Le colis

Écrit PEINTRE-ARTALE Daphné (6 ème, Collège Pasteur de Noyon)

Le colis

Elle esquissa un pas à reculons, puis fit une brusque volte-face et s’éloigna en s’efforçant de ne pas courir.

Lola se dirigeait précipitamment, vers l’entrée et vérifia que la porte était bien verrouillée. Elle essaya de calmer son cœur qui tambourinait dans sa poitrine, mais le tonnerre ne faisait qu’augmenter ses battements. Après un petit moment, elle se dirigea vers sa chambre en se résonnant. L’adolescente finit par s’allonger sur son lit avec toujours une petite crainte au creux du ventre. Elle se mit à écouter de la musique douce pour se calmer. Lindsey était la seule à pouvoir lui procurer de la détente. Elle mit son casque audio, celui qu’elle avait reçu pour ses 14 ans et ferma les yeux. En entendant de grands bruits violents, elle rouvrit les yeux et éjecta au fond de sa chambre son casque. Ce qu’elle vit lui glaçait le sang : une grosse main velue frappait contre la fenêtre pour la casser. Elle fut d’abord paralysée de peur mais se laissa tomber au sol derrière son lit, afin de ne pas être visible par l’agresseur qui frappait toujours au carreau. Réfléchissant autant que cela lui était possible vu les circonstances, Lola s’énuméra qui pourrait l’aider. Ses parents étaient partis à Venise pour leur anniversaire de mariage tout le week-end. Elle avait bien sa tante Isabelle, mais celle-ci habitait dans un patelin paumé avec ses 3 monstres qui lui servaient d’enfants ; ce qui ne la réconfortait pas du tout. Elle se trouvait par terre avec une peur qui lui ronge l’estomac, elle était donc toute seule. Elle s’extirpa le plus discrètement possible de la chambre et à couru dans toute la maison et pour vérifier que toutes les fenêtres étaient bien fermées. Après avoir entendu, cette fois, des bruits qui provenaient de la porte. Lola eut encore plus peur. Prise de panique, elle alla se cacher dans le dressing de sa mère. Lola était une adolescente courageuse mais avec ses 45 Kg, ses jambes minces et ses frêles bras, elle ne se sentait pas capable de se défendre contre qui que se soit. Lola était toujours enfermer dans le dressing, ne voulant pas en sortir. Elle se rappela alors qu’elle avait son téléphone avec elle. Elle le prit dans sa main et le déverrouilla rapidement. Elle consulta tout de suite sur son historique d’appels. Mais c’est alors qu’un vilain doute la submergea. Oui… Non… Elle pouvait toujours dire qu’il y avait une personne louche qui trainait dehors mais s’il était parti… Elle était sans informations précises et sûres. N’étant pas certaine du résultat, elle préféra envoyer un message. Elle envoya donc un message à Théo son copain d’enfance.
« J’ai besoin d’aide. » Ce simple message, ferait sûrement beaucoup. Elle n’attendit pas beaucoup de temps avant d’avoir une réponse. 
« Que se passe-t-il ? »lui répondit ce dernier. Elle ne savait pas vraiment quoi répondre. Dire qu’elle pensait qu’une personne lui voulait du mal lui semblait grotesque. Elle décida de lui répondre avec sincérité, mais il lui renvoya un message avant qu’elle n’ait pu faire quelque chose.
« Ne me fais pas le coup de ne pas venir à l’anniversaire de Thomas. Tu m’avais… » Lola ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Son téléphone venait de s’arrêter. Elle essaya de le rallumer, mais rien à faire. Et là, le déclic, elle n’avait plus de batterie. Elle était totalement perdue, et n’en pouvait plus. Déjà qu’un individu suspect, qu’elle ne connaissait pas, la terrorisait. Elle décida de sortir avec précaution du dressing pour aller chercher rapidement son chargeur et revenir se cacher. Le découragement la submergea quand la porte du dressing refusa de s’ouvrir. Il était probable qu’elle l’ait malencontreusement bloquée en la fermant précipitamment à son entrée. Elle n’avait plus aucun moyen de communication avec l’extérieur. La seule chose positive était que la lumière du dressing était toujours allumée. Elle glissa contre la porte, la tête dans les mains. Elle était pâle de nature, mais vue la situation son teint avait disparue. Ses yeux noisette semblaient plus grands. Sa fine bouche prenait des teintes bleutés, à force de se mordre les lèvres, ses longs cheveux auburn se plaquaient le long de son visage mince, encore enfantin. Elle se dit que peut-être devrait-elle forcer la serrure