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LACHEB-BOUKACHACHE Aïssa

France

Scènes de la vie carcérale (Au Diable Vauvert, 2013)

Biographie

Adoubé par Jean Rouaud et Virginie Despentes en 2001 pour son premier roman Plaidoyer pour les justes (Prix Culture et Dépendance 2001), véritable cri dans la nuit de l’univers carcéral, Aïssa Lacheb-Boukachache est un auteur au verbe haut et puissant.

Auteur autodidacte, aujourd’hui infirmier de profession, il publie en 2013 Scènes de la vie carcérale, un cinquième roman nominé pour le Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2013 dans lequel il décrit ses dix années passées en détention. Dans ce récit, le "moi" s’estompe pour laisser entendre la voix des autres détenus, ses compagnons d’infortune brisés par l’enfermement.


En savoir plus :

Aïssa Lacheb-Boukachache nous parle de Scènes de la vie carcérale sur France Culture :


Bibliographie :

  • Scènes de la vie carcérale (Au Diable Vauvert, 2013)
  • Dans la vie (Au Diable Vauvert, 2011)
  • Le Roman du souterrain (Au Diable Vauvert, 2007)
  • L’éclatement (Au Diable Vauvert, 2003)
  • Plaidoyer pour les justes (Au Diable Vauvert, 2001)

Présentation de Scènes de la vie carcérale

Treize ans après le Plaidoyer pour les justes, Aïssa Lacheb revient enfin sur cette période de sa vie pour raconter ces histoires, ces destins croisés dans la dureté de la prison.

Treize années, c’est le temps qu’il lui aura fallu pour pouvoir raconter ce qu’il y a derrière les murs, et nous livrer son expérience de la réclusion et de la détention.

C’est le quotidien de ces hommes, leurs histoires, leurs crimes et leurs sentiments, leur folie, leur désespoir, mais aussi les fous rires, les amitiés nouées et l’amour pour les livres et la littérature.

J’écris la taule en la nommant une. J’ai fait le tour de la France carcérale. La prison, c’est le même principe partout : l’enfermement par des murs concrets de pierre et de béton. Inutile de préciser où cela se passait. C’était la taule, simplement. Ici, ailleurs, n’importe… Le temps n’a aucune importance. Aucune unité ni de temps ni de lieu dans ce qui m’est revenu en mémoire et que je relate ici.


Revue de presse :

Dieu en soit garde : Une enfance rémoise

Au Diable Vauvert - 2014

Récit de l’enfance rémoise d’A. Lacheb puis de son adolescence dans les années 1970 dans un quartier HLM. Une certaine misère sociale, un père violent, l’ennui, et bientôt c’est le dérapage vers les drogues, l’alcool, un braquage puis la prison.


Scènes de la vie carcérale

Au Diable Vauvert - 2013

Treize ans après le Plaidoyer pour les justes, Aïssa Lacheb revient enfin sur cette période de sa vie pour raconter ces histoires, ces destins croisés dans la dureté de la prison. Treize années, c’est le temps qu’il lui aura fallu pour pouvoir raconter ce qu’il y a derrière les murs, et nous livrer son expérience de la réclusion et de la détention. C’est le quotidien de ces hommes, leurs histoires, leurs crimes et leurs sentiments, leur folie, leur désespoir, mais aussi les fous rires, les amitiés nouées et l’amour pour les livres et la littérature. J’écris la taule en la nommant une. J’ai fait le tour de la France carcérale. La prison, c’est le même principe partout : l’enfermement par des murs concrets de pierre et de béton. Inutile de préciser où cela se passait. C’était la taule, simplement. Ici, ailleurs, n’importe… Le temps n’a aucune importance. Aucune unité ni de temps ni de lieu dans ce qui m’est revenu en mémoire et que je relate ici.


