille Masso, tourné en HDCam.


  • PROJET 02

La cicatrice d’après Georges (1843), d’Alexandre Dumas
Île Maurice, XIXe siècle. Georges Munier, un jeune métis, revient au pays après une éducation à Paris. Épris de justice, d’idées nobles et de liberté, il est très proche des milieux abolitionnistes et souhaite donner l’exemple en affranchissant les esclaves de sa plantation de canne à sucre. Soutenu dans sa démarche par Lord Murrey, le gouverneur anglais, Georges se heurte à Henri de Robières et aux Malmédie, d’autres planteurs farouchement attachés à leurs prérogatives. Il lui faut aussi affronter la colère de Jacques, son frère aîné, qu’il n’a pas revu depuis longtemps et qui est devenu marchand d’esclaves. Nul n’imagine que de nombreuses vies pourraient être épargnées, si tous décidaient d’imiter Georges. En effet, dans le secret des modestes cases, une révolte se prépare, sous la houlette du charismatique Tierno, affranchi par Georges.
Soucieux de faire évoluer les mentalités en brisant les barrières raciales, Georges s’est mis en tête d’épouser la belle Sara. Bien que promise à Henri, la jeune femme est sensible à ses avances. Cette ultime provocation met le feu aux poudres entre les deux rivaux. Acculé par les circonstances, Georges ne manquera pas son rendez-vous avec l’Histoire. Malgré son amour pour Sara et ses positions modérées, il choisira de se joindre à la révolte des esclaves...

L’ÉCRIVAIN : Alexandre DUMAS (France)
Petit-fils d’une esclave africaine et d’un marquis créole, Alexandre Dumas naît en 1802. D’abord clerc de notaire, ses talents d’écriture sont rapidement remarqués, et c’est sous la protection du duc d’Orléans qu’il travaille jusqu’à la révolution. Sa carrière littéraire commence par le théâtre mais, après le triomphe de son livre Henri III et sa cour, il préfère se consacrer au roman. Les succès populaires des romans-feuilletons se succèdent. Entre ses voyages en Russie et en Italie, il signe des dizaines de romans dont les personnages mythiques, Les trois mousquetaires, Le conte de Monte-Cristo ont nourri, comme rarement, l’imagination populaire. Décédé en 1870, il faudra attendre 2002, pour que, enfin reconnu, ses cendres soit transportées de son village natal au Panthéon.

La SCÉNARISTE : Apsita Berthelot-Cissé (Sénégal)
Apsita Berthelot-Cissé a suivi une formation universitaire de 3ème cycle en cinéma et en sciences humaines puis a exercé différentes fonctions d’assistanat pour la réalisation et la production de long-métrages. Formatrice en communication puis conférencière, elle entre au CEEA (Conservatoire Européen d’Ecriture audiovisuelle) en 1999. Elle vit au Sénégal depuis 2002 et se consacre principalement à l’écriture de scénario.
Co-auteur d’une douzaine de courts-métrages de prévention multi-diffusés à la télévision, elle a signé différents projets de
téléfilms et co-écrit Orpailleurs, (Trophée CNC Premier scénario 2003), le premier long-métrage de Marc Barrat actuellement en cours de production chez Mat FIilms.


  • PROJET 03

Petits enfers de coins de rues d’après L’homme dit fou et la mauvaise foi des hommes (Éditions du Rocher, 2000)
Cotonou, Bénin. Un accident a eu lieu au niveau du grand marché de Dantokpa, laissant une victime, un enfant. Un cinéaste enquête sur cet événement. Après avoir vécu en France, ce cinéaste est revenu dans sa ville d’origine, Cotonou, afin de tourner un film sur les gosses des rues. Et l’enfant décédé dans l’accident, Kokou, était celui qu’il avait choisi pour incarner le personnage principal de son film. Il l’avait rencontré dans un casting improvisé au coeur du grand marché, deux jours auparavant. Accompagné de son caméraman, le cinéaste essaie de reconstituer l’histoire de Kokou, à travers le récit des gens qui l’ont côtoyé. Il arrive ainsi à connaître les dernières heures de l’enfant, du vol d’un médaillon à sa mort sous les roues d’un taxi, et quelques bribes de sa courte existence. Toutefois malgré les rencontres de personnes qui lui délivrent une partie du mystère (la vendeuse volée, les bandits, les gamins des rues), le cinéaste ne saisit rien de consistant. Mais pourquoi s’attache-t-il ainsi à comprendre la destinée de Kokou, alors que la production s’impatiente, le film n’avançant pas ? Qu’essaie-t-il de racheter dans la poursuite insensée des traces d’un enfant quasiment inconnu quelques jours auparavant ? Imaginant le film qu’il aurait aimé faire avec lui, s’accrochant à cette disparition, le cinéaste se trouve confronter à ses propres doutes, à la distance qui - après l’exil - le sépare de son pays d’origine, aux ombres venues de sa propre enfance et qui cherchent à leur manière, par des signes et des rêves, à lui faire une révélation.

