dimanche 17:30 (Heure de Tunis)/18:30 (Heure de Paris)

Que signifie écrire en français aujourd’hui

Avec Kamel DAOUD, Maïssa BEY, Fawzia ZOUARI
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De son père, instituteur, mort sous la torture de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, Maïssa Bey dit avoir reçu en héritage la langue française, qu’il lui a enseigné avant même qu’elle aille à l’école. Ses livres racontent son Algérie natale et plus particulièrement la condition des femmes. Son nouveau roman, Nulle autre voix, se fait le témoignage bouleversant d’une femme qui soigne les maux avec les mots, après avoir commis l’irréparable aux yeux de la société. Chroniqueur engagé, journaliste et écrivain talentueux, la plume de Kamel Daoud suscite de nombreuses réactions parmi ses lecteurs : son discours sur l’Islam dérange car il en condamne les travers de façon cinglante, sans détour. Son dernier livre, il le dédie « Aux femmes qui, dans le monde dit « arabe » ou ailleurs, n’ont pas droit à leur propre corps ». Invité à passer une nuit dans le musée Picasso à l’automne 2017, Kamel Daoud en tire un récit dans lequel il confronte les représentations que peuvent avoir du corps, du désir, de la nudité, de l’amour, du plaisir ou de la liberté, un artiste et un djihadiste. Prix des Cinq Continents en 2016 pour Le corps de ma mère, Fawzia Zouari bâtit à travers romans et essais une œuvre plurielle où se dessine la soif d’émancipation. Elle livre notamment sa vision de la religion musulmane aujourd’hui et questionne le rôle des femmes dans la modernisation nécessaire, affirme-t-elle, de sa religion. Pour elle la langue française est son pays, car le seul pays réel est une langue.