Dans la vie

Au Diable Vauvert - 2011

Découvert par Jean Rouaud, remarqué et soutenu par Virginie Despentes, le Plaidoyer pour les justes, premier roman d’Aïssa Lacheb et très grand texte, un choc littéraire et politique toujours aussi fort, révéla en 2001 un écrivain autodidacte exceptionnel, doté d’un lyrisme vernaculaire aux accents hugoliens. Après deux livres qui reprenaient ses écrits de prison et précisaient un univers centré autour du crime et de la compassion, c’est un auteur apaisé, sûr de lui et maître de ses procédés narratifs et de son style, qui nous revient. Avec un roman noir qui expose un drame de fait divers, puissant, classique, construit en trois parties, trois actes, qui, ensemble, dessinent ce qui veut rester ignoré mais se produit pourtant chaque jour, en silence, dans la vie. Notre auteur, récipiendaire du carnet d’un assassin que ses parents retrouvent, est narrateur de l’histoire relatée. Procédé classique, qui permet la mise en abyme du roman en trois récits distincts, et autant de points de vue différents sur le drame humain qui se joue ici, un drame simple. Il y a d’abord un homme solitaire devenu assassin par rectitude humaine. « C’est bon, ma claque ! 40 ans, je vais les régler ces comptes ! C’est comme ça que je vois les choses maintenant, pas autrement. C’est par elle que je vais commencer, que je me suis dit, elle m’a trop fait mal, trop rendu amoureux comme un chien qu’on veut pas, j’avais 18 ans à cette époque, je me souviens bien, je foutais rien, j’étais dans le quartier, c’étaient des blocs, des blocs, des blocs et puis les champs ; elle 16 ans, j’ai pas oublié, j’oublierai jamais, on peut pas oublier ça. » Puis le quotidien d’un infirmier dans un mouroir ordinaire, révolté par les souffrances muettes qui y sont infligées et les destins qui s’y brisent. « Monsieur Rodrigue n’avait pas toute sa tête mais souvent il exprimait des choses sensées. La première chose qu’il dit quand il vit le nouvel infirmier fut : « Ah c’est vous qui allez remplacer l’infirmière malade ! » « Oui », avait-il répondu en faisant son plus beau sourire. « C’est bien, c’est très très bien », avait ajouté monsieur Rodrigue en s’en allant lentement vers le second ascenseur. Il dodelinait légèrement de la tête et tirait sa canne de bois derrière lui plus qu’il ne s’en servait pour s’appuyer dessus. On était à l’entrée, près du bureau des secrétaires. » Le roman s’achève quand toutes ces vies souterraines se rencontrent et se révèlent, sur un dernier récit retrouvé, le conte parallèle d’un témoin muet, qui clôt en forme de parabole un roman que l’on referme différent.


Le Roman du souterrain

Au Diable Vauvert - 2007

Quatrième roman d’Aïssa Lacheb-Boukachache, dont le fameux Plaidoyer pour les justes avait marqué les esprits et révélé un écrivain remarquable par sa langue d’une force et d’une originalité étonnantes, et par son univers, entre naturalisme, autobiographie et fiction. Dans une tour en banlieue, un écrivain solitaire en mal d’inspiration vit reclus, s’ennuie, lit, au rythme des allées et venues de sa voisine de palier, Carmen. La nuit, il fréquente un forum de drague féminin en se faisant passer pour une fillette victime d’abus. Epuisé par une hépatite C, il doit suivre un traitement. C’est le prétexte pour rencontrer Carmen, qui est infirmière. Bientôt, ils se confient l’un à l’autre et la jeune femme s’intéresse au texte que l’écrivain est en train d’achever : l’histoire d’un tueur en série qui choisit ses victimes sur le net, par le biais d’un forum réservé aux femmes… Il lui confie son manuscrit et elle commence sa lecture, auprès de l’écrivain qui s’endort. Une nouvelle narration débute alors, seconde fiction en abyme, en un troublant parallèle, jeu de miroirs entre réalité et fiction, identités du tueur et de l’écrivain, qui interroge le lecteur sur la réalité de la fiction et de l’auteur…


L’éclatement

Au Diable Vauvert - 2003

"L’homme n’était qu’ignorance. Il partait tôt chaque matin sur des sentiers bourbeux et, à chaque pas, d’une profondeur, son pied s’enfonçait. Il rentrait, tard le soir, la jambe lourde et pleine de boue, s’inquiétant chaque jour d’être plus fatigué. L’homme n’était qu’ignorance. Il persévérait sur des chemins qui n’étaient pas les siens et, pas une seule fois, il n’eut le science de se dire : je me suis égaré, là n’est pas mon destin." Après le choc de Plaidoyer pour les Justes (Au Diable Vauvert 2001) salué par de nombreux écrivains et critiques comme "un cri d’une puissance extraordinaire" (Le Monde), L’Eclatement est le second roman d’Aïssa Lacheb-Boukachache.


Plaidoyer pour les justes

Au Diable Vauvert - 2001

" J’ai écrit mon manuscrit en quelques jours, sur un coup d’immense colère, mais je l’ai longuement porté en moi. Ne croyez pas que ce qui y est dit l’est à la légère ; vous vous tromperiez. Chaque mot, chaque phrase y a son importance. (…) Ce livre n’est pas comme les autres. Il interpellera d’abord tous les miens : ma race infâme déchue de toute considération par les administrations françaises et en premier lieu par l’administration judiciaire. Il sera aussi lu par d’autres, je n’en doute pas car j’ai, malgré tout, à ce jour encore l’intuition de l’intelligence des hommes. " A. L-B Découvert et préfacé par Jean Rouaud, ce premier roman, dialogue de deux prisonniers dans leur cellule, révèle un écrivain autodidacte d’une puissance exceptionnelle. Plaidoyer pour les justes résonnera longtemps aux oreilles du lecteur comme un cri d’une puissance extraordinaire. Émilie Grangeray, Le monde Depuis que ce livre compte des lecteurs éblouis, Aïssa Lacheb-Boukachache est enfin un homme libre. Jean Rouaud, Préface au Plaidoyer Il dynamite le langage. François Busnel, L’Express Ca n’a rien à voir avec la rentrée littéraire, c’est vraiment un livre important et on n’en a pas encore lu de pareil Virginie Despentes, Rock & Folk