L’ÉCRIVAIN : Florent COUAO-ZOTTI (Bénin)
Florent Couao-Zotti est né en 1964 à Pobé au Bénin, où il a obtenu une maîtrise de Lettres modernes en 1988. Enseignant, journaliste, scénariste de bandes dessinées, cet écrivain protéiforme et talentueux est l’auteur de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre dont Le Cantique des cannibales et Les Fantômes du Brésil

Le RÉALISATEUR : Arnaud ZOHOU (Bénin)
Après des études de philosophie, Arnaud Zohou travaille au Bénin et en France comme essayiste, documentariste, correspondant et organisateur de festival, au gré des projets qu’il monte ou auxquels il participe. Depuis plusieurs années, il s’emploie à la connaissance de la culture du peuple Fon, installé sur le plateau d’Abomey au Bénin, et sur lequel il prépare une exposition et un essai. Arnaud Zohou réunit l’ensemble de ses centres d’intérêt en une seule passion, le cinéma. Deux documentaires, présentés dans des festivals africains et européens, et deux court-métrages, l’ont décidé à poursuivre dans cette voie, en développant un long-métrage à partir d’une nouvelle de l’écrivain Béninois, Florent Couao-Zotti.

Le PRODUCTEUR : Abdoulaye TRAORÉ SEIDOU (Tchad)
Après des études cinématographiques, Abdoulaye Traoré Seidou a travaillé pour différents producteurs et tout particulièrement sur des sujets entre la France et l’Afrique sub-saharienne. Après avoir collaboré avec Issa Serge Coelo, réalisateur tchadien, et Dominant 7, société de production spécialisée dans le documentaire, il crée sa structure de production en 2005, associé au réalisateur Jean-Pierre Lenoir et au journaliste anthropologue Babacar Diouf. Abbel films est une société de production qui croit en un cinéma qui aborde les problèmes de société tout en privilégiant des partis pris esthétiques forts.


  • PROJET 04

La vie en spirale d’après le roman éponyme d’Abasse Ndione (éd. Gallimard 1998)
A Bamako, Amadou (25 ans) vit du mieux qu’il peut au milieu de sa famille et de ses amis. Mais le travail et l’argent ne sont pas faciles à trouver. Leur quotidien, semblable à celui de milliers de jeunes maliens, va être peu à peu bouleversé le jour où Amadou se lance dans le trafic de « ganja ». La drogue, jusqu’alors plaisir entre amis devient peu à peu un réel espoir de s’en sortir. Chaque deal conclu est supposé être le dernier, mais il y a toujours une bonne raison pour continuer. Grisé par l’argent et le pouvoir, Amadou va prendre de plus en plus de risques. Mais comme dans tous les milieux, il y a toujours une limite à ne pas franchir.

L’ÉCRIVAIN : Abasse NDIONE (Sénégal)
Né en 1946 à Bargny au Sénégal, il est infirmier d’état de formation. Écrivain, il a publié entre 1984 et 1988, aux Nouvelles Éditions Africaines, ses deux premiers romans : La vie en spirale 1 et 2, repris en un seul tome dans la Série Noire chez Gallimard. Son roman Ramata (2000), publié dans la collection La Noire chez Gallimard, l’a fait découvrir auprès du grand public. Il a maintenant pris sa retraite pour se consacrer entièrement à l’écriture.

