Invités depuis 1990

MALTE Marcus

France

Aires (Zulma, 2020)

Auteur prolifique inclassable, Marcus Malte fascine par sa capacité à jongler avec les genres, à dynamiter les codes littéraires, à filer où on ne l’attend pas. Du polar rageur au roman initiatique, l’auteur a su imposer son art singulier du récit, à la fois âpre, poétique et indéniablement empreint de musique. S’y côtoient violence et tendresse, histoires intimes et soubresauts de l’Histoire. A mi-chemin entre le roman social et le récit d’anticipation, il offre une nouvelle critique acerbe et poétique de la France contemporaine en parcourant ses autoroutes dans Aires.

Marcus Malte est né et a passé ces 42 dernières années à La Seyne-sur-Mer. Amoureux du cinéma, de la musique, de Frédéric Dard – par qui il vient à la lecture –, du foot, il a commencé à écrire très tôt, tentant de se mesurer à Rimbaud à l’âge de 13 ans, avant de faire de ses poèmes des paroles de chanson à l’âge de 16 ans puis de proposer des sketches comiques à Roland Magdane alors qu’il vient d’avoir 18 ans. Après le bac il étudie le cinéma, et forcément écrit des scénarios. Sans trop de succès. C’est la musique sans doute qui le marque le plus. Musicien de rock, de jazz, de variété, il a finalement arrêté la musique, constatant là aussi un manque de succès dans l’entreprise. Mais son esprit, lui, y est resté dévoué.

Son premier roman sort en 1996, Le doigt d’Horace (Fleuve Noir), un polar, mais qui s’ignore en quelques sortes, parce que Marcus Malte, lui, dit écrire, sans se soucier du genre, simplement pour raconter des histoires. Ce qui le guide sur la page : une phrase, de laquelle il s’élance, dans le respect du rythme et en quête de mélodie, comme un musicien improvise, exactement – « Ma première approche, pour l’écriture d’un texte, est une approche musicale (…) je me soucie d’abord de la sonorité et du rythme (…) C’est primordial pour moi, car le son va engendrer le sens, et non l’inverse. »

Marcus Malte a aujourd’hui une bibliographie riche, auteur reconnu et primé à plusieurs reprises, il est également un excellent raconteur d’histoires pour la jeunesse. En 2008, l’auteur publie Scarrels (réédité par Syros en 2017), un fantastique appel à la liberté, le face à face d’adolescents armés de leurs rêves et d’une société morte, artificielle et verrouillée. Il publie également Toute la nuit devant nous, toujours aux éditions Zulma, un recueil de nouvelles, autre genre qu’il affectionne selon son « degré de flemme » selon qu’il « espère que ce sera plutôt un texte court ou un texte long. »

En 2016, Marcus Malte impose et ancre définitivement son nom dans le paysage littéraire français avec Le Garçon, lauréat du prix Femina. Entre fresque historique et initiatique, ce dense roman épique raconte, à l’orée du XXe siècle, le parcours d’un être sans nom, quasi sauvage, qui part à la quête de son humanité et de l’Humanité tout entière. Un roman noir en quelque sorte, mais aussi un roman d’aventure, d’amour, d’initiation.
L’auteur est d’ailleurs en 2017 le parrain du concours de nouvelles Étonnants Voyageurs, à partir de deux incipit, écrits par lui-même, il invite les élèves à se questionner sur la frontière entre l’homme et l’animal.

in English


Bibliographie :

Romans

  • Aires (Zulma, 2020)
  • Le Garçon (Zulma, 2016)
  • Poser ma besace à Besac (Aéropage, 2008)
  • Garden of love (Zulma, 2007)
  • Plage des sablettes, souvenirs d’épaves (Autrement, 2005)
  • La part des chiens (Zulma, 2003, réed. Folio, 2008)
  • Mon frère est parti ce matin (Zulma, 2003)
  • Et tous les autres crèveront (Zulma, 2001)
  • Le vrai con maltais (Baleine, 1999)
  • Carnage, constellation (Fleuve noir, 1998, réed. Folio, 2008)
  • Le lac des singes (Fleuve noir, 1997)
  • Le doigt d’Horace (Fleuve noir, 1996)

