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Le pays des ombres

Stock

« Le plaisir de la destruction nous avait amenés à nous connaître, Mansour et moi, et il avait déployé dans notre imagination l’idée d’un double qui faisait correspondre à la réalité le monde étrange des rêves. Chaque circonstance avait voulu sceller notre amitié ; peut-être la drogue, plus que tout le reste, par l’exigence de sincérité qu’on avait voulu lui opposer. »

De la prison dans laquelle il purgeait une peine de quatre ans, mon ami Mansour m’a un jour écrit avoir été envoûté par un féticheur quelques années plus tôt. À la fin de sa lettre, il me demandait si je pouvais partir à sa recherche pour lever le sortilège. Les amitiés issues des squats de crackmans ont décidément une valeur hors du commun. De la toxicomanie à l’emprisonnement, cette quête devait me mener aux confins de l’Afrique. Traversant la brousse et les forêts de son pays natal, l’esprit mystique des lieux m’amena à ce qui pourrait le délivrer. Après dix-sept ans d’absence, il revint cultiver la terre dans son village et retrouver la part de lumière en lui. À mon tour, fatigué de lutter dans une histoire devenue absurde, j’allai lui demander de me transmettre cette connaissance qui guérit l’esprit.

Au cœur des ténèbres, à la manière d’un Joseph Conrad, le narrateur nous entraîne avec lui, de surprise en surprise.

Le pays des ombres

Le pays des ombres

Stock - 2022

« Le plaisir de la destruction nous avait amenés à nous connaître, Mansour et moi, et il avait déployé dans notre imagination l’idée d’un double qui faisait correspondre à la réalité le monde étrange des rêves. Chaque circonstance avait voulu sceller notre amitié ; peut-être la drogue, plus que tout le reste, par l’exigence de sincérité qu’on avait voulu lui opposer. »

De la prison dans laquelle il purgeait une peine de quatre ans, mon ami Mansour m’a un jour écrit avoir été envoûté par un féticheur quelques années plus tôt. À la fin de sa lettre, il me demandait si je pouvais partir à sa recherche pour lever le sortilège. Les amitiés issues des squats de crackmans ont décidément une valeur hors du commun. De la toxicomanie à l’emprisonnement, cette quête devait me mener aux confins de l’Afrique. Traversant la brousse et les forêts de son pays natal, l’esprit mystique des lieux m’amena à ce qui pourrait le délivrer. Après dix-sept ans d’absence, il revint cultiver la terre dans son village et retrouver la part de lumière en lui. À mon tour, fatigué de lutter dans une histoire devenue absurde, j’allai lui demander de me transmettre cette connaissance qui guérit l’esprit.

Au cœur des ténèbres, à la manière d’un Joseph Conrad, le narrateur nous entraîne avec lui, de surprise en surprise.

Après-midi autour du prix Nicolas Bouvier : Jusqu’où le voyage nous mène

Saint-Malo 2023

Le prix Bouvier est remis cette année à François-Henri Désérable pour
L’Usure d’un monde, récit captivant de son périple de 40 jours au sein de
l’Iran au plus fort du soulèvement anti-régime. Écoutez la rencontre avec le lauréat :

Après cette discussion avec F.-H. Désérable, une rencontre animée par Bernadette Bourvon : « Jusqu’où le voyage nous mène ? », avec des écrivain·es dont les périples, quels qu’en soient les déclencheurs, les ont plongé·es dans l’inconnu, jusqu’aux confins du monde et d’eux-mêmes. Dans son dernier roman, la journaliste Marie Hélène Fraïssé dresse un portrait inédit de l’Alaska ; avec Le Pays des ombres, Tristan Jordis nous entraîne à sa suite, des marges de Paris aux forêts du Sénégal ; Douna Loup dans Boris, 1985 remonte la piste d’une histoire familiale jusqu’à des profondeurs insoupçonnées ; et l’héroïne de Jean-Baptiste Maudet perd pied dans la chaleur du Brésil.

L’après-midi s’est terminée par le film Adieu Sauvage, fresque époustouflante dans laquelle le réalisateur autochtone Sergio Guataquira Sarmiento se rend en Colombie à la rencontre du peuple des Cacuas, et rend compte d’une expérience toute personnelle de l’exil.