Le SCÉNARISTE et RÉALISATEUR : Toumani SANGARÉ (France / Mali)
Toumani Sangaré fait ses débuts en 1998 dans Kourtrajmé en tant que comédien (Psycho Négro 1 et 2). Ces expériences lui donnent l’envie de réaliser lui-même. Il décide donc de fonder KT Africa début 2001 au Mali, qui regroupe aujourd’hui une trentaine de jeunes talents africains. Puis il réalise pendant trois ans de nombreux clips vidéo d’artistes maliens tels que Salif Keita ou Boomba du groupe Diatasya. Il s’initie aux pratiques de la sorcellerie africaine, à fin de parfaire ses court-métrages comme Ma chienne, et Guerrier manding. De retour en France en 2004, il rejoint l’équipe du Sheitan en réalisant le making of. Aujourd’hui Toumani et Eric Névé de la Chauve-Souris préparent un long-métrage, La vie en spirale, qui sera tourné “inch’Allah” au Mali.

Le CO-SCÉNARISTE : Christian VILÀ (France)
Né en 1950, Vilà écrit depuis 1973 et vit à Paris. 14 romans publiés à
ce jour, dont Sang Futur et Les Mystères de Saint-Pétersbourg (2003). Également à son actif, 3 livres « non fiction », dont un essai biographique, William S. Burroughs, le génie empoisonné (1992), environ 30 nouvelles et l’anthologie SF Banlieues rouges (1976) compilée avec Joël Houssin. Vilà est aussi scénariste TV et BD. Co-auteur avec Daniel Riche du téléfilm Frères ennemis, série Commandant Nerval (TF1, 1998), Il est aussi scénariste des séries BD Neurotrans®, dessin de Stéphane Collignon et War Corporate, dessin de Roberto De Angelis, et avec Chris Wild du projet de roman-photo-BD Paris 2062.

Le PRODUCTEUR : Eric NÉVÉ (France)
Eric Névé est diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris et d’un D.E.S.S. finance. D’abord directeur financier chez France 3 Cinéma, il devient, en 1989, directeur de la Sofica Sofinergie et fondé de pouvoirs de Cofiloisirs. En 1994, il fonde la société de production La Chauve-Souris et a produit 11 films à ce jour : La vie promise et Le Petit Poucet d’Olivier Dahan, Dobermann de Jan Kounen, Le ciel est à nous et Les kidnappeurs de Graham Guit, Scènes de crimes, Agents secrets et Truands de Frédéric Schoendoerffer, Marie-Line de Mehdi Charef, Broceliande de Doug Headline et Sheitan de Kim Chapiron.


  • PROJET 05

Ajouha d’après l’oeuvre éponyme de Cheick Amadou Diouara 2003 (non édité)
Ajouha, vers la fin d’une adolescence plutôt pénible, prend la route à la demande de son frère aîné vivant à Lagos, pour la première fois de sa vie hors de son village. Il embarque dans une pirogue pour se retrouver au cours de son premier voyage dans une grande métropole, Niamey, capitale du Niger.
Consternation, ébahissement, il est enchanté par les belles lumières, les engins de toutes sortes et les grands immeubles en ciment. Malheureusement, son aspect qu’il a pourtant soigné de son mieux pour ressembler à sa vision du citadin est complètement décalé. Il se fait remarquer sans le savoir et devient la proie d’escrocs de toutes sortes. Ajouha, face à l’ignorance des citadins et la sienne propre, se retrouve interné dans un hôpital psychiatrique dirigé par un certain Dr Tankari. Tankari décide de lui venir en aide en l’employant chez lui comme domestique. Après quelques gaffes, une fois encore dues à son ignorance, la femme du médecin réclame son renvoi. Mais une de ses accidentelles gaffes lui vaut de gagner une grosse somme au tiercé, alors qu’il est sur le point de partir. Ajouha décide quand même de rentrer dans son village là ou il se sent le mieux, au milieu des siens.