Jeunesse

  • Scarrels : (poésie pure) (Syros, 2008) Réédition en 2017 (Syros)
  • L’échelle de Glasgow (Syros, 2007)
  • Le chat machin (Syros, 2007)
  • De poussière et de sang (Pocket, 2007)
  • Le chapeau (Syros, 2006)
  • Bandit tome 1 (Pocket, 2005)
  • Il va venir (Syros, 2005)
  • Sous ma couverture (Pocket, 2001)
  • Cent jours avec Antoine et Toine (Seuil, 2001)

Nouvelles

  • Toute la nuit devant nous (Zulma, 2008)
  • Inoxydable, in RDV ouvrage collectif (Terre de Brume, 2007)
  • La petite fille aux amulettes, in Bloody birthday ouvrage collectif (La Branche)
  • Intérieur Nord (Zulma, 2005, réed. Zulma, 2008)
  • Nina au pays des merveilles, in Petites agonies urbaines ouvrage collectif (Le bec en l’air, 2006)
  • Des noms de fleurs, in Bleu, blanc, sang ouvrage collectif (Fleuve noir)
  • Le père à Francis, in Marseille, du noir dans le jaune ouvrage collectif (Autrement, 2001)
  • Ça part du ventre, in Les 7 familles du polar ouvrage collectif (Baleine)
  • Vieux sonnet pour une jeune Humanité, in 36 nouvelles noires pour l’Humanité ouvrage collectif
  • Novembre 2999, in Agenda du polar 1999 ouvrage collectif (Stylus, 1999)
  • Les heures les plus sombres de ma vie, in Sous la couverture quelques faits d’hiver ouvrage collectif (Stylus)
  • Les étourneaux, in 12 et amers ouvrage collectif (Fleuve noir)

BD

  • Le vrai con maltais avec Jampur Fraize (Six pieds sous terre, 2002)
Aires

Aires

Zulma Éditions - 2020 - 2019

Ils sont sur l’autoroute, chacun perdu dans ses pensées. La vie défile, scandée par les infos, les faits divers, les slogans, toutes ces histoires qu’on se raconte – la vie d’aujourd’hui, souvent cruelle, parfois drôle, avec ses faux gagnants et ses vrais loosers. Frédéric, lanceur d’alerte devenu conducteur de poids lourds, Catherine, qui voudrait gérer sa vie comme une multinationale du CAC 40, l’écrivain sans lecteurs en partance pour « Ailleurs », ou encore Sylvain, débiteur en route pour Disneyland avec son fils… Leurs destins vont immanquablement finir par se croiser.
Un roman caustique qui dénonce, dans un style percutant à l’humour ravageur, toutes les dérives de notre société, ses inepties, ses travers, ses banqueroutes. Et qui vise juste – une colère salutaire, comme un direct au cœur.


Revue de Presse :

  • « Il y a des livres comme ça qui changent votre regard sur le monde ou sur une partie de votre quotidien, et Aires en fait partie. » Libération
  • « Entre roman social, satire et récit d’anticipation, Aires de Marcus Malte dresse un portrait de la France contemporaine en suivant ses autoroutes. » 21 centimètres, Augustin Trapenard
  • « Aires est un roman drôlement désespéré sur l’inacomplissement de notre passage sur terre. » Télérama
Le Garçon

Le Garçon

Zulma, 2016 - 2016

Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin – d’instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d’un hameau perdu, Brabek l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l’amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, à la fois sœur, amante, mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation.
Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l’Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l’immense roman de l’épreuve du monde.


