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RAHIMI Alice

France

Si seulement la nuit (P.O.L., 2021)

Atiq Rahimi et sa fille Alice. © Bamberger

Comédienne, diplômée du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, Alice Rahimi s’est illustrée au théâtre et dans plusieurs séries. En 2012, elle accompagne son père Atiq Rahimi sur le tournage du film Syngue Sabour, dont elle réalise le making-off. Confinés séparément en 2020, le père et la fille entament une correspondance par mails. Par le dialogue, se dévoilent petit à petit des questions plus profondes où le passé refait surface ; Atiq Rahimi raconte son départ d’Afghanistan, et les deux s’interrogent sur les conséquences de l’exil sur leur vie actuelle. De cet échange intime entre deux générations paraît en 2021 Si seulement la nuit, un dialogue bouleversant qui questionne nos rapports à notre héritage culturel, à l’Histoire, et à l’identité.

Bibliographie

  • Si seulement la nuit (P.O.L., 2021) avec Atiq Rahimi
Si seulement la nuit

Si seulement la nuit

P.O.L. - 2022

Confinés séparément, le père et la fille ont entretenu un échange épistolaire en 2020 pour s’encourager, raconter à l’autre son quotidien et se donner des nouvelles rassurantes. Mais très vite leur correspondance, émouvante et inquiète, s’assombrit, vire à l’écriture tourmentée de soi, et s’engage dans le récit d’une famille bouleversée par la politique, l’exil et l’art.

Le père, écrivain et cinéaste d’origine afghane, est incapable d’écrire un mot de fiction, de reprendre l’écriture de son roman. Il se croit alors enfermé dans un monde virtuel. Sa fille, née en France de parents exilés, étudiante en art dramatique, s’interroge sur son identité réelle. Ce sont ses mots et ses interrogations, à elle, qui ramène son père à la réalité du monde actuel, et à la réminiscence de son passé douloureux, volatile. Le passé ressurgit entre eux comme un fantôme encombrant, et que le père et la fille ont bien du mal à partager.

Alors que les nouvelles de l’Afghanistan sont chaque jour de plus en plus angoissantes, le père parvient à raconter ce qu’il n’avait jamais dit à sa fille : la fuite de Kaboul, l’invraisemblable périple jusqu’au Pakistan, la famille, les amis abandonnés ou disparus.
Ainsi deux générations, en s’écrivant, racontent le monde, la vie et les sentiments d’une famille exilée. Le père vit dans la nostalgie et l’inquiétude des événements, la fille s’interroge sur son identité et veut croire en l’avenir. Une transmission est-elle encore possible ? Et derrière les mots échangés, qui se révèle ? et qui se cache toujours ?