L’ECRIVAIN et ADAPTATEUR : Cheick Amadou DIOUARA (Mali)
Né en 1982 à GAO. Passionné de cinéma, c’est à 11 ans que Cheick décide d’en faire son métier. Avec des camarades de lycée, il crée un club d’initiative culturelle appelé Adahar, parrainé par le comédien et écrivain malien Habib « Guimba » Dembele. C’est à travers cette association qu’il a l’occasion de travailler avec plusieurs structures de production artistique et littéraire comme Kora Film, Act Sept au Mali, La Maison des Acteurs
et Truc Prod en France, Talling Diallo au Canada, le centre Guambidi au Burkina Faso, etc.
Il a ainsi bénéficié de plusieurs formations et d’encadrements techniques en écriture de nouvelles et de scénarios. Il est l’auteur de plusieurs œuvres dont Le dogme, Ajouha, Altère Fatou la malienne. Il vit actuellement à GAO, sa ville natale, un choix délibéré, pour son écriture qu’elle soit scénaristique ou littéraire.

Le RÉALISATEUR et PRODUCTEUR : Ousmane DIADIÉ TOURÉ (Mali)
À l’âge de 15 ans, Ousmane Diadié Touré décide de faire de sa passion sa vie professionnelle. Membre du jury du Festival du Film de la Jeunesse à Paris alors présidé par Sophie Marceau, il est admiratif du travail de Mathieu Kassovitz, Métisse, premier prix du festival. Jeune protégé de Cheick Oumar Sissoko, Ousmane court les tournages et, après son baccalauréat, trouve un stage de cadreur à l’ORTM, seule chaîne de TV au Mali à l’époque. En 1997, il se rend au Ghana pour suivre une formation en réalisation à la National Film and Television Institute Films où il a l’occasion de réaliser plusieurs courts-métrages. En 2001, il produit avec quelques amis un film, The next meal, qui est sélectionné pour le Fespaco. En 2005, Ousmane est au Fespaco avec Nyâgami (L’arnaque), adaptation d’une nouvelle du Nigérien Oumar Kadri Koda, rencontré lors de l’une des éditions d’Étonnants Scénarios. Le film y obtient le prix du premier court-métrage attribué par la Guilde des Producteurs et Réalisateurs Africains. Aujourd’hui, Ousmane dirige Kora Film, structure de production malienne de cinéma créée par le cinéaste et actuel ministre de la culture au Mali, Cheick Oumar Sissoko.


  • LES OBSERVATEURS

Amadou Diop El Hadj
Né le 24 Avril 1984 à Bamako. Amadou Diop El Hadj a grandi entre sa ville natale, le Burkina Faso et le Sénégal. À 10 ans, il anime à la radio une émission enfantine à Bobo-Dioulasso. Depuis, après avoir été cadreur, régisseur sur des court-métrages et réalisateur de spots publicitaires et de clips vidéos, il travaille dans une agence de communication comme assistant de production, ce qui lui permet non seulement de gagner en expérience dans la production, mais aussi de gagner un peu d’argent afin de continuer ses études en cours du soir.

Badialo Coulibaly
Née en 1984 à Bamako. Étudiante en sciences de l’éducation et passionnée par l’art et la culture malienne, elle est assistante
réalisatrice à Macina Film et participe fréquemment à des concours de scénarios et à d’autres initiatives pour les jeunes pour KoraFilm. Elle est actuellement sur son premier scénario qui retracera l’adolescence d’une jeune fille « naïve et trop tête en l’air ».

Ousmane Kanté
Jeune réalisateur de 24 ans né en France, Ousmane Kanté a passé son enfance au Mali. Passionné de cinéma depuis sa plus tendre enfance, il retourne en France en 2002 pour faire ses études au Conservatoire Libre du Cinéma Français. Après ses études, il décide de revenir à Bamako. À son retour, il a travaillé sur plusieurs émissions télé et clips vidéo. Étant aussi passionné de bandes dessinées et de jeux vidéo, il compte s’illustrer dans le cinéma de genre malien et dans la communication. Il a récemment réalisé son premier court-métrage, Radio Future, le premier court-métrage de science-fiction malien. Ousmane est aujourd’hui chargé de communication dans une direction nationale.

Mamani « Abba » Samassékou
Né en 1979 à Bamako. Titulaire d’une licence en journalisme, il prépare actuellement son mémoire de maîtrise. Il débute à Radio Kledu où il anime de 1998 à 2001 trois émissions hebdomadaires sur les musiques "noirs" (rap, ragga, etc). Il se voit alors proposer l’animation et la production de l’émission de télévision Génération 21 à la télévision nationale, et l’animation de l’émission de radio R-Vibes sur la chaine II de l’ORTM (Office de Radiodiffusion Télévision du Mali). Il est aujourd’hui en charge, depuis mars 2005, de la direction artistique de Starcom, une agence de conseil en communication. Il produit à ce titre des bandes-annonces, des films publicitaires et des publireportages.

