Invités depuis 1990

O. Rachid

Maroc

Analphabètes (Gallimard, 2013)

© C. Hélie Gallimard

Révélé au grand public avec L’enfant ébloui (Gallimard, 1995), récit de sa jeunesse au Maroc et de son éveil à l’amour, Rachid O. fait de sa propre vie la matière première de ses livres. Il accomplit ainsi son rêve de gosse : être le héros, le personnage principal d’un livre. Une posture qui encore aujourd’hui lui paraît plus intéressante que le simple statut d’écrivain.
Né en 1970 à Rabat, il a fait ses études à Marrakech avant d’arriver à Paris au début des années 90 ; c’est là qu’il se met à écrire.

Le jeune auteur se raconte dans ses récits, sans pudeur, d’une plume candide et légère. Dans un style direct proche de l’oral, il parle de son homosexualité et de ses amours interdites dans un pays musulman, de sa double culture entre France et Maroc, ou encore de sa famille et de la figure adorée de son père. Après L’enfant ébloui paraissent Multiples vies (1996) et Chocolat chaud (1998), édités chez Gallimard, où l’auteur prolonge son histoire, se nourrissant de cet entre-deux cultures qui forme son identité.

Dix ans de silence suivent Ce qui reste (2003) ; une période de deuils successifs et de remises en question où l’auteur déclare avoir été « analphabète », incapable d’écrire, de communiquer ses sentiments. Son nouveau roman est donc le récit d’une convalescence et d’un retour aux sources. L’enfant ébloui, désormais âgé de 43 ans, revient au Maroc. Installé dans un hôtel de Marrakech appelé Terminus des Nomades, il se nourrit de rencontres successives : la logeuse généreuse, le frère qui recherche sa sœur fugueuse, le père mourant... autant d’histoires d’analphabètes que Rachid O. raconte avec cœur.


Bibliographie :

  • Analphabètes (Gallimard, 2013)
  • Ce qui reste (Gallimard, 2003)
  • Chocolat chaud (Gallimard, 1998)
  • Plusieurs vies (Gallimard, 1996)
  • L’enfant ébloui (Gallimard, 1995)
Analphabètes

Analphabètes

Gallimard - 2013

« J’ai été analphabète pendant dix ans. Je n’ai rien su écrire, je manquais de ce livre. J’ai perdu des êtres aimés et rencontré d’autres gens qui se sont mêlés à ma vie, mon père qui n’arrivait plus à habiter ce monde-ci, un jeune homme qui cherchait à être un bon frère, une logeuse avide de mettre tout le genre humain à l’abri, des Marocains et des Français qui ne se comprenaient pas ni ne comprenaient leurs sentiments. Tous ces analphabètes, c’est nous. »
Rachid O.