Le jeudi 20 mai 2010, 550 collégiens se sont donné rendez-vous à Etonnants Voyageurs

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C’est sous le soleil de Saint-Malo que les élèves des 21 classes bretonnes inscrites ont participé aux différentes activités prévues pour eux.

  • la 3ème Bréhat du collège Saint-Yves de Mordelles
  • la 3ème Molène du collège Saint-Yves de Mordelles
  • la 4ème D du collège La Roche aux fées de Retiers
  • la 5ème 5 du collège Jean Moulin de Chateaulin
  • la 4ème B du collège Robert Surcouf de Saint-Malo
  • la 6ème A du collège de la Tourelle de Quimper
  • la 5ème B du collège de la Tourelle de Quimper
  • la 3DP6 + UPI du collège Jules Verne de Guigamp
  • la 6ème A du collège Jean Monnet de Broons
  • la 6ème B du collège Jean Monnet de Broons
  • la 5ème A du collège de la Retraite de Lorient
  • la 5ème B du collège de la Retraite de Lorient
  • la 4ème B du collège Saint Joseph de Bruz
  • la 4ème C du collège Saint Joseph de Bruz
  • la 5ème C du collège Jean Lurçat de Lanester
  • la 3ème B du collège La Gautrais de Plouasne
  • la 5ème A du collège Jean Lurçat de Lanester
  • la 4ème pervenche du collège G Brassens de Le Rheu
  • la 5ème C du collège Charcot de Saint-Malo
  • la 5ème B du collège Moka de Saint-Malo
  • la 6ème du collège Emile Zola de Rennes

Avec un programme bien chargé, la journée est passée à toute vitesse !

© Gaël Le Ny

Elle a tout d’abord commencé avec la cérémonie d’ouverture orchestrée par Maëtte Chantrel et Jean-Luc Fromental. Devant l’ensemble des classes, les cinq auteurs étudiés par les collégiens ont été présentés : Pauline Alphen, Béatrice Bottet, Claudine Desmarteau, Patrice Favaro et Claire Ubac.

Puis, retour sur le « défi presse fiction » par Josiane Guéguen, journaliste, et Mme Massot, vice-présidente du Conseil Général en charge de l’éducation et de la petite enfance. Dès janvier, les classes se sont attelées à la réalisation d’un journal à partir d’une œuvre proposée. Les livres qu’ils devaient lire étaient :
• Pour les classes de 6e et de 5e Il y avait un garçon de mon âge juste en dessous de chez nous de Tania Sollogoub ou Michel Strogoff de Jules Verne.
• Pour les classes de 4e et de 3eMichel Strogoff de Jules Verne ou Le temps des miracles d’Anne-Laure Bondoux.

© Gaël Le Ny

Il s’agissait ensuite de transposer cette fiction en journal, en respectant les caractéristiques journalistiques (édito, rubriques, articles...) et en organisant la classe comme une équipe de rédaction. Pour chaque journal réalisé, un point spécifique particulièrement apprécié par le jury a été mis en valeur lors de la cérémonie.

Après la cérémonie, chacune des classes a suivi son programme personnel, qui contenait plusieurs temps forts :

  • Rencontre avec l’auteur étudié
  • Debriefing personnalisé autour de leur journal avec Josiane Guéguen
  • Projection du documentaire « Vent de sable, femmes de roc » de Nathalie Borgers
  • Visite des expositions
  • Visite du Salon du Livre

Morceaux choisis parmi les impressions que nous avons reçus des classes :

« Béatrice Bottet et Pauline Alphen, que nous avons rencontrées, ont été abordables et compréhensives, d’un contact chaleureux, avec des vraies dédicaces personnalisées à la fin ! »
LP Jules Verne de Guingamp

« Merci pour cette journée du 20 mai. Elle fut, comme toujours, fort enrichissante. Je l’apprécie toujours autant, pour cette journée riche mais aussi pour le travail et le projet qu’elle suscite à l’intérieur de mes cours. C’est un projet qui motive toujours les élèves en nous incitant à découvrir des auteurs et à écrire. »
Collège Jean Monnet de Broons

« Les élèves ont beaucoup apprécié la rencontre avec Claudine Desmarteau et l’ensemble de la journée d’ailleurs. Ce fut encore une belle réussite et un réel plaisir.... »
Collège St Yves de Mordelles

 

Les rencontres avec les auteurs

Se déroulant en petit comité (2 classes pour 2 auteurs), ces rencontres permettent aux élèves de s’exprimer facilement et de poser toutes leurs questions.
Voici les thèmes des cafés littéraires 2010, bâtis autour des livres sélectionnés :