Gilles Cahoreau
Voir les membres de l’équipe.

Cheick Fantamady Camara
Basé de 1980 à 2000 au Burkina Faso, Cheick vient à Paris faire un stage d’écriture de scénario à l’INA en 1997. Un an après, un autre stage de réalisation en 35 mm à Louis Lumière le fait revenir à Paris, et l’école lui donne l’opportunité de faire son premier court métrage, Konorofili, prix spécial du jury au Fespaco 2001. Tourné en 2002, son deuxième court métrage, Bè Kunko, a été sélectionné à Locarno en 2004. En 2005, il est présenté à Clermont-Ferrand, obtient le poulain d’argent du Fespaco et le prix Micheline Vaillancourt de la CTF (Communauté des Télévisions Francophones). Il a été diffusé depuis par ARTE et Ciné cinémas. En 2006, il réalise Il va pleuvoir sur Conakry, lauréat des trophées du scénario CNC, long-métrage actuellement en post-production.

Michel Fessler
Après des études de gestion, alors âgé de 20 ans, il ouvre et anime deux salles de cinéma Art et Essai à Lyon. Ayant écrit son premier scénario, on lui propose de collaborer à l’adaptation de L’Année de l’éveil de Charles Juliet. Depuis, il compte à son actif une vingtaine de films en tant que scénariste parmi lesquels L’Odyssée de l’espèce et Ridicule. On note aussi sa collaboration à l’adaptation et aux dialogues de La marche de l’empereur, Oscar du meilleur film étranger et nominé au meilleur scénario. Dernièrement, il a travaillé en tant que co-scénariste sur le nouveau long métrage de Régis Wargnier, Man to Man.

Isabelle Fauvel
Voir les membres de l’équipe.

Richard Magnien
Il commence par l’exploitation puis la distribution au sein de la société Amorces Diffusion où il distribue une quarantaine de longs métrages des cinq continents. En 1993, Richard Magnien crée Mat Films où il produit des films de cinéma et des documentaires. La société a commencé avec Les silences du palais de Moufida Tatli, film sélectionné à Cannes en 1993 (mention spéciale du Jury – Caméra d’Or). Depuis, Mat Films a produit Le complexe de Toulon de Jean-Claude Biette, Les lionceaux de Claire Doyon (Quinzaine des réalisateurs – Cannes 2003), Neg Maron de Jean-Claude Flamand-Barny. Il prépare actuellement le tournage du premier long métrage de Stéphanie Duvivier et développe le premier long métrage du réalisateur guyanais Marc Barrat, Orpailleurs, dont le tournage est prévu au printemps 2007.

Léonora Miano
Léonora Miano est née en 1973, à Douala, au Cameroun, dont elle part en 1991 pour la France où elle réside depuis. Elle étudie les Lettres Anglo-Américaines, d’abord à Valenciennes, puis à Nanterre. C’est à l’âge de huit ans qu’elle écrit ses premières poésies, et le roman vient à l’adolescence. Léonora Miano attendra longtemps, avant de proposer ses textes à des éditeurs. À ce jour, deux de ses romans ont été publiés : L’intérieur de la nuit (Plon, 2005 et Pocket, 2006) et Contours du jour qui vient (Plon, 2006). Son premier roman, L’intérieur de la nuit, a été salué par la critique (Les lauriers verts de la forêt des livres, Révélation 2005, Prix Louis Guilloux 2006, Prix Montalembert du premier roman de femme 2006, Prix Réné Fallet 2006, Prix Bernard Palissy 2006) et plébiscité par les lecteurs. Classé meilleur premier roman français pour l’année 2005 par le magazine Lire, L’intérieur de la nuit fait aussi partie des 10 finalistes de l’édition 2006 du Prix des Cinq Continents de la Francophonie. Contours du jour qui vient figure sur la première sélection du Goncourt 2007, a reçu un excellent accueil critique, dès sa parution en août 2006.


