Né en 1967 à Mortsel dans la province d’Anvers, Jeroen Olyslaegers a étudié la philologie germanique à l’Université d’Anvers-UIA.
À 15 ans, il apprend que son grand-père était un collabo. Son sixième roman, Trouble, est une réponse au choc causé par cette découverte : « ce livre est, pour moi, une sorte de vengeance à son égard. »
Le narrateur, Wilfried, a 92 ans lorsqu’il se confie sur sa vie à Anvers pendant l’occupation allemande. En fait, Wilfried n’a jamais choisi de camp. Fréquentant aussi bien des résistants que des collaborateurs, sa seule préoccupation était de rester en vie. Jeroen Olyslaegers nous rappelle finalement cette vérité âpre : lorsqu’on est mû par la peur, les frontières entre le bien et le mal s’obscursissent, trop souvent au dépens de notre humanité.
Il en appelle à la mémoire collective, une façon de se racheter, mais surtout de nous renvoyer à la réalité de l’hypocrisie humaine au cours de moments critiques décisifs. Cette œuvre vient compléter la quête mémorielle et identitaire que l’auteur avait déjà engagé dans ses deux ouvrages précédents, Wij et Winst.
Bibliographie
- Trouble (Stock, 2019)
- Winst (De Bezige Bij, 2012)
- Wij (Manteau, 2009)
- Il faut manger (Houtekiet, 1996)
- Navel (Kritak, 1994)
- Open gelijk een mond (Prometheus, 1991)