Nouveau : un festival du documentaire

Un genre en plein renouveau. et le même souci, partagé avec les écrivains présents : dire le monde qui vient. Une exigence qui transcende les genres. Et la naissance d’un nouveau festival dans le festival. 100 films projetés, 40 réalisateurs présents, un nouveau lieu de projection, à l’entrée du festival ! Texte et images, paroles et musique désormais.
En partenariat avec la SCAM, Arte, l’INA et France 3.
Avec le soutien de la planète Thalassa et de France Ô

Depuis nos début, en 1990, nous nous sommes attachés à programmer des documentaires : portraits d’écrivains, documents rares, documentaires de création. Tant de réalisateurs venaient nous dire qu’ils se reconnaissaient dans la démarche des écrivains invités !

Ce goût pour le documentaire qu’on disait en voie de disparition, ou presque, il y a quinze ans, nous l’avons senti grandir dans le public du festival, au fil des années — aussi n’avons-nous pas été étonnés que l’on évoque de nouveau, un « retour du documentaire » : le besoin de « dire le monde » n’est jamais aussi fort que lorsque ce dernier devient de nouveau étranger, inquiétant. Et ce sont les artistes, depuis toujours, qui nous le donnent alors à voir. Par la plume comme par l’image.

La Palme d’or du dernier festival de Cannes décernée à Fahrenheit 9/11, documentaire de l’Américain Michael Moore, prend valeur de signe, même si les raisons qui ont fait élire ce film ne sont peut-être pas toutes purement esthétiques.
De plus en plus de créateurs alternent films de fiction et documentaires comme moyens d’interroger le monde. Quand les logiques de production ne vous laissent plus guère le choix qu’entre les grosses machines préformatées et les films d’émois adolescents, le documentaire devient un espace formidable de liberté, le lieu d’invention de nouvelles écritures.
Une démarche qui n’est pas sans faire penser à celle des « écrivains-voyageurs » soucieux eux aussi d’exprimer la parole vive du monde.

Cinquante-cinq films, documentaires et de fiction, programmés l’année dernière au festival, vingt réalisateurs présents : nous avons eu le sentiment d’être au seuil d’une nouvelle étape. La demande croissante du public, la forte pression des réalisateurs, l’évidente convergence de plus en plus d’écrivains et de réalisateurs : nous avons décidé de franchir le cap de la création d’un véritable festival du documentaire. Intégré dans l’actuel festival Etonnants Voyageurs : ce sont les passerelles entre les « genres » qui font l’originalité de notre manifestation depuis le début.
Portraits d’écrivains, « parcours de vie », documents rares ou inédits, soirées à thème (la soirée du documentaire musical, la nuit du manga, avec une avant-première européenne), aventures humaines, « regards d’un certain réel », films « jeunesse » et d’animation, documentaires musicaux, documentaires naturalistes et animaliers : au total cent films programmés cette année !

Tous, réalisateurs, producteurs, partenaires, convaincus de sa nécessité, se sont mobilisés pour réussir à monter ce festival dans des conditions d’extrême économie : qu’ils en soient ici remerciés. À vous, maintenant, de nous dire si nous avons eu raison de tenter ce pari

Les réalisateurs présents à Saint-Malo
Alain-Michel Blanc, « Le Père Yvon »
Bernadette Bourvon, « Paol Keineg, Quimerc’h 2004 »
Rony Brauman, « Ces brevets me rendent malades… » et « La pitié dangereuse »
François Chilowicz, « Les hommes du Labici b »
Thierry Compain, « De l’autre côté de l’eau »
Sylvain Cordeau et Sébastien Pandolfi, « La grande traversée canadienne, sur les traces de David Douglas »
Edouard Cortès, « La traversée de l’Orient »
Antoine De Maximy, « J’irai dormir chez vous »
Maurice Dubroca, « Des Poissons dans les arbres »
Luc Federmeyer, « Ménilmontant-Agadez ; d’une école à l’autre »
Alain Gallet, « Salut vieux frères ! »
Bernard Giraudeau, « Esquisses Philippines »
Luc Jacquet, « Des manchots et des hommes »
Erwan et Tangi Kermarec, « Léo Là-haut »
Jan Kounen, « D’autres mondes »
Daniel Leconte, « Fidel Castro, l’enfance d’un chef »
Christian Lejalé, « Yvan Cassar, toute la musique que j’aime »
Jean Malaurie, « Groenland : les derniers rois de Thulé avec les Inuits du pôle »
Sabrina Malek et Arnaud Soulier, « Un monde moderne »
Emmanuel Raynal, « Voyageurs étonnés »
Remi Mauger, « Paul dans sa vie »
Rosa Olmos, « Afghanistan, retour d’un géographe »
Véronique Pondaven, « 20 ans à Molène, jamais Molénais »
Karel Prokop, « Soudan, entre Guerre et Paix »
Julien Renucci et Julie Boulanger, « Slam sauvage, la voix des braves »
Jacques Rutman, « Jeff le lion, un coeur pur - Une belle vie »
François Rosolato, « Son pays est une prison »
Julien Samani, « La peau trouée »
Luis Sepulveda, « Corazon Verde »
Mohamed Siad, « Manouche i vago »
Stéphanie Valloatto et Cyrille Blanc, « Derniers frères missionnaires à Madagascar »
Michel Viotte, « Louons maintenant les grands hommes », « de Superman à Spiderman »
Michel Vuillermet, « Edmond Charlot, éditeur algérois »