C’est à un joyeux exercice de « géographie narrative » que nous invite Cédric Gras. Une pérégrination glacée aux confins de l’extrême orient russe où, six semaines durant, il a arpenté le pays de l’« avenir lumineux » à la poursuite d’un automne sans fin. À trois reprises, entre les 56e et 43e degrés de latitude nord, entre Irkoutsk et Vladivostok, la « chasse aux feuilles rouges » a scandé et guidé ses pas. Chemin faisant, il a remonté le cours du temps et côtoyé les Bouriates et les Mandchous jadis égarés en ces contrées où « on mourrait d’y résider ». Il a dialogué avec les fantômes encombrants d’un passé marqué à l’enclume d’un goulag inavouable et échangé avec une population éthique abandonnée par le grand cycle de l’histoire.
Au cœur de la Yakoutie, le long des rives du fleuve Amour, au plus loin de l’île de Sakhaline, il a surtout emboîté le pas de Joseph Kessel et Blaise Cendrars, eux-mêmes égarés un temps dans cet Eldorado rêvé, taches blanches définitives d’une littérature qui ne supporte rien moins que les frontières bornées.
Revue de presse :
"Une plume splendide, précise, parfois traversée de fulgurances poétiques, l’écrivain-voyageur-diplomate en profite pour multiplier de sages et sensées considérations sur l’énigmatique patrie de Poutine... et de Tchékhov. Magnifique". Le Figaro Magazine
"Il renoue dans ce livre avec une merveilleurse géographie à l’ancienne, celle de Paul Vidal de la Blache ou d’Elisée Reclus, qui était encore proche cousine de la littérature". Le Matin Dimanche