Revue de presse

« De ce roman on sort époustouflé (...) Marcus Malte est décidément un auteur étonnant, oscillant entre poésie, roman noir et épopée, il a l’art de surprendre et c’est un délice pour le lecteur. » Libération

« Marcus Malte a du culot et une ambition bien placée. Son écriture ne cesse de changer selon les circonstances du roman, tantôt poétique et roulante, tantôt âpre et violente. L’auteur ouvre mille pistes et ne les referme jamais pour nous parler des chaos du monde et de son humanité effrayante. » Télérama


Fannie et Freddie

Fannie et Freddie

Zulma Editions - 2014

New York. L’énorme escroquerie des subprimes a conduit à la ruine des millions de ménages modestes endettés à mort, comme les parents de Fannie, vieux couple d’ouvriers rêvant d’accéder à la propriété. Fannie, surnommée Minerve par ses collègues parce que son buste tout entier pivote quand on l’interpelle. Fannie, dont personne ne se doute que sa raideur masque une effrayante coquetterie pour dissimuler un œil de verre. Cachant l’âme d’un cyclope solitaire, cette Minerve borgne n’en est pas moins femme. Au volant de sa vieille Toyota, elle traverse l’Hudson et se dirige vers la pointe fortunée de Manhattan, l’esprit vide, des sortes de rêves plein le cœur…

« Le trajet dure une quarantaine de minutes, au terme duquel elle pénètre dans un parking couvert au 45, Wall Street. Elle monte jusqu’au sixième niveau, le dernier, et parcourt les allées au ralenti jusqu’à ce qu’elle ait repéré ce qu’elle cherche : un coupé Mercedes gris métallisé. »


L’auteur de l’inoubliable Garden of Love use d’un style percutant, d’une justesse implacable, pour parler de la vraie vie dans un monde d’une tranquille inhumanité, qu’on dirait inventé pour terrasser l’individu au profit d’une coalition perverse de spéculateurs et d’exploiteurs de tout acabit. C’est ce qui ressort de Fannie et Freddie, récit d’une vengeance à couper le souffle, comme seuls la folie et le désespoir savent en fomenter.


En savoir plus :

– RTBF, « Livrés à domicile »
– Canal +, « Le Before »
– France Inter, « Pop Fiction »


Revue de presse

« La trajectoire du récit est parfaite, tendue à l’extrême. Implacable et fulgurante. Le travail d’écriture est superbement affûté, le texte d’une singulière puissance. En moins de cent pages, Marcus Malte, l’auteur du fameux Garden of love, met en scène l’histoire d’une folle vengeance dans une ville des Etats-Unis écrasée par les carcasses de hauts-fourneaux aujourd’hui éteints. Des habitants comme des fantômes, des maisons à vendre par dizaines, leurs propriétaires ruinés par les mirages agités par des banquiers au cynisme tranquille. Au commencement est une femme au volant d’une voiture qui « s’enfonce dans les rues de New York comme un bathyscaphe dans les abysses ». Ses collègues l’appellent Minerve à cause de la raideur de sa tête, dont elle contrôle les mouvements au millimètre face à ses interlocuteurs qui ne doivent pas remarquer la fixité de son oeil droit fabriqué à Sanford, Caroline du Nord. Minerve, déesse de la Sagesse et de la Fureur guerrière. On pense, en lisant ce livre, au fameux roman de Donald Westlake, Le Couperet, l’histoire d’un cadre licencié qui tuait tous ses concurrents aux postes qu’il convoitait. La violence sociale est une bombe à retardement. » Télérama

« 


La part des chiens

La part des chiens

Zulma Editions - 2013

De son enfance au cirque, Zodiak a gardé la voûte céleste tatouée à l’encre noire sur son torse. Et le polak, qui le suit comme son ombre. Ils cherchent Sonia – la femme, l’étoile filante. On the road. Jusqu’aux chambres de luxure et de mort d’une vaste villa…
Mais il y a des chiens de garde aux portes de l’enfer. Zodiak les affronte, qui veut l’absolu, la pureté et la beauté.


Revue de presse

« D’une rare noirceur, d’une violence radicale, ce roman funambule en forme de pari hautement casse-gueule tient par la grâce de son écriture, sa puissance romanesque et un véritable talent poétique. Marcus Malte, comme dans Carnage, constellation, un de ses précédents romans, a l’art de vous faire passer, l’espace d’un mot, de la fange au plus haut du ciel. Belle manière de refuser, à l’instar de son héros, de se contenter de la part des chiens. »
Michel Abescat, Télérama


Appelle-moi Charlie

Appelle-moi Charlie

Sarbacane - 2012

Elias, 13 ans, est en rupture avec sa mère. Sur une énième dispute, il claque la porte de leur chalet de location et se perd en pleine tempête de neige, où il entend soudain une voix sortie de nulle part lui parler. Peur, incrédulité… la conversation s’engage pourtant avec un certain Charlie, personnage impossible qui va lui ouvrir les portes d’un monde insoupçonné. Car à 13 ans, on peut tout imaginer. Tout.