  • AU PAYS DE GANDHI

Des romantiques Indes Noires de Jules Verne au Raj grouillant de Rudyard Kipling, le sous-continent indien a toujours occupé l’imaginaire des écrivains occidentaux. Claire Ubac et Patrice Favaro s’inscrivent dans cette lignée d’auteurs qui trempent leur plume dans les eaux du Gange. Le chemin de Sarasvati de l’une, le Mahout de l’autre, nous entraînent dans une Inde d’aujourd’hui, bien plus proche de nous que celles de leurs aînés, mais toujours mystérieusement chargée de magie millénaire. La première chose, avant d’en venir au contenu de leurs romans vibrants et denses, pourrait être de comprendre pourquoi ils ont choisi comme terrain de jeu ces horizons lointains, ce Pays de Gandhi fascinant et violent où le matérialisme et les Dieux anciens marchent main dans la main à la face du monde.
Patrice Favaro : Mahout – Claire Ubac : Le chemin de Sarasvati

  • BEATRICE BOTTET, LA DAME AU GRIMOIRE

Dans Le Grimoire au Rubis, constitué à ce jour de trois cycles de trois tomes chacun, Béatrice Bottet nous entraîne à travers l’Histoire au rythme trépidant du roman-feuilleton. Et nous fait visiter le Moyen Age, la Renaissance, le Second Empire. Magie, sorcellerie, spectres et autres maléfices mènent la danse de ce vertigineux voyage dans le temps. Dans cette rencontre en solo, soumise à la question sur les deux premiers volumes de sa formidable saga, Bertoul et le Secret des Hiboux et Le Sortilège du Chat, la Dame au Grimoire ne devrait pas tarder à nous livrer les plus brûlants secrets de son alchimie romanesque.
Béatrice Bottet : Bertoul et le Secret des Hiboux – Le Sortilège du Chat

  • DES MONDES A VIVRE

Une chose nous frappe dans les deux livres en apparence si différents de Mlles Alphen et Desmarteau : l’étonnante proximité que le lecteur entretient avec les personnages. Dans Les Eveilleurs de Pauline Alphen, l’exploit tient au fait de nous rendre familiers et crédibles les deux jeunes gens au centre d’un univers tout de poésie, d’extravagance et de grâce surnaturelle. A l’inverse, le Teen Song de Claudine Desmarteau nous entraîne dans la tête d’une adolescente ordinaire, habitant un monde plutôt banal et gris, que transperce soudain l’éclair étincelant d’une musique venue du passé. Rendre le possible et l’impossible accessibles et vivables, c’est le travail des romanciers, et ces deux-là s’en acquittent particulièrement bien.
Pauline Alphen : Les éveilleurs – Claudine Desmarteau : Teen Song

  • TOUT POUR LA MUSIQUE

Deux noms à retenir pour ce débat. Sarasvati et Led Zeppelin. La première, déesse indienne à quatre bras, jouant du luth appelé vina, est la maîtresse des arts et de la connaissance. Le second, groupe à quatre têtes, guitare, voix, batterie et basse, mit jadis le feu au rock anglais en mélangeant les harmonies du folk aux déchirures du hard. On devine qu’il va être ici fortement question de musique. Et pour cause, Sarasvati guide et protège la route vers la gloire (semée d’embûches) de la jeune Isaï, l’héroïne du très beau roman de Claire Ubac, tandis que Led Zeppelin vient asperger d’espoir et d’éclats d’étoiles le quotidien par ailleurs plutôt terne de la narratrice du sarcastique Teen Song de Claudine Desmarteau. La musique élèverait-elle les âmes en plus d’adoucir les mœurs ? Il semblerait bien que oui.
Claudine Desmarteau : Teen Song – Claire Ubac : Les chemins de Sarasvati

  • LES GRANDES ROMANESQUES

L’une fait sensation avec le tome inaugural d’une saga qui s’annonce remarquable, l’autre confirme une réputation de romancière établie à la faveur d’un cycle comptant déjà neuf tomes. Les deux semblent dotées d’un souffle inépuisable. Pauline Alphen et son Salicande, Livre Premier de la saga des Eveilleurs croise, le temps d’un débat, Béatrice Bottet, dont Val-d’Enfer constitue le Livre Premier du Deuxième Cycle du Grimoire au rubis. Deux générations de grandes raconteuses, l’une à son orée, l’autre à son apogée, pour nous parler de la vocation des mots, de l’amour des livres (qui occupent une place prépondérante dans leurs ouvrages) et cette faculté particulière à brasser l’imaginaire, à nous rendre dans un cas le monde d’après, dans l’autre celui d’avant (en l’occurrence, la Renaissance) aussi palpables et tangibles que s’ils étaient vrais.
Pauline Alphen : Les Eveilleurs – Béatrice Bottet : Val-d’Enfer (Le Gimoire au Rubis T.4)

