Massoud l’Afghan

(Christophe de Ponfilly, Interscoop / La Sept Arte, France, 1998, 89’)

image
Le commandant Massoud

“Afghanistan. Pays lointain, en guerre, dont tout le monde se fout. Ou presque... Dans le tumulte d’images et de sons du monde moderne, tenir une caméra a-t-il encore un sens ? Lorsque j’ai commencé ce film, il y a 16 ans, je ne me posais pas la question. J’allais rencontrer des hommes remarquables dont le commandant Massoud. Pas des héros de pacotille, ni des produits de marketing comme on nous en fabrique tant aujourd’hui. J’ai rassemblé les traces de cette singulière aventure pour survivre à tout ce bluff qui nous entoure... et pour quelque chose de plus précieux que je vais vous confier. ”
Ce sont les premières paroles de ce film commencé en 1981, dans la clandestinité de la guerre d’Afghanistan. J’y raconte l’histoire de deux solitudes et de deux combats : celle d’un chef de guerre, héros charismatique de la résistance afghane lorsqu’elle tenait tête à l’armée soviétique et la mienne, celle de celui qui filme et s’interroge. Témoigner oui, mais dans quel désert ? En 90 minutes, l’histoire se raconte égrenant les étapes du destin d’un “héros” et d’un cinéaste dont le regard parvient sans doute à plus de maturité. Aventure tragique.
Reste qu’un film, pour moi, sera toujours un fil, fragile certes, mais qui nous lie les uns, les autres. Et si des 30 films que j’ai déjà réalisés celui-ci interpelle, j’aurai l’impression que ce que nous faisons, à filmer les hommes, a encore quelque utilité...

Prix spécial du Jury - Prix Public Jeune - Prix Planète au FIGRA 1998 - Prix du Meilleur Documentaire 98 au Festival dei Popoli à Florence - Prix spécial du Jury au Festival Mondial de Télévision 2000 à Tokyo - Grand Prix du 18ème festival du film Montagne et Aventures d’Autrans