Scarrels

Scarrels

Syros - 2008

Regency. Une cité où l’on vit que la nuit, sous l’oeil acéré des faucons anges gardiens. Un groupe d’adolescents animé de rêves irréductibles, donc menacé. Des phrases insolites apparues sur les murs, qu’il faut mémoriser avant qu’elles ne s’effacent. Parce qu’elles disent peut-être la possibilité d’un monde meilleur... Scarrels est un roman unique. Dès les premières pages, le lecteur est irrésistiblement happé dans cette histoire hors du commun, et fasciné par ce monde foisonnant et complexe dont il découvre peu à peu les règles. Un monde où tous les repères sont artificiels : "An 01, an 02, an 03, an 04 et ainsi de suite jusqu’à 100. Puis, de nouveau on recommence." Un monde où le maïs et le pop corn, auxquels personne n’a jamais goûté, cristallisent toutes les convoitises et font oublier qu’il est des désirs plus légitimes. Un monde où la vie des animaux n’a absolument aucune valeur (les enfants pratiquent un "chat perché" aux règles abominables), tandis que prolifèrent les scarrels, ces êtres translucides et baveux, sans conscience ni sentiments : une abstraction concrète... _Mais dans cette cité d’où on a voulu bannir l’esprit, Marcus Malte met en scène un groupe d’adolescents formidablement incarnés et vivants, mûs par des rêves pour certains grandioses, pour d’autres tout simples : des personnages d’une rare humanité qui tous pressentent ce que la vie peut avoir de beau (le passage où chacun entrevoit, l’espace d’un instant, l’existence qui aurait pu être la sienne, est inoubliable). Parmis eux, Abel, le colosse noir qui ne parle pas et ramasse dans la rue les objets interdits, Karen et Tina, la petite orpheline et sa poupée vivante née en même temps qu’elle, Jona, dont rien ni personne ne pourra jamais entraver la liberté, et bien sûr Luc - le narrateur -, de tous le plus intègre, le plus sensible, celui qui perçoit depuis le début l’abjecte nature des scarrels..._Plus qu’un roman, c’est une véritable expérience que Marcus Malte nous propose avec Scarrels, une expérience qui remue le lecteur pour longtemps, et qu’il faut mener juqu’au bout pour en mesurer la portée.


Carnage constellation

Carnage constellation

Fleuve Noir - 1998

Il y avait Césaria. La vie de Césaria, le bruit de ses talons sous les réverbères, les chasseurs autour d’elle et le chant sacré à l’intérieur. Il y avait Milan Klovisevitch, dit Clovis. Roi déchu. Trahi. Dix ans de taule et la vengeance à venir pour seule nourriture. Et puis, il y a eu la rencontre. La fusion. La passion qui ne s’explique pas. Entre ces deux êtres l’étincelle – de celles qui font exploser un univers. Ou qui le créent…

« Récit de sexe et de mort, vengeance tragique, cavale désespérée, Carnage, constellation est un roman exceptionnel et bouleversant. Évident et lumineux comme l’amour de Césaria et de Clovis. »
Michel Abescat, Le Monde.

Un monde en noir

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : DESSAINT Pascal, MALTE Marcus, PIAZZESE Santo, VARGAS Fred - Saint-Malo 1998

Contes de la folie ordinaire

Saint-Malo 2009
Lundi : 11h00 - Contes de la folie ordinaire
avec Bernard Du Boucheron, Tito Topin et Marcus Malte

Créateurs de mondes

Saint-Malo 2009
Samedi 10h30 : Créateurs de mondes
avec Pierre Bordage, Alan Snow, Marcus Malte, Michel Laporte, animé par Hubert Artus