Permis de penser : Salman Rushdie

(Sylvain Bergère, ARTE France & MK2 TV, France, 2005, 58’)

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Salman Rushdie était l’invité de l’émission "Permis de penser", diffusée sur Arte le vendredi 26 août 2005 à 23h10, une émission proposée et animée par Laure Adler.

Alors que son dernier roman, Shalimar le clown, paraît en France en octobre, l’écrivain Salman Rushdie évoque avec Laure Adler les histoires qui tissent la trame de son œuvre, de la déclaration d’indépendance de l’Inde aux “temps très sombres” du présent.

Le Britannique Salman Rushdie (54 ans) est d’abord l’homme qui nous a fait connaître le sens du mot " fatwa "... Il vit actuellement à New York, toujours sous le coup de cette menace de mort. Son dernier roman, Furie, comme une métaphore qui devient réalité, raconte la chute d’un empire.

Rien a changé pour Salman Rushdie depuis le scandale des Versets sataniques, paru en 1989. Condamné à l’exil à la suite de cette fatwa (sentence du droit islamique) lancée contre lui par l’ayatollah Khomeyni, qui vit en ce livre une attaque blasphématoire contre le Coran, il s’est installé voilà deux ans en plein centre de la Big Apple. Cette ville, il l’a déjà connue dans les années 70, à l’époque de la construction des Twin Towers : "On avait la sensation que ces tours seraient là jusqu’à la fin des temps", confiait-il à un reporter de "Télérama".

Né à Bombay en 1947 et issu d’une famille d’intellectuels musulmans, mais pas pratiquants, il part faire ses études en Angleterre. L’écriture l’attire déjà à cette époque, mais il n’ose pas se lancer. Son premier roman, Grimus (1974), ne rencontre d’ailleurs pas un grand succès. C’est seulement en 1981, avec Les enfants de minuit, qu’il obtient la reconnaissance : il reçoit le Booker Prize.

Furie (2001) retrace le parcours d’un homme. Malik Solanka, 55 ans, a quitté son Angleterre natale, sa femme, ses enfants et sa fabrique de "poupées pensantes" pour New York et l’université où il enseigne l’anglais, à la suite d’une soudaine crise de "furie".
Partir pour tout reconstruire, c’est ce que Malik tente de faire. Mais en réalité, la furie le poursuit et inonde la capitale américaine. L’auteur se refuse pourtant à faire dans la prémonition à partir de cette satire de la société moderne.
Salman fuit toujours, même si la communauté internationale l’a reconnu et nommé président du Parlement International des écrivains, pour défendre le droit à l’écriture et à la liberté d’expression partout où elle est menacée dans le monde.