pour sortir, mais une petite voix au fond d’elle lui conseillait de ne pas bouger de sa cachette. Elle sursauta en entendent un bruit. L’orage avait considérablement augmenté. On entendait le tonnerre à un kilomètre à la ronde. Lola fut encore plus effrayée. Mais ça ne s’arrêta pas là, en plus de la peur qui grandissait en elle de plus en plus, le noir total se fit. Les plombs avaient sautés, à cause de l’orage. Elle n’en pouvait plus. Elle voulait garder ses larmes encore un peu à l’intérieur, mais c’était la pire des situations qu’elle avait connue. Elle explosa, et se mit à pleurer ; la peur lui tiraillait les entrailles, elle désespérait, même si elle savait très bien que ça ne servait à rien. Chez elle et à l’école, Lola était une jeune fille très gentille, intelligente et forte en apparence, mais en privé elle était un peu différente, plus sensible, solitaire et pas toujours sure d’elle.
Elle finit par essuyer ses yeux, se releva et ressaya de rouvrir la porte. Mais rien n’avait changé, la porte était toujours bloquée. Elle arrêta tout mouvement en entendent des sons étranges. Elle tendit l’oreille mais ne put s’expliquer quel était ce bruit nouveau. Le son n’était pas très fort. Cela voulait dire que le bruit venait de loin. Elle n’était pas rassurée pour autant mais attentive au bruit. Cette fois, elle en était sûre, quelqu’un farfouillait chez elle. Sauf que maintenant, elle ne pouvait plus informer quiconque. Elle recommença à stresser. Toujours dans le noir, elle essaya de déterminer ce qu’étaient ces étranges bruits. Elle pensa reconnaitre le son de petits talons de chaussures féminines. Alors une femme se serait introduite chez elle, mais… Lola était sûre d’avoir vu un homme à la fenêtre. Tout cela devenait de plus en plus étrange. La peur ne l’avait pas quittée mais la curiosité prenait le dessus. Plus elle cherchait, plus elle trouvait d’hypothèses. Quand elle n’entendit plus rien. Elle arrêta de réfléchir. Ne voulant pas faire de bruit, elle arrêta tout mouvement, même de respirer. Au bout d’un certain temps, elle entendit à nouveau des bruits. Sauf que cette fois, les bruits étaient plus nets et reconnaissables. Les bruits se rapprochaient et devenaient de plus en plus forts. Les bruits de pas contre le plancher arrivaient à la porte. Les portes du dressing s’ouvrirent avec force. Lola les yeux clos, hurla à la face de son agresseur. Elle se débattait mais la personne la tenait fermement sans brutalité. L’individu la lâcha, mais ne bougeait pas.
« Lola, tu vas te calmer oui ! » En entendant son nom, elle ouvrit les yeux.
Elle ne s’attendait pas du tout à ça. Sa tante, Isabelle, se tenait devant elle. Avec ses amis et la voisine, juste derrière elle. La jeune fille ne comprenait pas ce qui s’était passé. Son cerveau fonctionnait à pleine allure. Elle les regardait tour à tour.
« Mais…Mais, pourquoi vous êtes là ? » Elle sentait quelque chose passer entre ses jambes. En regardant par terre, elle vit le furet de son père. Son père étant professeur de sciences et il travaillait sur les Mustélidés actuellement, il avait ramené son travail à la maison et oublié d’en parler. Celui-ci avait donc dû s’échapper du garage et avait fait ces légers bruits de talons.
 Sa tante lui tendit un petit carton.
« Qu’est ce que s’est ? » Elle tendit les bras pour pouvoir le prendre. Sans savoir ce qu’il pouvait y avoir à l’intérieur.
« Le facteur est passé, mais apparemment la sonnette ne marche plus. » Lola comprenait tout. Elle s’était fait peur elle-même. L’individu qu’elle avait vu à la fenêtre n’était que le facteur. Comme la sonnette ne fonctionnait plus, il avait cherché à lui remettre le colis comme il l’avait lui-même vu à travers la fenêtre. Elle avait alors pris peur. Elle se sentit bête : elle s’était fait peur elle-même. Quelle sotte ! Elle ouvrit donc le colis, dans ce carton se trouvait une petite boite. Elle l’ouvrit, elle y trouva une enveloppe dans une autre enveloppe mais rien à l’intérieure de celle-ci. Lola se mit alors à rire. Elle partit dans un fou rire, toute seule. Toutes ces émotions pour un simple leurre. Ce qu’elle avait vécu était une histoire à raconter, et c’est ce qu’elle fit.
 
En y repensant ça la faisait bien rire. Encore aujourd’hui, ça lui arrivait dit repenser en revoyant un furet, un facteur, ou même le dressing de sa mère.