  • LES FORMATEURS / L’ÉQUIPE

Gilles Cahoreau
Scénariste pour le cinéma et la télévision, Gilles Cahoreau vient
d’écrire l’adaptation de Mon père Francis le belge de Sylvie Borel (éd. JC Lattès) ; à la télévision, il est l’auteur d’une vingtaine d’épisodes de la série PJ sur France 2 et développe deux nouvelles séries 52’ avec France Télévision. Gilles a travaillé comme expert pour « Produire au Sud », séminaire d’écriture et de développement de scénario réalisé dans le cadre du Festival des Trois Continents (Nantes). Il est aussi enseignant en « Écriture et expertise de scénario » à l’Université de Bordeaux et a collaboré avec le ministère des Affaires étrangères en tant que lecteur de scénarios pour la commission ADC SUD. Depuis 4 ans, Gilles collabore activement à Étonnants Scénarios.

Isabelle Fauvel
Elle a travaillé comme productrice chez Flach Film, où elle a coproduit Leolo de Jean-Claude Lauzon, Chine ma douleur de Dai Sije, Bezness de Nouri Bouzid. En 1993, elle a fondé Initiative Film, la première société de conseil en développement de longs- métrages en France. Depuis, elle a travaillé avec des réalisateurs et des scénaristes, ou des producteurs en France comme à l’international ; la société est notamment spécialisée dans le suivi d’écriture, la recherche de sujets de films et l’organisation de « castings d’auteurs ». Par ailleurs, Isabelle Fauvel a conçu et organisé des rencontres professionnelles pointues, passerelles entre différents secteurs comme le monde de l’édition littéraire et le cinéma ou celui de la musique et du cinéma. Elle est l’auteur d’ouvrages professionnels et notamment de Développer un projet pour le cinéma (Dixit 2001). Depuis 1996, Isabelle Fauvel fait également des interventions régulières tant en France qu’à l’étranger (Medea, Aristote, Médiscript). Elle est responsable du contenu d’Étonnants Scénarios depuis l’origine.

Alexandre BARROUK
Après avoir fait des études de communication et de cinéma, il crée une société de production, Les Vauriens Productions, grâce à laquelle il produit quatre moyens métrages primés lors de plusieurs festivals et coproduits par différents diffuseurs français. Parallèlement, il travaille pour d’autres sociétés - dont Initiative Films - et collabore à la production et à la post-production de longs métrages.


  • MERCI !

Un très grand merci à tous les partenaires de l’atelier Étonnants Scénarios et également à :

  • Le Ministre de la Culture du Mali, Monsieur Cheick Oumar Sissoko - Moussa Ouane (Directeur général du Centre National de la Cinématographie Malien)
  • Jean-Luc Baillet (Directeur du Centre Culturel Français de Bamako) - Jean-Michel Guillon (Centre Culturel Français de Bamako) - Claude Godard (Attachée de coopération)
  • Dominique Mondolini (Attaché culturel)
  • Yves Bourguignon (Directeur du Centre Culturel Français de Yaoundé) - Alexandre Sorrentino (Attaché audiovisuel de l’Ambassade de France
    en République Arabe d’Egypte)
  • Les services de coopération et les établissements culturels d’Afrique sub-saharienne qui ont contribué à la diffusion de l’appel à candidature auprès des professionnels
    africains du cinéma et de la télévision
  • Christian Tison, Christine Masson et François Belorgey (Ministère des Affaires Étrangères) - Souad Houssein (Organisation Internationale de la Francophonie)
  • Michel Lebris, Moussa Konaté, Maëtte Chantrel et Mélani Lebris (Étonnants Voyageurs)
  • Les membres du comité de sélection : Cheick Fantamady Camara, Michel Fessler, Richard Magnien et Léonora Miano
  • Daniel Charpentier (éditions du Rocher)
  • Prune Berge (éditions Gallimard)
  • Les éditions Clé – Yaoundé
  • Élisabeth Beyer (éditions Acte Sud)
  • Nour El Tonny (Good News – Cairo)
  • Sandra Féquet et Sylvère (Bac Films – Paris)
  • Jacques Pariente (Rtown)
  • Marie-Eugénie (OK Tours)
  • Rosaline Pirès (assurances Gras Savoye)
  • Clémence Dupré (Gazette des scénaristes)
  • David Boileau et Thomas Edelist (Initiative Film)
  • Serge Roué (Faits & Gestes)