  • FAVARO SOLO

Rencontre en solo avec un inlassable arpenteur qui a fait de l’Inde son terrain de jeu. Dans Mahout, son dernier opus, il est question d’enfance, de pauvreté et d’éléphants. A partir de ce qu’on pourrait considérer comme des clichés ou des idées reçues à propos de l’Inde, il tisse un livre en équilibre entre modernité et tradition, un chant à la gloire du courage, de l’amitié, de l’opiniâtre poursuite de la sagesse et de la liberté. Sid, le petit cornac muet, ne serait-il pas une évocation contemporaine du personnage de Siddhârta, également connu sous le nom de Bouddha ? Une question à lui poser en profitant de cette heure en tête à tête.
Patrice Favaro : Mahout

  • MAGIE MAGIE

Tous les livres ne sont pas de grimoires, tous les romans des manuels de magie noire. Mais il faut reconnaître que depuis la révolution Harry Potter, le genre prolifère à l’étal des libraires. Pauline Alphen et Béatrice Bottet sont de celles qui lui donnent ses lettres de noblesse. Tout est magie dans le "monde d’après" de Jad et Claris, les héros jumeaux des Eveilleurs, où "il est vraisemblable qu’il se produise de l’invraisemblable". Et c’est encore de la magie que recèle le Grimoire au rubis, qui réenchante les temps obscurs où nous entraîne le Chant des Loups. Alors, pour ces deux raconteuses hors pair, la magie qu’est-ce ? Un ingrédient destiné à pimenter le goût leurs histoires, un moteur pour propulser l’action, ou l’affirmation de la toute puissance du créateur sur les mondes qu’il invente ?
Pauline Alphen : Les Eveilleurs – Béatrice Bottet : Le Chant des Loups (Le Grimoire au rubis Cycle 1 – Livre 3)

  • ENFANTS DE MISERE

Ils sont pauvres, ils sont jeunes, ils sont victimes d’un système de castes qui favorise ceux qui ont leur place au soleil et broie ceux qui ont eu le malheur de naître du mauvais côté de la ligne d’ombre. Pourtant l’un et l’autre s’en sortiront. La fille et le garçon. L’Isaï de Claire Ubac, que la déesse Sarasvati, l’épouse au luth de Brahmâ, guidera vers l’accomplissement de sa passion, et le Sid de Patrice Favaro, qui, sur les pas de Bouddha, marchera vers la sagesse et le respect de toute vie. Faut-il que les Dieux intercèdent pour que les enfants de la misère échappent aux terribles promesses de leur condition ? D’ailleurs, qu’est-ce exactement que ces Dieux, sinon la représentation de ce qu’il y a de meilleur en nous ? Parlons-en avec ces deux spécialistes.
Patrice Favaro : Mahout – Claire Ubac : Les chemins de Sarasvati

  • HISTOIRE-HISTOIRES

Romancer le passé. Plonger sa plume dans l’encrier de l’Histoire. Depuis Dumas, la recette est connue. Et la littérature moderne n’est pas avare de ces vertigineux retours au temps perdu. Deux exemples sur ce plateau, avec l’excellent Secret du Maître Luthier, où Patrice Favaro nous entraîne sur les chemins aventureux du XVIIIeme siècle, à la poursuite d’un fabuleux vernis à faire sonner les violons comme des Stradis, et avec Le Sortilège du Chat, deuxième volume de la formidable saga du Grimoire au rubis, que Béatrice Bottet situe dans un Moyen Age plus vrai que nature. Là encore, comme dans beaucoup de romans sélectionnés cette année, il est question de musique et de musiciens. Il ne sera pas interdit, au passage, d’interroger nos invités sur ces connivences entre notes et mots.
Béatrice Bottet : Le Sortilège du Chat – Patrice Favaro : Le Secret du maître luthier

  • MUSIQUE A FOND

Quel rapport entre une petite orpheline intouchable, née dans les bidonvilles, levant la tête vers les étoiles au chant du luth de la déesse qui la guide, et une ado de 15 ans plutôt larguée que la découverte émerveillée d’un son venu des entrailles du rock sort de sa torpeur complexée et quelque peu ricanante ? La réponse, semble-t-il, est dans la question. La passion de la musique. Le désir de plus grand que soi. L’appel au dépassement que peut engendrer l’art. Entre Sarasvati la joueuse de vina à quatre bras de la raffinée Ubac, et Led Zeppelin le groupe de hard à quatre têtes de la fracassante Desmarteaux, c’est musique à fond pour ce débat.
Claudine Desmarteau : Teen Song – Claire Ubac : Le chemin de Sarasvati

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